- T2-359
- 948
- Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.359
- Orig.ms. ACR, AJ 14; D'A., T.D. 32, n. 14, pp. 14-15.
- 1 ADORATION DU SAINT-SACREMENT
1 ADORATION PERPETUELLE
1 APOSTOLAT DE LA PRIERE
1 CHAPELLE
1 CONFESSION SACRAMENTELLE
1 CONGREGATIONS ROMAINES
1 DIPLOMATIE
1 FACULTES DE THEOLOGIE
1 FIDELES
1 GALLICANISME
1 IMMACULEE CONCEPTION
1 INDULGENCES
1 PIETE
1 PRIEURE DE NIMES
1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
1 SAINTE COMMUNION
1 SALUT DES AMES
1 STATUE DE LA SAINTE VIERGE
1 SUPERIEURE GENERALE
1 THEOLOGIENS
1 UNIVERSITES D'ETAT
1 VICAIRE GENERAL
2 ALZON, EMMANUEL D'
2 BARRE, LOUIS
2 CHAILLOT, LUDOVIC
2 DU LAC, JEAN-MELCHIOR
2 FORTOUL, HIPPOLYTE
2 GRAMONT, ANTOINE-ALFRED-AGENOR DE
2 LEVY, MARIE-JOSEPH
2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
2 NAPOLEON Ier
2 NAPOLEON III
2 NARBONNE, AIMERY DE
2 PASSAGLIA, CARLO
2 PERRONE, GIOVANNI
2 PICARD, FRANCOIS
2 PIE IX
2 RAYNEVAL, ALPHONSE-GERARD DE
2 ROULAND, GUSTAVE
3 NIMES
3 PARIS
3 ROME
3 ROME, PLACE D'ESPAGNE
3 ROME, SEMINAIRE FRANCAIS - AU PERE VICTORIN GALABERT
- GALABERT Victorin aa
- le 11 novembre [18]57.
- 11 nov 1857
- Nîmes,
Narbonne vous a écrit(1), il y a quelques jours, de ma part. Je viens vous demander aujourd’hui de présenter une supplique pour nos Soeurs de l’Assomption de Nîmes, pour attirer quelques adorateurs de plus dans leur chapelle. Elle serait conçue à peu près dans ces termes:
Em[manuel] d’Alzon, v[icaire] g[énéral] de l’évêque de Nîmes, a fondé un couvent de religieuses consacré à l’adoration perpétuelle du Saint-Sacrement, dans le but de réparer les outrages que font subir à Notre-Seigneur les protestants, lesquels ne sont guère moins de 100.000 dans le diocèse. Afin d’exciter la piété des fidèles à venir l’adorer dans la chapelle, où il est exposé, le suppliant demande:
1° une indulgence plénière, le premier jeudi de chaque mois, pour tous les fidèles qui, étant confessés, font la communion dans la dite chapelle et prieront pour la conversion des hérétiques.
2° Une indulgence de 7 ans pour les fidèles, qui viendront faire une heure d’adoration devant le Saint-Sacrement exposé et prieront également pour la conversion des non catholiques.
3° Trois cents jours d’indulgence pour les fidèles qui, ne pouvant faire une heure d’adoration, viendront dans la dite chapelle prier aux intentions ci-dessus désignées et réciteront, dans ce but, 5 Pater et 5 Ave, les bras en croix.
Si vous croyez préférable de nous faire agréger à quelque Confrérie du Saint-Sacrement, vous le pourrez, si les indulgences sont plus considérables que celles que je demande(2).
Je pense tout comme vous sur le Fr. Marie-J[oseph]. Ainsi vous voilà consolé. Racontez-moi ce que vous savez sur les Facultés de théologie. Merci de vos détails sur l’indult Napoléon(3). Mille choses à MM. Chaillot et Barre. Adieu.
E. D ALZON.
Priez M. Chaillot de m’envoyer à Nîmes les n. 17, 18, 19 et 20 des Analecta, et de tirer sur moi, à Nîmes, puis de continuer l’envoi de sa collection à Nîmes et à Paris.
E.D'ALZON2. Jusqu'ici la lettre a été écrite par une femme, après par le P. d'Alzon lui-même. -Conseillé par l'abbé Chaillot, le P. Galabert fera remarquer qu'il y aurait des inconvénients à ce que le P. d'Alzon fasse des demandes à Rome, tantôt comme vicaire général et tantôt comme supérieur général. Mieux vaut faire la demande soit au nom de la supérieure générale pour tout l'Institut ou pour la maison de Nîmes, soit au nom de la prieure de Nîmes seulement, mais avec une lettre de l'Ordinaire appuyant la demande, qui se limitera à ne solliciter que la participation des indulgences des Quarante heures de Rome.
3. Parmi les faits qui défrayèrent la chronique de Rome, le P. Galabert cite dans ses lettres le retour du Pape pour l'érection sur la place d'Espagne, le 8 septembre, de la statue de l'Immaculée Conception: "La statue de l'Immaculée est complètement manquée, écrit-il au P. Picard, le 4 septembre. Elle tourne le dos à la Propagande; sa tête regarde le ciel, de sorte qu'on ne la voit que de profil; le corps de l'Immaculée est celui d'une femme qui est au 5e ou 6e mois de sa grossesse. [...] Tout le monde se prépare à aller voir son Souverain; cependant, beaucoup de Romains n'iront pas parce qu'il y a du danger. C'est toujours le même courage!" Malgré tout, la cérémonie sera très belle et très imposante: "C'est une des plus belles que j'ai vues", écrit-il au P. d'Alzon, le 10 septembre.
En même temps, dans les milieux universitaires de Rome, la grande nouvelle était le départ du P. Passaglia, professeur jésuite au Collège romain, qui pressentait l'importance de la théologie positive au delà de toute oeuvre de vulgarisation et de controverse contre les erreurs du jour. "La *Civiltà Cattolica*, Perrone et autres voyaient de mauvais oeil les tendances de Passaglia dans son cours", écrit le P. Galabert au P. Picard, le 5 septembre; et, le 21 novembre, il écrit au P. d'Alzon:"Le Séminaire français est toujours engoué de cet homme et espère, d'un moment à l'autre, le voir reparaître dans sa chaire".
Du côté français, M. de Gramont a remplacé comme ambassadeur M. de Rayneval, Napoléon III a obtenu que "les prêtres de l'Empire français *peuvent* -et non pas *doivent*- prier nominativement pour l'Empereur, à la fin de l'ordinaire de la messe [...] Le Saint-Siège a trouvé plus prudent de n'accorder qu'une permission personnelle. On est incertain sur la manière dont [l'indult] sera accepté", écrit, le 3 novembre, le P. Galabert au P. d'Alzon. Par contre il ne dit rien sur les Facultés de théologie, en France. De difficiles tractations étaient en cours pour que Rome leur accordât de conférer les grades académiques, ce qui leur aurait donné plus d'éclat au sein de l'Université d'Etat. Un projet élaboré par Fortoul, en 1855, était repris en main par Rouland, son successeur, en 1856-1857; mais le Saint-Siège le faisait traîner en longueur, dans la crainte, partagée par plusieurs évêques et d'ailleurs très justifiée, de voir ces Facultés d'Etat devenir des foyers de gallicanisme. Cependant un projet de bulle était à l'examen. -ce qui était quand même de la part de l'Etat "reconnaître l'autorité des Congrégations romaines", écrira le P. Galabert, le 8 mai 1858, en reprenant un mot de du Lac dans l'*Univers*.