Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.320

10 sep 1857 Paris FABRE_JOSEPHINE

On ne doit pas perdre les mérites de ses souffrances en les exagérant par l’imagination.

Informations générales
  • T2-320
  • 909
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.320
  • Cop.ms. de la destinataire; ACR, AO 11, n. 25; D'A., T.D. 39, n. 25, pp. 213-213 bis.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 EPOUSES DU CHRIST
    1 EPREUVES
    1 IMAGINATION
    1 MORT DE JESUS-CHRIST
    1 PORTEMENT DE LA CROIX PAR LE CHRETIEN
    1 SAINTS
    1 SYMPTOMES
    2 FABRE, JOSEPH
  • A MADEMOISELLE JOSEPHINE FABRE
  • FABRE_JOSEPHINE
  • le 10 septembre 1857.
  • 10 sep 1857
  • Paris
La lettre

Ma chère enfant,

Je compatis à toutes vos peines, mais, laissez-moi vous le dire, vous n’êtes pas assez l’épouse de Notre-Seigneur. Quand ce bon Maître a dit: Je vous ai donné l’exemple(1), il allait monter au Calvaire, et une vierge chrétienne doit consommer son union avec son Dieu sur la croix. Vous l’oubliez trop, ma chère enfant, parce que vous n’aimez pas assez Celui à qui vous avez consacré tout votre être. Maintenant, que votre position soit pénible, qui le sait mieux que moi? Si je pouvais vous en délivrer, ce serait avec bonheur; mais elle subsiste, elle est inévitable. Sachez en profiter pour le ciel. Si vous dire combien je suis peiné de cet état peut vous faire du bien, oh! ma pauvre enfant, c’est de tout mon coeur que je vous le dirai. Seulement, ne perdons pas le mérite de nos souffrances, en nous les exagérant par l’imagination. Les saints procédaient autrement; ils n’avaient jamais assez souffert.

Je ne puis rien vous dire de positif sur nos affaires, elles sont au même point. Je dirai la messe pour votre père le 18. Je crois aller assez bien, quoique j’aie quelques vilains symptômes.

Adieu, ma bien chère fille. Tout vôtre avec une affection bien paternelle.

Notes et post-scriptum
1. Jn 13,15.