Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.350

25 oct 1857 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Le Fr. Marie-Joseph bronche dans sa vocation; il importe de l’aider, si possible. -Prédications offertes à l’abbé Loyson. -Bien à faire à Mme Doumet. -Nouvelles du prieuré et du collège.

Informations générales
  • T2-350
  • 940
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.350
  • Orig.ms. ACR, AD 91;D'A., T.D.22, n.460, pp.109-111.
Informations détaillées
  • 1 AUMONIER
    1 AUSTERITE
    1 CLERGE PAROISSIAL
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 DISCIPLINE SCOLAIRE
    1 ECONOME DU COLLEGE
    1 ENSEIGNEMENT
    1 MARIAGE
    1 OFFICE DIVIN
    1 ORDINATIONS
    1 PREDICATION
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 PUNITIONS
    1 RETRAITE SPIRITUELLE
    1 SEVERITE
    1 VIE RELIGIEUSE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 BARRE, LOUIS
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 CHAINE, VINCENT
    2 CHAUVAT, MARIE-GENEVIEVE
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    2 DESAINT, ABBE
    2 DOUMET, MADAME EMILE
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 HAY, MARIE-BERNARD
    2 HOWLY, MARIE-WALBURGE
    2 LEVY, MARIE-JOSEPH
    2 LOYSON, HYACINTHE
    2 MARIE-LOUIS, CARME
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 RABIER, CHARLES
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 MIDI
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
    3 SAINT-OMER, COLLEGE SAINT-BERTIN
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • 25 oct[obre 18]57.
  • 25 oct 1857
  • Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

Voilà [le] Frère Marie-Joseph qui a martel en tête et qui veut se faire Dominicain. Il veut un Ordre plus austère, et, à Rome,; pour n’avoir pas eu le régime de l’Assomption, il a vomi 70 jours de suite. Il veut de la retraite, et, tout l’an passé, ma grande querelle a été de le faire venir à l’office ou rester un peu plus dans sa chambre; on ne pouvait le tirer des cours. Le motif qu’il n’avoue pas est:

1° Que j’exige qu’il étudie;

2° Qu’ayant un esprit de critique, il s’est mis mal avec le Fr. Charles et le Fr. Vincent(1), dès avant mon départ de Paris;

3° Que le P. Picard est peut-être trop raide pour lui(2).

L’arrivée du Fr. Hippolyte, qui aura lieu vers le 4 novembre, peut arranger bien des choses. M. Barre pense que, si on lâche les rênes à son imagination, il finira par perdre la tête; il me l’a fait dire très sérieusement. J’engage le Fr. Marie-Joseph à vous aller voir. Je crois que vous pouvez lui faire du bien en lui étant un peu mère.

M. Charles Loyson, en venant dans le Midi, voudrait-il prêcher à nos enfants une retraite de trois jours? L’époque nous est indifférente. On dit le P. Marie-Louis(3) interdit à Montpellier, pour avoir marié son frère, simple ouvrier en limes, avec une demoiselle fort riche et sa pénitente. S’il ne peut prêcher la retraite de la Miséricorde et si l’abbé Loyson veut s’en charger, l’en croyez-vous capable? Ce serait un moyen de l’attirer.

L’évêque se charge de tous mes sujets pour les ordinations. Il est réellement moins tendre, mais cent fois meilleur que Mgr Cart. Juliette(4) est arrivée, hier soir, de Cette. Veuillez dire à sa soeur que je ferai tout ce qui dépendra de moi pour faire du bien à Mme Doumet. Si Soeur M.-Catherine, qui la connaît peut-être plus que Juliette, veut me donner ses idées, j’en ferai mon profit. Mme Doumet veut se jeter du côté de Dieu; mais d’après ce que Juliette me dit, elle se porte à tout avec une impétuosité qui m’effraye.

Je viens de mettre Soeur M.-Geneviève en retraite. Soeur M.-Walb[urge] a bonne envie de lui faire du bien, mais je crois qu’elle n’a pas la main assez ferme. Quand nous envoyez-vous Soeur M.-Bernard?

Soeur M.-Walburge me disait, ce matin, que pour avoir des vocations on pourrait s’adresser aux curés des villages, lesquels ont chez eux de toutes jeunes personnes capables d’être formées. J’ai pensé qu’en effet on pourrait les envoyer au prieuré faire une retraite; on les étudierait pendant huit ou dix jours, et l’on verrait de quoi elles sont capables. Toutefois, comme nous n’avons jamais parlé de cette idée, je vous prie de me dire votre avis, et, s’il vous semble que l’idée de Soeur M.-Walb[urge] soit bonne,je pourrai certainement vous procurer des sujets de cette catégorie.

L’abbé B[arnouin] dit à tout le monde que ses occupations d’économe vont l’empêcher d’être votre aumônier. Jusqu’à présent, il fait à merveille l’économat, et l’abbé Desaint(5), non moins bien la discipline; l’abbé de Cab[rières] a l’air ravi; M. Durand grogne toujours: c’est un état comme un autre. Après avoir passé une excellente semaine, je suis aujourd’hui un peu souffrant. J’en ai peut-être trop fait.

Adieu, ma fille. Tout vôtre, avec une affection toujours plus intense.

E. D ALZON.
Notes et post-scriptum
5. Cet l'abbé, venu de Saint-Bertin, avait passé trois ans à Clichy et ne tarda guère à décevoir le P. d'Alzon. (*Lettre* 962).1 Le Fr. Charles était novice, le Fr. Vincent, profès.
2. Le 19 octobre, Mère M.-Eugénie se permettait d'avancer ce jugement sur le P. Picard, qui devait être son confesseur et son directeur spirituel immédiat, en lieu et place du P. d'Alzon: "Le seul défaut du P. Picard me paraît être de la raideur et de la sévérité dans les jugements, une grande difficulté à avoir des formes assez bienveillantes, ou plutôt assez indulgentes. Pour le fond il est bon et je ne crois pas qu'il soit trop sévère, mais je ne sais pas s'il est assez ouvert et un peu paternel avec les siens; je sais aussi que prendre des airs paternels à 26 ans ne réussit pas toujours avec des hommes; on pourrait du moins être plus aimable envers eux, sans cesser d'être grave. Ces observations ne s'adressent pas à ses rapports avec nous, où il est parfaitement bien. Je lui ai peu parlé de cela, et je ne sais pourquoi je n'ai pu me mettre assez à l'aise pour lui faire cette observation aussi rondement que je vous l'eusse faite. Peut-être aussi j'en juge trop vite".
3. Religieux Carme.
4. Juliette Combié, soeur de Mme Doumet et de Soeur M.-Catherine.
5. Cet l'abbé, venu de Saint-Bertin, avait passé trois ans à Clichy et ne tarda guère à décevoir le P. d'Alzon. (*Lettre* 962).