Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.355

3 nov 1857 Nîmes, PERNET Etienne aa

Il le remercie de ses bonnes paroles. -Il peut aider son frère, mais avec permission. -Le P. Brun lui doit une réponse.

Informations générales
  • T2-355
  • 944
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.355
  • Orig.ms. ACR, AP 279; D'A., T.D. 34, n. 12, p. 8.
Informations détaillées
  • 1 ASSISTANTS GENERAUX ASSOMPTIONNISTES
    1 COLLEGE DE CLICHY
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 ECONOME DU COLLEGE
    1 FOI BASE DE L'OBEISSANCE
    1 FRERES CONVERS ASSOMPTIONNISTES
    1 PUNITIONS
    1 RETRAITE SPIRITUELLE
    1 SOCIETE DES ACTIONNAIRES
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 BRUN, HENRI
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 LEVY, MARIE-JOSEPH
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PERNET, SIMON
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 VAILHE, SIMEON
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 PERPIGNAN
  • AU FRERE ETIENNE PERNET
  • PERNET Etienne aa
  • le 3 [novembre 18]57(1).
  • 3 nov 1857
  • Nîmes,
La lettre

Mon cher enfant,

Vous voulez me consoler, vous le faites admirablement; merci de toutes vos bonnes paroles. Le départ du Fr. Marie-Joseph est peut-être une bénédiction pour nous; croyez-le bien. Regardons Notre-Seigneur et allons en avant(2).

Fr. Hippolyte vous apportera un peu d’argent. Ne vous tracassez pas pour votre frère; seulement comme c’est un mangeur, à ce qu’on dit, je vous défends de plus rien lui donner sans ma permission(3).

