- T2-283
- 871
- Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.283
- Orig.ms. ACR, AN 157; D'A., T.D. 39, n. 11, p.79.
- 1 PRESSE CATHOLIQUE
1 SOCIETE DES ACTIONNAIRES
2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
2 BAUDON, ADOLPHE
2 COCHIN, AUGUSTIN
2 DU LAC, JEAN-MELCHIOR
2 GONDON, JULES
2 MIGNE, JACQUES-PAUL
2 TACONNET, EUGENE
3 MARSEILLE - A MONSIEUR EMMANUEL BAILLY
- BAILLY_MONSIEUR
- le 11 juillet 1857].
- 11 jul 1857
- [Clichy,
Mon cher Monsieur Bailly,
Vous m’avez demandé, hier, si je vous conseillais de vous retirer de l’Univers. Je crois vous rendre un vrai service d’ami en vous disant un oui très catégorique et très réfléchi. Soyez assez bon pour ne pas m’en demander davantage(1)
Tout vôtre du bien fond du coeur.
E. D’ALZON.
Clichy, 11 juillet 1857.
E.D'ALZON1. En mai-juin, l'*Univers* traversait une crise qui aboutissait à la dissolution de la société des actionnaires; Eugène Taconet en devenait le seul propriétaire, non sans qu'un actionnaire ait tenté d'empêcher l'aboutissement de cette solution, avec l'appui de M. Bailly, "dont la conduite en cette affaire a été aussi inexcusable que stupide", écrivait du Lac au P. d'Alzon, le 17 juin. On ferait plus encore, pensait Gondon, l'actionnaire évincé: on fonderait à Marseille une oeuvre de presse "destinée à prendre la place que l'*Univers* a eu la sottise de perdre"; on avait l'appui de l'abbé Migne; M. Bailly pourrait obtenir celui de M. Cochin et de M. Baudon, et pourrait assurer à son fils aîné, Vincent de Paul, un avenir dans le journalisme.
Cependant M. Bailly hésitait entre l'aventure et le fait qu'il avait encore un modeste emploi de rédacteur au journal. Le 10 juillet, il eut une entrevue avec le P. d'Alzon, tenu au courant par du Lac, et, le lendemain, au nom de son amitié, le P. d'Alzon lui écrit, en termes à peine voilés, qu'il valait mieux pour lui qu'il se retirât, avant que Taconet fût au courant de sa participation aux tentatives de Gondon, Migne et compagnie.
Ainsi, discrètement, humblement et, grâce au P. d'Alzon, sans éclat fâcheux, M. Bailly quitta l' *Univers*, en août 1857, lui qui avait vu de près sa fondation, qui l'avait dirigé pendant près de dix ans, et qui pendant près d'un quart de siècle y avait mené le combat de la presse catholique. Quant à Vincent de Paul, il réaliserait son avenir dans le journalisme, très largement mais d'une autre manière, en devenant "le Moine" de *La croix*.
Cependant M. Bailly hésitait entre l'aventure et le fait qu'il avait encore un modeste emploi de rédacteur au journal. Le 10 juillet, il eut une entrevue avec le P. d'Alzon, tenu au courant par du Lac, et, le lendemain, au nom de son amitié, le P. d'Alzon lui écrit, en termes à peine voilés, qu'il valait mieux pour lui qu'il se retirât, avant que Taconet fût au courant de sa participation aux tentatives de Gondon, Migne et compagnie.
Ainsi, discrètement, humblement et, grâce au P. d'Alzon, sans éclat fâcheux, M. Bailly quitta l' *Univers*, en août 1857, lui qui avait vu de près sa fondation, qui l'avait dirigé pendant près de dix ans, et qui pendant près d'un quart de siècle y avait mené le combat de la presse catholique. Quant à Vincent de Paul, il réaliserait son avenir dans le journalisme, très largement mais d'une autre manière, en devenant "le Moine" de *La croix*.