Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.207

3 mar 1857 [Paris, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il suit l’aménagement du jardin d’Auteuil. -Il a refusé à sa soeur de vendre Clichy pour solder Nîmes. -Il a peur pour sa fondation du séparatisme anglais. -Nouvelles diverses.

Informations générales
  • T2-207
  • 803
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.207
  • Orig.ms. ACR, AD 63; D'A., T.D. 22, n. 429, pp. 75-76.
Informations détaillées
  • 1 ANGLAIS
    1 COLLEGE DE CLICHY
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CREANCES A PAYER
    1 JARDINS
    1 TIERS-ORDRE FEMININ
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 IGNACE DE LOYOLA, SAINT
    2 JACQUES, OUVRIER
    2 LAWSON, MARIE-ALOYSIA
    2 MELUN, ARMAND DE
    2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
    2 PHILIPPE NERI, SAINT
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    2 SEGUR, GASTON DE
    2 WISEMAN, NICOLAS
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 LONDRES
    3 NIMES
    3 PARIS, CHAILLOT
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le] 3 [mars 18]57(1)
  • 3 mar 1857
  • [Paris,
La lettre

Mes lignes ne vous dérangeront-elles pas, ma chère fille, au milieu de toutes vos occupations? Il me semble peu nécessaire que vous me répondiez, puisque le temps évidemment vous manque, mais je veux vous dire quelques mots, ne fût-ce que pour vous assurer que l’affaire de votre jardin me donne toujours de l’embarras de savoir si vous serez contente, quand vous arriverez. Le pauvre Jacques y fait de son mieux, mais souvent lui et moi nous déclinons la responsabilité; il faut s’adresser à Soeur Th[érèse]-Em[manuel], qui ne sait pas la prendre davantage.

Vous ai-je écrit que, vendredi dernier(2), au moment où j’arrivais à Clichy, Mme de Puységur y vint de son côté pour demander quand Clichy serait en vente? Il fut fort heureux que je pusse répondre moi-même. Il me fut évident que la vente de Clichy est l’objet des désirs de ma famille, afin de profiter des bénéfices de cette vente pour combler le déficit de Nîmes; mais c’est à quoi je ne consentirai jamais, parce que céder sur ce point serait exposer notre Congrégation, déjà assez pauvre, à rester sans le sou.

Que faites-vous à Londres? Car je présume que vous y êtes arrivée. Quelle ligne suivez-vous entre saint Philippe et saint Ignace? Le card[inal] vous laissera-t-il votre liberté? Ce qui me préoccupe, c’est moins son idée personnelle sur les séparations que l’idée anglaise sur le même point. Il est dans l’esprit anglais d’être séparatiste. Je crois donc qu’il faut prendre vos précautions, non pas contre un homme, mais contre le courant des esprits, ce qui est peut-être plus difficile. Je prie pour vous, vous n’en doutez pas, ma chère fille. J’ai dit encore hier une messe aux intentions que vous m’aviez demandées.

Ce soir, je vais parler au T[iers]-O[rdre] de Chaillot, et, de là, j’irai chez Mgr de Ségur, où je pense que nous viendrons à bout des idées un peu excessives de M. de Melun(3). Je ne vous dis pas: « Revenez-nous vite » -ce serait trop me consulter- mais plutôt: « Faites l’oeuvre de Dieu là où vous êtes. Voyez de procurer sa gloire, autant que vous le pourrez ». Au milieu de tant d’Anglaises que l’on doit vous offrir, ne voyez-vous pas quelque Anglais à me procurer? Adieu, ma chère fille. Je vais chercher ce que je dirai à vos tertiaires.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E. D’ALZON.

Un petit bonjour à Soeur M.-Aloysia(4).

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
2. Vendredi 27 février, (*Lettre* 800).1. Le ms porte lisiblement: *3 fév. 57*; nous croyons devoir corriger un lapsus calami de P. d'Alzon (pour cette lettre et les deux suivantes) en fonction du séjour en Angleterre de Mère Marie-Eugénie, du 15 février au 12 mars, et de sa correspondance.
2. Vendredi 27 février, (*Lettre* 800).
3. Le vicomte Armand de Melun (1807-1877), cheville ouvrière de tout le mouvement charitable en France et soucieux de promouvoir l'activité de la *Société d'Economie charitable*, restaurée en 1855. Il aurait désiré que l'Association de Saint-François de Sales s'intéresse davantage à la conservation de la foi devant l'incrédulité moderne qu'à la lutte contre le protestantisme.
4. Soeur M.-Aloysia Lawson, entrée à l'Assomption le 15 mai 1852.