Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.375

5 dec 1857 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Expulsion du préfet de discipline. -Aménagement du jardin du futur pensionnat. -Leur union spirituelle . -A propos des ordinands. -Le Tiers-Ordre féminin à Nîmes.

Informations générales
  • T2-375
  • 962
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.375
  • Orig.ms. ACR, AD 97; D'A., T.D. 22, n. 469, pp. 122-123.
Informations détaillées
  • 1 EPREUVES
    1 EXPULSION
    1 JARDINS
    1 MALADIES
    1 NOVICE
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 ORDINATIONS
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 RECONNAISSANCE
    1 TIERS-ORDRE FEMININ
    1 UNION DES COEURS
    1 VICES
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 COULOMB, LOUISE
    2 CUSSE, RENE
    2 DESAINT, ABBE
    2 HOWLY, MARIE-WALBURGE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 NANQUETTE, JEAN-JACQUES
    2 PERNET, ETIENNE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 REGIS, EULALIE DE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 AUTEUIL
    3 MANS, LE
    3 SAINT-OMER, COLLEGE SAINT-BERTIN
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 5 déc[embre] 1857.
  • 5 dec 1857
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Dieu nous afflige, ma chère fille, d’une cruelle manière. Cet abbé Desaint, que le P. Laurent avait trouvé un modèle pendant trois ans, était un ivrogne et pire encore. En quinze jours, il a bu 5 litres d’eau-de-vie; ce que nous n’avons su qu’après-coup. Avant-hier soir, il conduisit un élève dans sa chambre pour lui faire les plus atroces propositions. Le pauvre enfant s’échappa, tout effrayé, chez M. de Cab[rières], de là vint chez moi, où la scène la plus déplorable eut lieu. M. de Cab[rières] fut très bien et le perça à jour. Son départ fut immédiatement décidé. Depuis, j’ai eu la certitude qu’il avait été expulsé de Saint-Bertin pour le même fait. Pourquoi le Fr. Cusse, qui a été à Saint-Bertin, n’en a-t-il rien dit? Enfin Dieu soit béni. Le loup est hors de la bergerie, mais cela ne me donne pas les bergers qu’il nous faut.

Soeur M.-Walb[urge] a dû vous écrire au sujet de votre pensée d’attendre au mois de janvier. Peut-être vaut-il mieux différer d’un an les constructions. Soeur M.-Walb[urge] ira alors très bien. Nous ne planterons que les grands arbres; le reste ne presse pas autant. Il n’y a qu’un mur à élever, afin de protéger les plantations de toute invasion.

Quant à vous, ma fille, je ne sais si vous avez remarqué qu’en écrivant à d’autres je prends plus d’autorité. Pour ce qui vous concerne, il me semble impossible de procéder autrement qu’à deux. Malgré toutes les différences de nos natures, il me semble utile de mettre en commun nos dispositions. Au fond, je crois qu’elles se rapprochent encore plus que vous ne pensez, soit parce qu’après tout j’entre avec joie dans tout ce qui vous va, soit que votre obéissance vous aide à surmonter les obstacles qui seraient de votre côté. Ah! ma fille, si vous saviez combien vous me semblez être moi!

Veuillez remercier Mgr du Mans de ses bontés(1). Tout me semble pour le mieux de ce côté, et si vous croyez la chose plus facile, je puis envoyer les dimissoires à l’évêque du Mans. Veuillez dire au P. Picard que je tiens à retarder Cusse. J’ai eu des motifs pour cela et je ne crois pas qu’ils aient cessé.

Je crois préparer, de loin, une charmante pépinière de novices pour vous autres. Préparez-nous-en donc pour nous! Je voudrais bien vous donner Mlle Coulomb; elle vous viendra, si Mlle de Régis n’y met obstacle. Celle-ci vient d’être élue présidente du T[iers]-O[rdre]. Soeur M.-Walburge donne ses leçons d’anglais juste après l’instruction de la chapelle et pendant la réunion au parloir; ne lui en parlez pas, mais convenez que c’est peu aimable. Elle m’a avoué hier qu’elle ne pouvait sentir ces dames. Que se sont-elles fait entre elles? Vous le savez peut-être; moi, je veux l’ignorer.

Mes dents me font assez souffrir, aussi je vais vous quitter.

Adieu, bien chère fille. Tout vôtre, avec la reconnaissance que notre petit noviciat d’Auteuil me charge de vous dire.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mgr Nanquette, de passage à Auteuil, le 29 novembre, s'était offert "pour faire pendant le carême les ordinations du Fr. Hippolyte et du Fr. Pernet de manière à ce qu'ils soient prêtres à Pâques". (Lettre de Mère M.-Eugénie, 30 novembre 1857).1. Mgr Nanquette, de passage à Auteuil, le 29 novembre, s'était offert "pour faire pendant le carême les ordinations du Fr. Hippolyte et du Fr. Pernet de manière à ce qu'ils soient prêtres à Pâques". (Lettre de Mère M.-Eugénie, 30 novembre 1857).