Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.211

9 mar 1857 [Paris, GERMER_DURAND_EUGENE

La réaction de Mgr Plantier, à la nouvelle du projet des tertiaires ne le surprend pas. L’abbé de Cabrières devrait prendre le capuchon. -Ceci est pour lui et pour sa femme.

Informations générales
  • T2-211
  • 806
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.211
  • Orig.ms. ACR, AL 126; D'A., T.D. 34, n.92, p.243.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 VOLONTE DE DIEU
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 ANGLETERRE
  • A MONSIEUR EUGENE GERMER-DURAND
  • GERMER_DURAND_EUGENE
  • vers le 9 mars 1857] (1).
  • 9 mar 1857
  • [Paris,
La lettre

Pour vous seul et votre femme.

Ce que vous me dites, cher ami, ne me surprend pas du tout(2). Monseigneur m’a toujours tenu ce langage; mais tenez pour sûr que vous réussirez avec lui, si vous trouvez le moyen de lui donner un peu de popularité. Toutefois, ce moyen est bien humain. Je crois que, si vous voulez réussir, vous devez pousser l’abbé de C[abrières] au capuchon. Je sais parfaitement ce que je dis et je ne parle point pour mon goût personnel. Une très grosse affaire peut me retenir ici quelque temps(3). J’ai mis une foule de gens en prière.

Gardez pour Madame Durand et vous ce que je vous dis du moyen de réussir auprès de l’évêque. Adieu, et tout vôtre de coeur. La s[upérieu]re gé[néra]le est en Angleterre. Adieu.

E. D’ALZON.

Luttons jusqu’au dernier moment, puis Dieu fera sa volonté et nous l’adorerons.

M. Durand.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. La lettre de Germer-Durand qui provoque cette réponse est datée du *7 mars 57*.
2. Apprenant de M. de Cabrières "que nous espérons arranger les choses, écrivait Germer Durand le 7 mars, c'est-à-dire que quatre professeurs offraient de s'associer pour prendre à leurs risques et périls la continuation de la maison, Monseigneur aurait alors répondu assez sèchement (comme il sait faire, quand il veut) que, s'il en était ainsi, il retirerait ses prêtres, parce qu'il ne les avait accordés qu'à une maison dont son grand vicaire était le chef [...] Afin de tirer un peu la chose au clair, je suis allé, hier matin, trouver Monseigneur [...]. J'ai commencé par lui faire observer que M. de Cabrières demeurant à la tête de la maison, comme votre représentant et le sien, ce n'était pas à nous, laïcs, qu'il confierait ses prêtres, et que nous désirions avant tout qu'au dehors rien ne parût changé, c'est-à-dire le moins possible, dans le caractère et les allures de la maison. Il n'a pas rejeté cette idée; mais de tout ce qu'il m'a dit, j'ai rapporté cette conviction que l'abbé de Cabrières, directeur de l'Assomption, n'obtiendra la confiance et l'appui de l'évêque qu'en demeurant attaché au diocèse, et que, s'il s'en sépare en entrant ostensiblement dans l'Ordre, Monseigneur, sans y faire opposition directe et formelle, regardera tout ce qui sera alors fait par lui (oeuvre de missionnaires ou collège) comme fait en dehors de son autorité et n'ayant droit qu'à une froide bienveillance, à une sorte de tolérance". -Mgr Plantier ne voulait couvrir en rien tout projet qui enlèverait au P. d'Alzon l'oeuvre "de son dévouement généreux pour l'Eglise".
3 L'organisation de l'oeuvre de Saint-François de Sales.