Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.302

15 aug 1857 Clichy, COMBIE_JULIETTE

Sans en être chargée, elle peut le tenir au courant de ce qui se dit et se fait à Nîmes. -Que Notre-Seigneur seul se montre en tout ce qui se fera. -Santé de sa soeur et nouvelles diverses.

Informations générales
  • T2-302
  • 888
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.302
  • Orig.ms. ACR, AM 184; D'A., T.D. 37, n. 74, pp. 165-166.
Informations détaillées
  • 1 CELEBRATION DES SAINTS MYSTERES
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CURES D'EAUX
    1 DISCOURS DE DISTRIBUTION DES PRIX
    1 EPREUVES
    1 PERFECTION
    1 PORTEMENT DE LA CROIX PAR LE CHRETIEN
    1 VERTUS
    1 VIE DE PRIERE
    2 ATTENOUX, MESDEMOISELLES
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CHALVET, SAINTE-HELENE SOEUR
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 VALAT, LOUISE
    3 METZ
    3 NIMES
  • A MADEMOISELLE JULIETTE COMBIE
  • COMBIE_JULIETTE
  • 15 août [18]57.
  • 15 aug 1857
  • Clichy,
La lettre

Ma chère enfant,

J’attendais votre lettre, elle me semblait en retard de trois ou quatre jours au moins. Voyez comme je deviens exigeant! Il est sûr que je trouvais votre silence un peu prolongé. Vous me rendrez un vrai service en me tenant au courant de tout ce qui se fait et se dit. N’en ayez pas l’air chargée, mais il importe que je sois prévenu de plusieurs côtés(1).

Les difficultés dont on me parle ne sont pas précisément celles que je redoute le plus; mais enfin, avec de l’esprit de foi et l’acceptation de la croix, on vient à bout de bien des choses. Notre-Seigneur fait ce que l’homme ne fait pas, quand l’homme se met entre ses mains sans réserve. Vous aurez à beaucoup prier pour que je disparaisse et que Notre-Seigneur seul se montre dans tout ce qui se fera. Vous, mon enfant, vous aurez à faire beaucoup par la prière, l’esprit de charité et l’acquisition de vertus qui peuvent m’aider, à certains moments, à exercer une influence d’une certaine espèce. Nous avons tous un apostolat à remplir, et je vous donnerai le vôtre, quand vous serez plus humble, plus douce, plus patiente. Ah! ma fille, si vous saviez et quelle perfection je vous souhaite et tout ce que je voudrais de vous, vous me laisseriez vous forger un peu. L’an prochain, je veux faire disparaître toute rouille, toute lâcheté; je veux que vous tendiez à la perfection.

Il y a quelques jours qu’on a eu des nouvelles des baigneuses, mais la dernière lettre était de votre soeur(2), et elle se portait à merveille. Si le bon Dieu pousse les dames Attenoux du côté de Saint-Maur, il faut laisser faire. Quant à moi, je tiens à ce que toutes ces variations ne fassent rien à ma chère Mme Sainte-Hélène. Dites-lui que je dirai la messe pour elle le jour de sa fête.

Mon intention est de lui écrire, mais qu’elle ne prenne pas mon silence pour un oubli. L’état dangereux de Louise Valat est bien fait pour donner des idées sérieuses à toutes nos jeunes têtes(3). Profitez-en pour les faire un peu réfléchir.

Adieu, mon enfant. Que Notre-Seigneur vous donne d’être ce que je veux de vous et qu’il me donne aussi de vous pousser dans cette voie douce et forte, où l’on avance vers lui seul, malgré toutes les croix et les sacrifices que son amour impose à ceux qui veulent l’aimer. Votre père.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
3. Louise Valat avait été la première initiatrice de l'oeuvre de Saint- François de Sales, parmi les élèves du pensionnat de Saint-Maur, en janvier 1855 (*lettre* 473, note 3). Elle devait mourir en 1857.1. A Nîmes, comme prévu, avait eu lieu la solennelle distribution des prix, le 11 août, en présence de Mgr Plantier; et, dans son discours l'abbé de Cabrières, rappelait comment "par un de ces retours imprévus ou semble écrit le doigt même de la Providence", la ville entière avait mis tout en oeuvre "pour prolonger l'existence de notre Maison". Avis était donc donné que la prochaine rentrée des classes aura lieu les 19, 20 et 21 octobre 1857.
2. Sa soeur Louise, en religion Soeur M.-Catherine, en cure d'eaux, près de Metz.
3. Louise Valat avait été la première initiatrice de l'oeuvre de Saint-François de Sales, parmi les élèves du pensionnat de Saint-Maur, en janvier 1855 (*lettre* 473, note 3). Elle devait mourir en 1857.