Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.293

29 jul 1857 [Paris, COMBIE_JULIETTE

Le sort du collège de Nîmes est entre les mains du Fr. Hippolyte Saugrain. -Prière et discrétion.

Informations générales
  • T2-293
  • 880
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.293
  • Orig.ms. ACR, AM 183; D'A., T.D.37, n.73, pp. 164-165.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 SOCIETE DES ACTIONNAIRES
    1 VIE DE PRIERE
    2 AMALRIC, MARIE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 HOWLY, MARIE-WALBURGE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
  • A MADEMOISELLE JULIETTE COMBIE
  • COMBIE_JULIETTE
  • le 29 juillet 1857](1).
  • 29 jul 1857
  • [Paris,
  • Mademoiselle
    Mademoiselle Combié
    6, rue de la Maison Carrée
    Nîmes. Gard.
La lettre

Ma chère fille,

Il y a des gens qui prétendent que l’Assomption peut encore vivre. Je n’en sais rien; du moins est-il sûr que nous faisons tout pour cela. Le Fr. Hippolyte tient en ce moment le fil de cette affaire(2). Si cette pauvre maison vit, tant mieux! Si elle meurt, que Dieu soit béni de tout! Il faut de la prudence, du secret, et pourtant il faut agir. Recommendez à Mlle Amal[ric], pour qui je vous donne quelques lignes, de n’en parler qu’à Dieu et aux saints. Je souffre de voir qu’il faudra peut-être tenir en dehors certaines personnes. Adressez-vous au Fr. Hippolyte, qui vous tiendra au courant, et pas à d’autres(3). Peut-être faut-il ne rien dire de quelques jours à Soeur M.-Walburge. Le Fr. Hippolyte vous dira quelle ligne vous avez à tenir. Je ne vous en dis pas plus long aujourd’hui. Redoublez vos prières et, pour qu’elles soient exaucées, devenez un peu meilleure tous les jours.

Adieu, ma chère enfant. Votre père tout dévoué.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La date est donnée par le cachet de la poste à Paris.
2. Les 27 et 28 juillet, le P. d'Alzon recevait coup sur coup deux lettres du Fr. Hippolyte Saugrain. Désormais, le grand public savait que la fermeture du collège aurait lieu à la distribution des prix, le 11 août prochain; le P. d'Alzon se devait de la confirmer par une circulaire imprimée qui serait distribuée ce jour-là, écrivait le 27 juillet, le Fr. Hippolyte. Mais le lendemain, il offre au P. d'Alzon une dernière chance à courir: l'organisation d'une société d'actionnaires, parmi les amis et les anciens élèves de l'Assomption, qui achèteraient pour 200.000 francs la partie à vendre du collège et le mobilier. En effet, lorsque le grand public apprit le malheur qui menaçait la ville, son émotion ne fut pas plus calculée que son dévouement. Le maire de la ville, le président des Conférences de Saint- Vincent de Paul, les notabilités du monde catholique formèrent un comité qui, en trois ou quatre jours, réunit près de la moitié de la somme. Par trois fois dans la journée du 31 juillet, une délégation sollicita le patronage de Mgr Plantier, afin de garder l'abbé de Cabrières comme directeur et les prêtres du diocèse comme professeurs. Mgr Plantier demeura ferme dans sa décision de ne pas enlever au P. d'Alzon la maison de l'Assomption. Aussi, les pères de famille vont-ils exiger sa présence parmi eux.
3. Le P. d'Alzon, ici, en appelle plus à la prière qu'aux bavardages.