Dites au P. Brun que je lui avais demandé quelque chose dont j’attends la réponse(4). Prions Dieu de nous établir dans ce bel esprit de foi, principe de toute sainteté. Je vous aime bien.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
4. Le P. d'Alzon avait demandé au P. Brun "d'examiner s'il n'avait pas à offrir quelque expiation pour sa sottise". Dans une longue lettre, commencée le 1er et achevée le 3 novembre, le P. Brun analyse les faits et les mobiles qui l'avaient incité à quitter l'Assomption.
C'est plutôt le climat des affaires de Nîmes, écrit-il, qui l'avait désorienté. Il avait été froissé notamment "d'apprendre par d'autres ce qu'il croyait être le secret de deux ou trois religieux", et de voir "que certaines personnes avaient dans nos affaires une influence plus grande que celle des religieux": l'abbé de Cabrières, l'abbé Barnouin, les maîtres libres, les élèves mêmes; puis ces messieurs "qui dirigeaient le mouvement" et "qui avaient demandé le départ des religieux"; "j'allais jusqu'à trouver, écrit-il en s'excusant de le dire, que Mme la Supérieure était pour une part trop grande dans les décisions concernant notre petite Congrégation; et je ne tenais pas assez compte de tout ce qu'elle a fait et continue de faire pour nous. C'était de i'ingratitude". En cela comme en tout le reste, il s'accusait d'avoir prêté trop d'attention à des dires non fondés, et aussi à son désir secret de ne pas s'éloigner de Nimes. Mais "l'idée de faire une retraite sérieuse", au cours de son voyage à Perpignan, fut "la plus grande grâce qui pût lui être accordée"; il en sortit libéré et fidèle plus que jamais à l'Assomption, acceptant de partir à Paris. "Un instant, j'ai songé à vous prier de me donner un remplaçant dans la charge d'assistant général: il me semble qu'ayant fait des démarches pour me séparer de l'Assomption, je suis indigne de la représenter sous ce titre. Je suivrai en cela votre conseil, et je suis prêt à vous adresser une demande par écrit si vous l'approuvez". Le P. d'Alzon refusa ce geste que le P. Brun offrait comme "expiation pour sa sottise" (OS 91).1. Le P. Vailhé a cru devoir lire: *3 août*, et corriger: 3 novembre. On peut lire aussi: 3 nov[em]bre, écrit rapidement.
2. Dans une lettre écrite vers le 30 octobre, le Fr. Pernet donnait au P. d'Alzon des nouvelles de Clichy après la rentrée scolaire. Le collège compte 63 élèves, on pense toujours aller à 80. Du moins, "la qualité compense le nombre", car le P. Laurent est particulièrement satisfait "du bon esprit qui se manifeste parmi les enfants". Il est heureux aussi d'avoir le P. Brun comme sous-directeur et spécialement chargé des Frères convers, dont les élèves eux-mêmes apprécient les services. "L'économe lui-même y trouve une différence bien grande et bien avantageuse". L,économe, c'est le Fr. Pernet, que le P. Laurent fait aider par deux sous-économes et à qui il a confié deux classes de calcul par semaine en 6e et en 5e. Il ne peut encore croire à la défection du Fr. Marie-Joseph: "Il n'a pas voulu des croix de l'Assomption. Celles qu'il va charger lui seront-elles plus douces?" Quoi qu,il en soit, "je veux prier Notre-Seigneur d'être toujours son partage. Que ce bon Frère soit toujours sien. L'essentiel est qu'il travaille à sa gloire; peu importe la bannière qui le dirige".
Le Fr. Pernet en vient alors à "une petite confession" personnelle, relative à l'aide qu'il a cru devoir donner à son frère Simon, encore mineur et infirme. "malgré tout ce que j'ai pu faire pour l'en détourner, il est venu me trouver à Paris [...] Je suis parvenu à le mettre en apprentissage chez un bijoutier. Il fallait lui trouver une petite literie. J'ai cru que la dépense n'irait pas au delà de 50 francs; mais il se trouve que j'ai été obligé de la porter à 90 francs environ. Je n'ose pas accuser au P. Laurent cette dépense qui dépasse de tant ce que j'avais supposé d'abord".
3. Le 3 décembre, le P. Brun informera le P. d'Alzon que "dans cet embarras du Fr. Pernet, il a cru faire bien de supposer sa permission et de disposer pour ce bon Frère de 40 francs pris sur la petite réserve de son grand-père".
4. Le P. d'Alzon avait demandé au P. Brun "d'examiner s'il n'avait pas à offrir quelque expiation pour sa sottise". Dans une longue lettre, commencée le 1er et achevée le 3 novembre, le P. Brun analyse les faits et les mobiles qui l'avaient incité à quitter l'Assomption.
C'est plutôt le climat des affaires de Nîmes, écrit-il, qui l'avait désorienté. Il avait été froissé notamment "d'apprendre par d'autres ce qu'il croyait être le secret de deux ou trois religieux", et de voir "que certaines personnes avaient dans nos affaires une influence plus grande que celle des religieux": l'abbé de Cabrières, l'abbé Barnouin, les maîtres libres, les élèves mêmes; puis ces messieurs "qui dirigeaient le mouvement" et "qui avaient demandé le départ des religieux"; "j'allais jusqu'à trouver, écrit-il en s'excusant de le dire, que Mme la Supérieure était pour une part trop grande dans les décisions concernant notre petite Congrégation; et je ne tenais pas assez compte de tout ce qu'elle a fait et continue de faire pour nous. C'était de i'ingratitude". En cela comme en tout le reste, il s'accusait d'avoir prêté trop d'attention à des dires non fondés, et aussi à son désir secret de ne pas s'éloigner de Nimes. Mais "l'idée de faire une retraite sérieuse", au cours de son voyage à Perpignan, fut "la plus grande grâce qui pût lui être accordée"; il en sortit libéré et fidèle plus que jamais à l'Assomption, acceptant de partir à Paris. "Un instant, j'ai songé à vous prier de me donner un remplaçant dans la charge d'assistant général: il me semble qu'ayant fait des démarches pour me séparer de l'Assomption, je suis indigne de la représenter sous ce titre. Je suivrai en cela votre conseil, et je suis prêt à vous adresser une demande par écrit si vous l'approuvez". Le P. d'Alzon refusa ce geste que le P. Brun offrait comme "expiation pour sa sottise" (OS 91).