Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.425

15 apr 1858 Nîmes. GALABERT Victorin aa

Permission de voir ses parents. -Son doctorat en droit canonique.-Deux cas à soumettre à la Congrégation de l’Index.

Informations générales
  • T2-425
  • 1012
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.425
  • Orig.ms. ACR, AJ 24; D'A., T.D. 32, n. 24, pp. 25-26.
Informations détaillées
  • 1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COLLEGE ROYAL
    1 CONGREGATION DE L'INDEX
    1 DROIT CANON
    1 EXAMENS ET DIPLOMES
    1 FAMILLE
    1 LIVRES DE CLASSE
    1 MODERES
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    2 ALZON, EMMANUEL D'
    2 BARNOUIN, CHARLES
    2 BENOIT XIV
    2 CHAILLOT, LUDOVIC
    3 FRANCE
    3 NIMES
    3 ROME
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • le 15 avril 1858.
  • 15 apr 1858
  • Nîmes.
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Mon cher enfant,

Je comprends toutes vos peines et vous autorise à venir voir vos parents, quand vous le jugerez convenable. De grâce, ne changez rien aux conditions que j’ai posées pour les messes conventuelles. Je m’y oppose formellement. Félicitez M. Chaillot d’avoir enfin fait connaissance avec le parti modéré. Si vous ne tenez pas à être docteur, ni moi non plus, sauf que, comme vous l’avez annoncé, il ne faudrait pas reculer(1).

Voici deux cas pour la Congrégation de l’Index.

1° Charles, confesseur de Pierre, libraire, a obtenu de lui qu’il ne vendît plus de mauvais livres. Mais Pierre est libraire du lycée impérial, où, par un concours de circonstances, les trois quarts environ des élèves internes sont protestants. L’économe du lycée demande pour les élèves protestants des livres protestants. Si Pierre ne les fournit pas, il perd toute la pratique du lycée, ce qui lui cause un grave dommage, d’autant plus que les libraires protestants fournissent sans difficulté des livres catholiques.

Charles demande s’il peut absoudre Pierre dans le cas où celui-ci promettrait de ne procurer les livres protestants demandés que comme simple commissionnaire, et en renonçant à tout bénéfice sur les livres protestants qu’il procurerait(2).

2° Emmanuel, directeur d’un collège catholique, fait préparer ses élèves au baccalauréat ès lettres. Or, parmi les ouvrages qu’il faut avoir étudiés pour se présenter au baccalauréat, se trouvent des livres condamnés par l’Index. Si les élèves ne les ont pas lus, ils seront refusés, et dans ce cas, le collège catholique tombe nécessairement. Emmanuel peut-il, en sûreté de conscience, tolérer que des livres condamnés par l’Index et fixés pour le baccalauréat soient lus par les élèves, quelques mois avant de se présenter aux examens de l’Etat?(3)

Notes et post-scriptum
3. Il s'agit du P. *Emmanuel* d'Alzon et du *collège* de l'Assomption. L'abbé Chaillot, consulté par le P. Galabert, jugea inutile de soumettre ce cas. "Vous avez reçu le pouvoir de permettre la lecture des livres à l'Index, écrit le 3 mai, le P. Galabert au P. d'Alzon. C'est un cas de nécessité, et il vous est permis ou jamais d'user de cette faculté". Cependant, le P. d'Alzon fera remarquer, le 16 mai, au P. Galabert qu'il y avait deux points de vue: le fait particulier et le fait général, et qu'il aurait voulu une réponse sur le fait général (*Lettre* 1035).1. Depuis le mois de décembre 1857, le P. Galabert demandait à passer son doctorat en droit canonique; le jury lui fixait un jour, et aux approches de la date retenue, renvoyait l'examen à plus tard." Si j'avais cru, écrira de Rome, le 3 mai, le P. Galabert, que vous n'attachiez aucune importance à me voir coiffé du bonnet de docteur, je vous avoue que je n'aurais fait aucune démarche pour l'obtenir. Ces titres, aujourd'hui, sont sans aucune importance et servent à satisfaire la gloriole personnelle. Je comprends que les prêtres n'appartenant à aucune congrégation s'empressent de les obtenir; ils pensent leur être utiles pour exercer leur ministère avec plus d'autorité, et ces examens lorsqu'ils sont sérieux sont un bon certificat d'études. Mais aujourd'hui il est facile de les obtenir sans presque rien savoir et un religieux doit savoir renoncer à cette vaine satisfaction de l'amour-propre. Cependant, comme vous me le conseillez, je ne reculerai pas; mais je ne ferai plus aucune démarche pour obtenir de le passer". Le 16 mai, il écrira de nouveau: "Plusieurs qui avaient été déjà renvoyés avec moi, ont été admis avant-hier à subir leur examen, preuve manifeste qu'on ne veut pas m'admettre. La vraie raison, je l'ignore complètement; avec les italiens on ne peut rien savoir de positif. Il m'a été dit que ma liaison avec M. Chaillot n'y serait pas étrangère. J'ai grand'peine à le croire. Il est vrai que ces Messieurs sont loin de le regarder d'un bon oeil, et ils n'hésitent pas à dire qu'il ne fait pas connaître la vraie doctrine romaine. Mais la jalousie y est pour beaucoup, et ils ne voient pas avec plaisir un étranger, un français surtout, avoir pris une position si honorable et si importante. Ils ne peuvent pas, eux, pénétrer le secret des Congrégations, dont ils trouvent toujours les portes closes, et ils enseignent encore, la plupart du temps, le droit tel qu'il était avant Benoît XIV. Ignorant la pratique suivie depuis ce temps, ils sont guère au courant des questions actuelles, et surtout ils sont d'une ignorance profonde pour tout ce qui regarde la France". -L'étudiant, rebuté, fait une charge contre ses professeurs qui l'admettront à son examen le 4 juin.
2. Il s'agit de l'abbé *Charles* Barnouin et du *lycée* de Nîmes. Le 19 juin, le P. Galabert transmettra la réponse, "qui ne décide rien et renvoie aux auteurs", écrit-il au P. d'Alzon.
3. Il s'agit du P. *Emmanuel* d'Alzon et du *collège* de l'Assomption. L'abbé Chaillot, consulté par le P. Galabert, jugea inutile de soumettre ce cas. "Vous avez reçu le pouvoir de permettre la lecture des livres à l'Index, écrit le 3 mai, le P. Galabert au P. d'Alzon. C'est un cas de nécessité, et il vous est permis ou jamais d'user de cette faculté". Cependant, le P. d'Alzon fera remarquer, le 16 mai, au P. Galabert qu'il y avait deux points de vue: le fait particulier et le fait général, et qu'il aurait voulu une réponse sur le fait général (*Lettre* 1035).