Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.244

4 jun 1857 [Lamalou, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Dispositions à prendre en cas de fermeture du collège. -Plan auquel il s’arrête pour un avenir immédiat. -Nouvelles diverses.

Informations générales
  • T2-244
  • 839
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.244
  • Orig.ms. ACR, AD 74; D'A., T.D. 22, n. 440, pp. 87-89.
Informations détaillées
  • 1 ADORATRICES DU SAINT-SACREMENT
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COLLEGES
    1 COMMUNAUTES ASSOMPTIONNISTES
    1 CURES D'EAUX
    1 GUERISON
    1 MAITRES
    1 MALADIES
    1 MOBILIER
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 PROVIDENCE
    1 SERMONS
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 ALZON, HENRI D'
    2 ALZON, MADAME HENRI D'
    2 DEVES, JUSTIN
    2 GAY, CHARLES-LOUIS
    2 HOWLY, MARIE-WALBURGE
    2 MATHIEU, PERE ET FILS
    2 PATY, MARIE-CAROLINE DE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 LAMALOU-LES-BAINS
    3 LAVAGNAC
    3 MARSEILLE
    3 NIMES
    3 NOUAILLE-MAUPERTUIS
    3 POITIERS
    3 ROME
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • vers le 4 juin 1857].
  • 4 jun 1857
  • [Lamalou,
La lettre

Ma chère fille,

Je viens de lire vos lettres, et je vous avoue que je cède enfin et je sacrifie l’idée de conserver Nîmes, à moins d’un de ces coups de [la] Providence, dont on profite mais qu’on ne peut prévoir. Pourriez-vous me trouver le moyen de conserver le mobilier, supposé que dans dix-huit mois on pût aller à Marseille? Je n’ai encore rien dit à l’évêque, et, si vous lui écrivez, tâchez de le faire de façon à ce que ma lettre et la vôtre arrivent en même temps. Peut-être vaudrait-il mieux que la mienne précédât. J’ai gardé le secret absolu que vous m’aviez demandé. Si je puis laisser à Nîmes une maison de deux ou trois religieux, je la laisserai pour garder la place. Peut- être, il est vrai, si l’évêque me promet de me la garder lui-même, ne sera-ce pas nécessaire. Je vais écrire à l’abbé Gay, de façon à ce qu’il reçoive ma lettre en arrivant à Poitiers.

Le plan auquel je m’arrête est celui-ci:

1° S’appuyer sur Poitiers et y transporter, si faire se peut, le noviciat.

2° Retirer les religieux de Nîmes, à moins qu’il ne soit indispensable d’y en laisser deux ou trois.

3° Laisser un religieux à Rome, s’il ne doit coûter que 300 ou 400 francs, afin de surveiller les novices qui payeront leur pension et qui y feront leurs études. S’il n’y a pas de novices à envoyer, le religieux sera retiré.

4° Réserver le peu que je puis faire en parlant pour les instructions à donner l’hiver prochain, supposé que je n’aille pas à Nouailler.

5° Surveiller Marseille. Et, en passant, je vous prierai d’accueillir aimablement M. Mathieu, -c’est le négociant qui se chargerait de faire tous les sondages pour étudier la possibilité d’un collège à Marseille.

Dois-je aller, au retour des eaux, passer quelques jours à Lavagnac? Si je n’éprouvais certains soulèvements en pensant à la fermeture de Nîmes, je dirais que je n’y dois pas aller; mais ici il me semble que je fais quelque chose de si contraire à mon penchant que j’hésite.

Soeur M.-Walb[urge] a été pour moi d’une amabilité si parfaite que je pense qu’il y a là une volonté très arrêtée d’être ainsi. Le petit T[iers]-O[rdre] renforcé, lui, va très fort. Je laisse M. Devès débattre les intérêts des professeurs, avec qui l’on a des engagements.

Il me vient quelquefois en pensée de ne plus rien demander à mes parents. Ce serait peut-être plus fier, peut-être aussi plus pauvre. Les gens qui ne me donnent rien, parce que je suis censé riche, me donneraient peut-être davantage. Qu’en pensez-vous?

Je reviens au T[iers]-O[rdre] des six. Poussez-y un peu et, pour quelque temps du moins, Soeur M. Walb[urge]. Outre que ce pourra vous être une pépinière de vocations, ce sera pour moi comme une demi-décharge de quelques âmes qui pourront s’y appuyer et peser un peu moins sur moi. N’enverrez-vous pas Soeur M.-Caroline à Lamalou? Tout ce que je vois de guérisons de maux analogues au sien me porte à bien en espérer pour elle. Je me sens à merveille, dès que je suis un peu loin des affaires, et je dois vous avouer que, sous ce rapport, je ne comprends pas la peine que j’ai à faire le sacrifice de Nîmes.

Adieu, ma fille. Vous savez si je sens tout ce que vous faites pour votre mauvais père. J’espère que, quand vous aurez pu prendre les trois jours de repos convenus, vous m’écrirez où vous en êtes avec Notre-Seigneur.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum