Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.337

9 oct 1857 [Lavagnac, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

L’affaire de Nîmes. -A propos d’une postulante. -On lui offre des Soeurs pour le collège. -Son retour à Nîmes. -Sa santé à Lavagnac.

Informations générales
  • T2-337
  • 927
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.337
  • Orig.ms. ACR, AD 88; D'A., T.D. 22, n. 457, pp. 105-106.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 CELEBRATION DES SAINTS MYSTERES
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONFESSEUR
    1 DEFICITS
    1 MISSION D'ANGLETERRE
    1 NEUVAINE DE MESSES
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 PRISE DE VOILE
    1 SOCIETE DES ACTIONNAIRES
    1 SOUSCRIPTION
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 ALZON, FAMILLE D'
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 BOLZE, MADAME SIMEON
    2 BOLZE, MARIE-GERTRUDE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CHABOT, JEANNE DE
    2 HOWLY, MARIE-WALBURGE
    2 KOMAR, LOUISE-EUGENIE DE
    2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 THECLA
    3 AUTEUIL
    3 LAMALOU-LES-BAINS
    3 LAVAGNAC
    3 LONDRES
    3 NIMES
    3 NIMES, AVENUE FEUCHERES
    3 PARIS
    3 VANS, LES
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le] 9 oct[obre 18]57.
  • 9 oct 1857
  • [Lavagnac,
La lettre

C’est à Lavagnac que votre lettre m’arrive, ma chère fille. Je suis bien aise d’y être venu. Figurez-vous que l’affaire de Nîmes n’est pas finie. J’ai signifié que, si elle ne l’était pas le 10, je partais pour Paris. Cette fois, ce n’est pas tout à fait la faute des miens. Songez que ces Messieurs voulaient qu’on leur cédât le terrain de l’avenue Feuchères pour 90.000 francs(1).

On chargera M. de Cab[rières] de tout le prieuré, comme vous le désirez(2); Soeur M.-Walb[urge] m’en avait écrit à Lamalou. Mme Bolze est folle, voilà tout ce qu’on peut en dire. Toutefois, elle m’offrait de payer mon voyage, si je voulais aller donner l’habit à sa fille. Pourquoi cette revirade? Du reste, je parlerai à Soeur M.-Walburge dans votre sens(3). Dès que je serai à Nîmes, j’espère vous envoyer quelque chose pour le noviciat(4). Vous faites énormément, ma chère fille, et je ne sais plus comment vous dire merci. Comptez aussi que je mettrai à votre décharge toutes les souscriptions que je pourrai attraper. Quand vous tiendrez Nathalie, ne la lâchez pas. Je vous promets d’appuyer en ce sens, parce que je lui crois une excellente vocation et la chance de se perdre dans le monde.

On m’offre trois Soeurs des Vans, à 100 francs pièce. Ce n’est pas cher. Je verrai, quand je serai à Nîmes. Je crains qu’il n’y ait là anguille sous roche. J’ai voulu attendre mon arrivée à Nîmes, qui sera lundi, si tant est qu’on finisse par dire oui. Toutes vos affaires de Londres m’intéressent au plus haut point. Voici une lettre pour Jeanne de Chabot. Je mets dedans l’adresse qu’elle m’envoie et que je ne puis déchiffrer; elle est chez sa soeur. Faites-moi donner des nouvelles de Thécla. Comment va Soeur Thérèse-Emmanuel?

Adieu, ma chère fille. Je suis décidément fait pour vivre loin de Lavagnac. Je me suis remis à souffrir comme les deux jours que j’y passai en allant à Lamalou. J’ai fini aujourd’hui mes messes pour vos filles, que j’acquittais depuis près de deux mois. J’ai envie de faire une neuvaine de messes à votre intention. Que faut-il demander? Figurez-vous que je crois devoir revenir toujours à l’esprit de prière et d’amour pour Notre-Seigneur.

Tout vôtre, ma fille, avec un coeur bien paternel.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Dans la pensée de la famille d'Alzon cette partie du collège, non entièrement construite à l'époque, devait être vendue à part pour solder les dettes du collège, et on l'estimait jusqu'à 150.000 francs. De leur côté, écrivait le Fr. Saugrain, le 28 septembre, "ces Messieurs veulent toute la propriété, puisqu'ils veulent maintenir le collège, et à leur avis, diminuer la grandeur des cours serait détruire le collège, ce qu'ils ne veulent point". Mais, en même temps, ils ne voulaient pas pour le tout dépasser 300.000 francs.
2. "Pour la confession des enfants aussi bien que des religieuses", et à la place de l'abbé Barnouin.
3. Il s'agit d'une postulante nîmoise, Soeur Gertrude, dont la mère, Mme Bolze ne cessait de réclamer le retour à Nîmes, fût-ce pour une prise d'habit anticipée, au prieuré, des mains du P. d'Alzon. "Mais une fois là, écrit Mère M.-Eugénie le 6 octobre, sa mère n'aurait de cesse qu'elle ne fût sortie; Soeur M.-Gert[rude] en est persuadée et je crois qu'elle a raison".
4. Le noviciat des religieux, établi près d'Auteuil, le 8 octobre.