Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.371

26 nov 1857 Nîmes GALABERT Victorin aa

Nouvelles de quelques diocèses pour l’abbé Chaillot. -Commission à M. Barre à propos du P. Loyson. -Indulgences à obtenir en son nom. -Renseignement à lui fournir sur la confrérie de la Ceinture de Saint-Augustin.

Informations générales
  • T2-371
  • 960
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.371
  • Orig.ms. ACR, AJ 15; D'A., T.D. 32, n. 15, pp. 15-16.
Informations détaillées
  • 1 ACTES PONTIFICAUX
    1 ADORATION PERPETUELLE
    1 AUGUSTIN
    1 CEINTURE AUGUSTINIENNE
    1 CONCILE PROVINCIAL
    1 COUVENT
    1 DEFENSE DE L'EGLISE
    1 EXPULSION
    1 INDEX
    1 INDULGENCES
    1 MISSION D'ANGLETERRE
    1 PRESSE CATHOLIQUE
    1 TIERS-ORDRE DE L'ASSOMPTION
    1 TITRES DE MARIE
    1 ULTRAMONTANISME
    1 VOEU DE CHASTETE
    2 BARRE, LOUIS
    2 CAMARET, OCTAVE DE
    2 CARDON DE GARSIGNIES, PAUL-ARMAND
    2 CHAILLOT, LUDOVIC
    2 DOMINIQUE, SAINT
    2 DREUX-BREZE, HENRI DE
    2 GOUSSET, THOMAS
    2 JANDEL, VINCENT
    2 LOYSON, THEODORE
    2 SALINIS, ANTOINE DE
    2 WISEMAN, NICOLAS
    3 ALBI
    3 AUCH
    3 BOLLENE
    3 FRANCE
    3 LONDRES
    3 REIMS
    3 ROME
    3 SOISSONS
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • 26 nov[embre 18]57.
  • 26 nov 1857
  • Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

L’abbé Chaillot n’a pas envoyé les quatre numéros des Analecta que je lui demandais. Qu’il les garde, j’ai retrouvé les miens. Dites-lui confidentiellement:

1° Que l’on prépare un second concile à Albi;

2° Que l’archevêque d’Auch(1) fait des prodiges de romanisme dans son diocèse;

3° Que le concile de Reims marche mal(2). Les évêques font opposition au cardinal(3) et ne veulent pas promulguer les règles de l’Index, que Mgr Gousset propose. Le plus opposant est l’évêque de Soissons(4), qui est devenu d’une prudence extrême, surtout depuis son voyage à Rome. C’est une coterie romaine qui arrête le mouvement, je puis vous le garantir. C’est de Rome que nous vient le reproche d’exagérés(5).

Veuillez dire à M. Barre que la commission, que je lui avais donnée pour le P. Jandel, a été rapportée au P. Loyson comme venant de moi. Si telle est la prudence de ces Messieurs, c’est bien la dernière fois que je leur donnerai des renseignements(6) . Le P. Jandel approuve-t-il l’établissement d’un couvent de son Ordre à Bollène? On en parle et j’y puis quelque chose. Dois-je appuyer?(7).

On ne peut sans indult apostolique établir un couvent de religieuses, mais vous savez bien qu’en France, il n’y a pas de religieuses(8). Enfin ayez-moi le plus d’indulgences possible, et faites toutes les démarches possibles et compossibles en mon nom. Je ne veux pas marcher sur les brisées du card[inal] Wiseman qui a, lui, toutes les indulgences(9). L’idée de M. Chaillot pour les expulsions me va tout à fait(10). Dites mille choses aimables pour moi à Camaret(11).

