Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.281

• T2-281
• 870
• Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.281
• Orig.ms. ACR, AM 179; D'A., T.D. 37, n. 69, pp. 157-159.

• 1 CHAPELLE
  1 COMMUNION DES SAINTS
  1 COUVENT D'AUTEUIL
  1 CROIX DU CHRETIEN
  1 CRUCIFIX
  1 EXAMEN DE CONSCIENCE
  1 MALADIES
  1 PERFECTION
  1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
  1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
  1 REPAS
  1 VOEU DU PLUS PARFAIT
  2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
  2 GOUSSET, THOMAS
  2 JEAN-MARIE VIANNEY, SAINT
  3 ARS-SUR-FORMANS
  3 PARIS
• A MADEMOISELLE JULIETTE COMBIE
• COMBIE_JULIETTE
• le 7 juillet 1857.
• 7 jul 1857
• Clichy,
• Mademoiselle
  Mademoiselle Combié
  6, rue de la Maison Carrée
  Nîmes. Gard.

Ma bien chère enfant,

J’attends une lettre de vous et je prends la plume à l’avance, tant je suis persuadé que quelque chose de bon va m’arriver. Hélas! je suis trompé; le courrier m’arrive et vous n’y êtes pour rien.

8 juillet.

Je reviens de Chaillot, je trouve votre lettre. Louise a mal à la gorge(1), elle a pris son angine dimanche. Le card[inal] Gousset alla à Auteuil bénir la chapelle(2). On lui donna un déjeuner improvisé. Louise voulut aider à le préparer. On lui avait permis de venir. Elle descendit à l’ancienne cuisine, qui est encore humide; elle prit mal. C’est dommage. J’avais eu le plaisir de déjeuner avec elle et le cardinal qui la plaisanta un peu. Toute cette petite fête avait paru lui faire plaisir. Du reste, ce ne sera pas grand-chose, et je ne vous en aurais pas parlé, si je n’avais voulu vous raconter ce qui lui a donné son indisposition.

Oui, il faut que vous deveniez parfaite. Il faut que vous travailliez sans cesse, et parce que je ne veux pas que vous fassiez votre voeu sur-le-champ(3), il s’ensuit seulement que je vous fais reculer pour mieux sauter. Je vous autorise bien volontiers à écrire au curé d’Ars(4). Mais, ma chère enfant il me semble bien difficile de renverser certains obstacles. Enfin, écrivez si vous croyez bien faire.

Il me semble que la meilleure époque pour votre arrivée ici serait le mois de novembre, parce qu’alors je serai positivement revenu d’une foule de courses que je pourrai faire d’ici là. Dans tous les cas, je serai à Paris jusque vers le milieu de septembre. Mais peut-être les Religieuses de l’Assomption pourront-elles difficilement vous loger chez elles, à cause de leur déménagement(5).

Vous vous apercevez tous les jours que vous avez beaucoup de chemin à faire; vous avez raison. Aussi quand je vous dis de différer votre voeu, je ne vous dis pas d’y renoncer. Vivez comme si vous l’aviez fait, et vous verrez chaque soir, en faisant votre examen, que vous auriez bien des embarras si je vous permettais de le faire; car ce n’est pas la peine de prendre un engage ment pour s’exposer, à chaque instant, à y manquer. Aidez-vous des pensées qui vous feront le plus de bien; pensez à votre crucifix, pensez au ciel. Souvenez-vous seulement que c’est par la croix que l’on va à Dieu. J’espère bien que ma fille sera assez près de moi là-haut, pour que nous puissions nous dire de temps en temps un petit bonjour. Que serait sans cela la communion des saints? Enfin, nous serons là-haut aussi bien que possible, et l’essentiel est d’y parvenir.

Adieu, et tout vôtre, mon enfant.