Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.213

14 mar 1857 [Paris, GERMER_DURAND_CECILE

Obtenons d’abord la location, la question de l’évêque s’arrangera toute seule.-S’il y a urgence, il est prêt à se déplacer.

Informations générales
  • T2-213
  • 808
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.213
  • Orig.ms. ACR, AL 127; D'A., T.D. 34, n. 93, p. 244.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONTRAT DE LOCATION
    1 TIERS-ORDRE DE L'ASSOMPTION
    2 BERTHOMIEU, JOSEPH-AUGUSTIN
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 ANGLETERRE
    3 NIMES
  • A MADAME CECILE GERMER-DURAND
  • GERMER_DURAND_CECILE
  • le 14 mars 1857](1).
  • 14 mar 1857
  • [Paris,
La lettre

Ma chère fille,

Merci de votre lettre(2). Je savais déjà par M. de Cab[rières] la réponse sur Nîmes. Ne nous décourageons pas. Si je reste ici, c’est que je crois vous y être beaucoup plus utile pour le moment. Si l’on consent à louer, la question de Monseigneur s’arrangera toute seule. Ainsi ne vous en tracassez pas. Je fais ici pour Monseigneur des choses qui, si elles réussissent, le forceront bien à vouloir ce que je désirai. Obtenons d’abord la location, le reste viendra tout doucement. Si vous n’avez pas écrit à M. Berthomieu, attendez deux ou trois jours; je vais lui écrire d’ici des arguments qui pourront frapper le mieux. Entendons-nous bien. Commençons par obtenir la location de ma famille. Si elle est impossible, inutile de parler à l’évêque; si ma famille consent à louer, je couvre tout de mon nom et l’évêque ne peut rien me refuser. Voilà mon plan qui me semble très simple. Dans tous les cas, comptez que je puis arriver au premier moment à Nîmes. S’il y a urgence, je suis à mille lieues de ne pas le vouloir; seulement, il faut frapper son coup à propos. Que je comprends vos défaillances! Voilà trois ans que je les subis(3).

La supérieure est arrivée avant-hier soir d’Angleterre. Nous préparons diverses choses, dont nous vous ferons part quand il y aura quelque chose de réalisable.

Adieu, ma fille. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La date a été ajoutée par M. Germer-Durand.
2. Dans sa lettre du 13 mars, Mme Germer-Durand arrivait au P. d'Alzon, au nom de son mari, que l'on avait fait à sa famille la proposition officielle de louer: "On a répondu, écrit-elle, que l'on avait besoin de vendre le tout et que l'on ne voulait louer à aucun prix". Les tertiaires, cependant, feraient une instance; par contre, dans sa lettre du 10 mars, l'abbé de Cabrières ne cache pas que ce refus, joint aux propos de Mgr Plantier, l'incline à revoir son idée d'être religieux "hors de Nîmes", puisque "l'oeuvre des missionnaires", tout comme la continuation du collège, n'est guère agréée de l'évêque.
3. Mme Germer-Durand achevait sa lettre par ces lignes: "S'il faut renoncer encore à des espérances qui m'avaient donné tant de joie, que la volonté de Dieu soit faite! Mais j'avoue que j'ai bien de la peine à l'accepter. Cela me donne des défaillances de coeur, comme lorsque j'ai vu mourir mes enfants".