Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.245

5 jun 1857 [Lamalou, ESCURES Comtesse

Il la remercie de sa lettre et voudrait pouvoir lui faire une visite. -Il la félicite de ses bonnes impressions sur Rome. -Directives spirituelles. -Il saluera avec plaisir M. d’Escures.

Informations générales
  • T2-245
  • 840
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.245
  • Orig.ms. ACR, AN 77; D'A., T.D. 38, n. 77, pp.215-216.
Informations détaillées
  • 1 BONTE
    1 JUIFS
    1 VIE SPIRITUELLE
    1 VOYAGES
    2 ESCURES, GAILLARD D'
    2 KAJZIEWICZ, JEROME
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SUE, EUGENE
    2 VAILHE, SIMEON
    3 LAMALOU-LES-BAINS
    3 ROME
  • A MADAME LA COMTESSE D'ESCURES
  • ESCURES Comtesse
  • le 5 juin 1857](1).
  • 5 jun 1857
  • [Lamalou,
  • Madame
    Madame la comtesse d'Escures
    Château de Gué Robert par Tigy
    Loiret.
La lettre

Merci de vos bonnes lignes, ma chère enfant(2). Je vous écris de Lamalou, où j’ai emporté votre lettre, afin de la relire, comme compensation d’une bonne visite que je voudrais vous faire ou bien recevoir de vous. Votre petit homme a été très sage pendant tout le temps que je l’ai gardé; il [a] travaillé, il a chanté, il a obéi. Il est vrai qu’averti par vous, dès le premier jour, je l’ai pris sur un ton un peu haut; il a compris que je ne plaisantais pas, et, depuis lors, il a été très bien.

Je voudrais bien, avant l’hiver prochain, avoir quelque chance de vous trouver quelque part, mais je ne sais où vous donner un rendez-vous. Je vais être un peu le Juif errant(3), si je sais ce que je vais étre, car au fond, je ne le sais pas bien. Je vous félicite des bonnes impressions que vous emportez de Rome(4). Au fait, ceux qui en ont de mauvaises ne savent pas voir ou voient à travers de mauvaises dispositions.

Quant à vous, ma chère enfant, ne vous désolez pas trop de ce que vous ne m’avez pas dit. Est-ce que je ne connais pas ma fille? Moi, j’ai été extrêmement content de vous. Est-ce que je vous regarderais avec des yeux trop bien prévenus? Enfin, voilà la vérité. Comme, sauf quelques apparences, je vous crois très oscillante avant de prendre un parti, et très immuable quand il est pris, je ne vois pas pourquoi je serais mécontent de vous, quoi que vous en disiez. Il est à désirer seulement que vous profitiez de votre séjour à la campagne pour être un peu plus chrétienne. Je tiens à ce que ma chère fille se rappelle quelquefois qu’il faut qu’elle soit bonne.

Quand donc me présenterez-vous à M. d’Escures? Il me semble que je puis avoir le désir de connaître l’autre moitié de quelqu’un, qui est depuis de longues années une si bonne fille pour moi.

Adieu, mon enfant. Croyez que votre père souhaite bien de vous retrouver dans une des bonnes causeries d’autrefois.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
2. Rappelons que Mlle Amélie de Pélissier avait épousé, à Paris, le 2 avril 1856, le comte d'Escures. (*Lettre* 653). Allant à Rome, elle avait confié au P. d'Alzon une jeune protégé.1. La date donnée est celle du cachet de la poste à Bédarieux (P. Vailhé).
2. Rappelons que Mlle Amélie de Pélissier avait épousé, à Paris, le 2 avril 1856, le comte d'Escures. (*Lettre* 653). Allant à Rome, elle avait confié au P. d'Alzon une jeune protégé.
3. On sait que l'expression vient d'une légende médiévale, et que Eugène Sue en avait fait le titre d'un roman (1845) et le sujet d'un drame (1849).
4. Le 19 mars, le P. Picard écrivait de Rome au P. d'Alzon qu'il avait rencontré Mme d'Escures: "Elle a donné bon espoir au P. Jérôme, que [nous pourrions] faire le pèlerinage [de Lorette] avec vous". Le P. d'Alzon ne put confirmer cet espoir.