Je voudrais savoir s’il n’y a pas quelque confrérie pour la courroie de Saint-Augustin, à laquelle nous agrégerions nos enfants. La courroie est un symbole de chasteté. Cela leur irait bien. Il y a bien la Milice angélique, mais cela vient de saint Dominique et il faut en ceci du saint Augustin. Voyez avec M. Chaillot, et, supposé qu’il n’y ait rien, voyez si l’on ne pourrait rien faire avec les Augustins(12). S’ils ont le sens commun, ils approuveront mon idée. Mon idée est une association de jeunes gens se consacrant à la vie chrétienne et chaste, aux études et à la défense de l’Eglise dans le monde, sous la protection de saint Augustin, jadis jeune homme très orageux, depuis converti fervent et fort habile homme.

J’ai la tête un peu lourde, il faut que je m’arrête. Toutefois, il me paraît que dans l’ensemble je vais mieux. Adieu.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
6. Le P. D'Alzon avait chargé M. Barre d'avertir, en son propre nom, le P. Jandel au sujet du comportement du P. Ceslas Loyson. Il l'a donc mis en avant; mais le P. Jandel ne l'a pas nommé. "Seulement, le fait ayant eu lieu à l'Assomption de Paris, il n'a pas été difficile aux intéressés de deviner d'ou pouvaient venir les renseignements" (Lettres du P. Galabert des 5 et 6 décembre 1857).
10. Pour l'expulsion des religieux, l'abbé Chaillot proposait 3 monitions par le supérieur général; une punition, en cas de non amendement; et l'expulsion, au refus de la punition; -punition et expulsion étant infligées par le supérieur général sur l'avis de 2 profès. (Lettre du P. Galabert, du 21 novembre).1. Mgr de Salinis.
2. Le P. d'Alzon est au courant de la marche de ce concile par une lettre de Mère M.-Eugénie, du 24 novembre, à son retour de Sedan.
3. Mgr Gousset, cardinal-archevêque de Reims.
4. Mgr Cardon de Garsignies (1803-1860), nommé à Soissons le 18 novembre 1847, préconisé le 17 janvier et sacré le 25 février 1848.
5. Rome n'a pas approuvé ou défendu Mgr de Dreux-Brézé.
6. Le P. d'Alzon avait chargé M. Barre d'avertir, en son propre nom, le P. Jandel au sujet du comportement du P. Ceslas Loyson. Il l'a donc mis en avant; mais le P. Jandel ne l'a pas nommé. "Seulement, le fait ayant eu lieu à l'Assomption de Paris, il n'a pas été difficile aux intéressés de deviner d'où pouvaient venir les renseignements" (Lettres du P. Galabert des 5 et 6 décembre 1857).
7. M. Barre, en relation avec le P. Jandel ignore la chose (Lettre du P. Galabert du 5 décembre).
8. Le P. Galabert écrivait plus précisément, le 21 novembre: "M. Chaillot prétend qu'aucun évêque n'a le pouvoir d'instituer un couvent d'adoration perpétuelle sans une délégation apostolique".
9. Pour le prieuré des Religieuses, établi à Londres.
10. Pour l'expulsion des religieux, l'abbé Chaillot proposait 3 monitions par le supérieur général; une punition, en cas de non amendement; et l'expulsion, au refus de la punition; -punition et expulsion étant infligées par le supérieur général sur l'avis de 2 profès. (Lettre du P. Galabert, du 21 novembre).
11. L'abbé Octave de Camaret, ancien élève de l'Assomption (1845-1850), logeait à Rome chez les Maristes.
12. Le 5 décembre, le P. Galabert écrira: "Il existe une confrérie des Augustins, connue sous le nom des *cincturatorum*; elle est sous la protection de la Sainte Vierge; la principale solennité est sous le titre de la B.V.M. de la Consolation, elle se célèbre le dimanche dans l'octave de saint Augustin. Il suffira de demander au général des Augustins la faculté d'admettre. Nous ferons la demande en votre nom et comme vicaire général de Nîmes. S'il se doutait que vous êtes à la tête d'une congrégation d'Augustins, il pourrait soulever des difficultés". -Nous sommes à l'origine du port de la ceinture de Notre-Dame de Consolation, comme pratique du Tiers-Ordre de l'Assomption.