- T2-419
- 1007
- Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.419
- Orig.ms. ACR, AD 1122; D'A., T.D. 22, n.487, pp. 135-136.
- 1 AUTORITE RELIGIEUSE
1 CHAPITRE GENERAL
1 CHAPITRE GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
1 COLLEGE DE CLICHY
1 COMMUNAUTES ASSOMPTIONNISTES
1 CURES D'EAUX
1 EMPLOI DU TEMPS
1 MORT
1 MORTIFICATION
1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
1 RETRAITE SPIRITUELLE
1 SUPERIEURE GENERALE
1 UNION A JESUS-CHRIST
2 CART, JEAN-FRANCOIS
2 CAUSSETTE, JEAN-BAPTISTE
2 DUPLAN, JEAN
2 LAURENT, CHARLES
2 MALBOSC, EUGENE DE
2 PICARD, FRANCOIS
2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
3 MONTPELLIER
3 NIMES
3 PARIS
3 TOULOUSE - A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- le] samedi 10 avril [18]58.
- 10 apr 1858
- [Montpellier,
Je veux tenir ma promesse, ma chère fille, et, quoique je n’aie pas été très vaillant ce matin, je tiens au moins à commencer ma lettre, et c’est surtout de vous que je veux m’occuper. Les dérangements de votre position sont énormes, je le sais. Je vous prie toutefois de vous poser quelques questions, sur lesquelles je me permets de revenir toujours:
1° Ne perdez-vous pas quelquefois du temps? Il me semble que vous tenez à faire par vous-même ce que d’autres feraient aussi bien. Je ne puis me citer, puisque je fais tout fort mal, mais quand je compare Mgr Cart à Mgr Plantier, je vois la différence entre un homme qui ne peut faire qu’avec sa tête et ses doigts, et un homme qui sait faire avec la tête et les doigts des autres. Ma chère fille me permettra de lui dire qu’en bien des circonstances je voudrais qu’elle ressemblât un peu plus à Mgr Plantier.
2° N’êtes-vous pas quelquefois un peu trop longue avec certaines personnes? Ceci me semble plus difficile à corriger, puisque vous vous en faites une mortification. Je me permets pourtant de croire que plus votre Congrégation prend de développements(1); plus vous devez vous réserver pour les choses d’ensemble.
Ah! qu’il me tarde de voir tenir votre Chapitre général, afin que les positions étant faites à nouveau, vous puissiez savoir ce que vous devez faire, et faire poser vos conditions d’une façon un peu catégorique! Ce n’est pas une plus grande autorité que je vous souhaite, mais la même autorité plus respectée de quelques-unes et plus libre dans ses allures pour les affaires générales. Mais je me laisse aller un peu loin de ce que je voulais vous dire.
La disposition d’union de volonté avec Notre-Seigneur ne doit pas être seulement pour vous dans le sacrifice que Dieu semble vouloir vous imposer, elle doit s’étendre à tout et surtout au commandement; et voilà peut-être le moyen de mettre à sa place cette raison, cette prudence humaine dont vous faites tant de cas, qu’il est bon d’employer, mais en la tenant à sa place, qui est celle de servante. Pour moi, je vous conjure de suivre cet attrait qui vous porte à l’union avec Notre-Seigneur, mais pour toutes choses.
Je n’insiste pas tant aujourd’hui sur l’obéissance, sinon pour vous dire que les efforts que vous avez faits pour l’acquérir, ont, j’en suis sûr, contribué à unir votre volonté à celle de Notre-Seigneur, ce qui est un bien immense. Mais ce sur quoi j’insiste, c’est sur la nécessité de faire quelques jours de retraite. Vous me trouverez impitoyable sur ce chapitre. Je vous en prie, faites tout ce que vous pourrez pour en trouver le temps au plus tôt.
Vous ai-je dit que la pièce nécessaire de l’évêché pour l’approbation légale était signée, et que le dossier était actuellement entre les mains du maire? On a eu à Montpellier les plus tristes nouvelles de M. de Malbosc; son beau-frère a été mandé par dépêche télégraphique. Peut-être est-il mort en ce moment.
Je voudrais l’an prochain tâcher d’avoir avec moi au moins deux religieux, et je ne sais comment m’y prendre. Je jette les yeux sur un futur Frère convers, mais je ne vois pas encore où seraient les éléments d’une communauté; et pourtant je crains que si je ne m’entoure pas de quelques-uns des miens, ma position ne finisse par devenir par trop anormale. M’engagez-vous à aller à Paris au mois de juin? Je voudrais m’y rendre vers le 12 août. Mon absence pendant le mois de mai fera désirer mon séjour vers la fin de l’année dans la maison de Nîmes. Donnez-moi vos idées(2).
Adieu ma chère fille. Priez Dieu que, moi aussi, je marche selon ce qu’il me demande.
E. D'ALZON.2. "Je dirais volontiers avec le P. Laurent et le P. Picard, écrira Mère M.-Eugénie le 24 avril, que ce serait le plus tôt possible. A la fin du mois, après vos eaux, ne pourriez-vous pas passer par Toulouse pour voir le P. Caussette, puis venir ici? Il y aurait bien des choses à régler. Plus que jamais le P. Laurent voit la nécessité de vendre Clichy. Que fera-t-on ensuite? Comment faut-il arranger cette vente? Les vôtres sont pressés de vous parler de cela, et moi je désire vous voir. Cependant, si d'attendre juillet doit être très utile, c'est à vous de juger". -Le P. d'Alzon suivra en gros ce programme, et après avoir tenu à Clichy le 4e chapitre général le 9 juillet, il sera de retour à Nîmes pour la fin de l'année scolaire.