Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.334

6 oct 1857 Lavagnac, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il tient à garder le secrétariat de l’Association de Saint-François de Sales. -Il attend à Lavagnac la fin des négociations pour le collège. -Il voudrait être un saint, il ne peut que se taire. -Quelle envie de tout planter là!

Informations générales
  • T2-334
  • 924
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.334
  • Orig.ms. ACR, AD 87; D'A., T.D. 22, n. 456, pp. 104-105.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONSECRATION
    1 EPREUVES
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 LACHETE
    1 SAINTETE
    1 VOLONTE DE DIEU
    2 ALZON, HENRI D'
    2 ALZON, MADAME HENRI D'
    2 BERTHOMIEU, JOSEPH-AUGUSTIN
    2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SAINT-JULIEN, MARIE-GONZAGUE
    2 SEGUR, GASTON DE
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • mardi, 2 heures après midi, [le 6 octobre 1857].
  • 6 oct 1857
  • Lavagnac,
La lettre

Ma bien chère fille,

Voici une lettre que je vous prie de lire: 1° parce qu’elle m’évitera la peine de répéter ce que je dis au P. Picard; 2° parce qu’à la fin il y a une question que ce bon enfant ne comprend pas: le motif pour lequel je tiens à garder le secrétariat de Saint-Fr[ançois] de Sales. Vous le lui expliquerez, si c’est nécessaire(1).

Pour en revenir à l’affaire de Nîmes, j’attends ici, parce que c’est l’avis de M. Berthomieu et qu’il met à notre affaire un dévouement qui doit être payé de quelque confiance. Mes pauvres parents sont ce qu’on est à 80 ans; il leur est impossible de voir la même affaire sous deux aspects. Il faut accepter cette difficulté. Pour moi, en mon âme et conscience, si l’affaire avorte sans qu’il y ait de ma faute, j’en serais consolé. Voilà deux jours qu’à la consécration il m’est impossible de dire autre chose que fiat voluntas tua. Quelle que soit la volonté de Dieu, je la prends sans savoir ou je vais. Encore si je n’avais pas mes incrédulités!

Je voudrais être un saint, je ne puis que me taire. Heureusement Notre- Seigneur aussi s’est tu. Je me persuade que je l’imite par là. Mes nerfs, bien entendu, font des leurs de la plus jolie façon du monde. Tout cela n’est rien, parce qu’il faut travailler au champ du père de famille per tribulationes multas et malas(2). Adieu. Priez un peu pour moi. Dites à Soeur Thé[rèse]- Emmanuel que, dans mes angoisses, je me permets de penser à elle. Ma lettre à soeur M.-Gonz[ague] a deux jours de date; au commencement, je la charge d’une commission pour vous, afin qu’elle ait une occasion de vous la faire lire tout entière.

Adieu, ma fille. Tout vôtre. Si vous saviez comme ma lâcheté aurait envie de tout planter là et de partir pour Paris! Ce sont de tristes aveux qu’on ne fait qu’à vous.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mgr de Ségur reprochait au P. d'Alzon "de lui avoir joué un mauvais tour, en partant au moment où l'oeuvre [de Saint-François de Sales] commençait à s'organiser, en lui laissant tout sur les bras" (Lettre du P. Picard du 18 octobre). Or, le P. d'Alzon entendait bien que soit assumée par un de ses religieux la charge du secrétariat.2. Ps. 70,20.