Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.429

1 may 1858 Lamalou, PICARD François aa

Il partage les peines des Religieuses. -Il lui a envoyé la permission d’examen pour les ordinands. -La question du noviciat. -Ses projets pour l’an prochain. L’espérance de vocations lui semble être à Nîmes. -Le sort de Clichy et la proposition de Poitiers.

Informations générales
  • T2-429
  • 1017
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.429
  • Orig.ms. ACR AE 42; D'A., T.D. 25, n. 43, pp. 4041.
Informations détaillées
  • 1 CHAPELLE PUBLIQUE
    1 COLLEGE DE CLICHY
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COMMUNAUTES ASSOMPTIONNISTES
    1 EPREUVES
    1 MALADES
    1 MISSIONS ETRANGERES
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 ORDRES MINEURS
    1 POSTULANTS ASSOMPTIONNISTES
    1 PREDICATIONS DE CAREME
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    1 PROVIDENCE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 RESIDENCES
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 VOLONTE DE DIEU
    2 BICLET, MARIE-LIGUORI
    2 BRINDEAU, FRERE
    2 BRUN, HENRI
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CHAINE, VINCENT
    2 CLEMENTINE, MARIE-ANNETTE
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    2 CUSSE, RENE
    2 FABRE, JOSEPHINE
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 GAY, CHARLES-LOUIS
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    2 LAURENT, CHARLES
    2 LAVILLE, FRANCOIS-MARIE
    2 MARTIN, FRANCOIS-DENIS
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PERNET, ETIENNE
    2 PIE, LOUIS
    2 PRENDORGAST, MARIANNE
    2 RABIER, CHARLES
    2 RAYNAUD, ABBE-NIMES
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 SURVILLE, MADAME CHARLES DE
    2 VIDAL, FRERE
    3 AUTEUIL
    3 ESPAGNE
    3 FERNEY-VOLTAIRE
    3 GANGES
    3 GENEVE
    3 LAMALOU-LES-BAINS
    3 MONTMORILLON
    3 NIMES
    3 NIMES, AVENUE FEUCHERES
    3 NIMES, EGLISE SAINT-PAUL
    3 NIMES, RUE PRADIER
    3 PARIS
    3 ROME
    3 ROME, HOSPICE LAURETANO
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • 1er mai 1858.
  • 1 may 1858
  • Lamalou,
La lettre

Mon cher enfant,

Votre lettre m’arrive au moment le plus opportun. Je suis à Lamalou. Je n’ai à répondre qu’à votre lettre; je vais le faire de mon mieux.

1° Ayez soin de dire à nos Soeurs de l’Assomption combien je partage leurs perplexités(1). Ce matin, j’ai dit la moitié de ma messe pour elles. Hier, je l’avais dite pour Soeur M.-Catherine, dont c’était la fête. Je recommanderai tous les jours particulièrement à Dieu nos pauvres malades.

2° Je vous ai envoyé la permission d’examiner les Frères Vincent et Raphaël, parce que je veux que [le] Fr. Raphaël fasse sa retraite à Auteuil. Veuillez expliquer cela au P. Laurent. Vous aurez les dimissoires mardi matin. Je les ai remises à Mlle Fabre, qui les portera chez nos Soeurs.

3° Reste la question du noviciat, que je vous prie d’examiner avec notre Mère. Voilà près de deux ans passés et tout ce que nous avons gagné a été de nourrir inutilement [le] Fr. Charles, [le] Fr. Vidal, [le] Fr. Brindeau et un ou deux autres. Qui est resté? Le seul Fr. Raphaël. En cet état ne vaudrait-il pas mieux vous laisser à Paris, avec [le] P. Hippolyte et [le] Fr. Marie, faire une petite résidence: vous, aumônier de ces Dames, Hippolyte, à Saint-François de Sales?

L’an prochain, il est convenu que je prends tout le premier du pavillon de l’avenue(2). Je puis avoir le pavillon entier. Si j’y retiens le Père Galabert, qui a besoin de revenir cet été de Rome pour des affaires de famille, qui empêche que je n’y ouvre le noviciat?(3) J’ai avec moi le curé de Ferney, que j’emploierai à prêcher le carême à Saint-Paul -M. Raynaud me demande un prédicateur-, l’avent à Ganges. Le curé de Ferney faisant son noviciat avec moi me déchargera d’une foule d’occupations, instructions. Sa présence à Nîmes produit un très bon effet; à Paris, elle serait nulle. Si à Nîmes je puis avoir quelques religieux, j’ai la plus grande chance de reconquérir l’abbé de Cabrières, qui, arrivant après le curé de Ferney, se trouve par la force des choses en seconde ligne. Le P. Galabert par sa régularité fera un bien immense à ceux qui viendront et me dispensera de certains exercices, dont ma santé m’éloigne souvent.

J’ignore les desseins de la Providence, mais une foule de personnes dirigent leurs actions, bonnes oeuvres, prières, mortifications pour nous obtenir des vocations. Ne semble-t-il pas que Dieu nous les donnera là où l’on prie le plus? Peut-être pourra-t-on établir que, des deux années, l’une sera passée à Nîmes, l’autre à Paris. Je crois que Nîmes aura plus tôt des vocations, du moins pour le moment. Je ne puis encore rien dire, mais je vois bien des choses poindre qui me semblent faites pour nous donner de l’espérance à Nîmes. Je n’ose pas dire que j’y suis pour quelque chose, mais si la volonté de Dieu est que j’y reste quelque temps, ne dois-je pas y profiter de mon temps le plus possible? Causez de cela avec la supérieure et le Père Hippolyte. Le Père Brun m’a de lui-même déjà écrit en ce sens.

Si Clichy doit se fermer, les choses se simplifient encore, à moins que l’évêque de Poitiers ne veuille nous prendre(4); mais évidemment nous ne serons pas embarrassés, surtout si le Père Laurent veut se poser un peu plus en supérieur de religieux. Priez, examinez. Si vous avez un peu d’esprit de foi, tout ce que je vous dis vous secourra plus que toutes les grandeurs du monde(5).

Adieu, et tout vôtre en Notre-Seigneur.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le 27 avril, le P. Picard écrivait: "Nos Soeurs sont bien éprouvées en ce moment par la maladie. Soeur M.-Liguori décline tous les jours; Soeur M.- Annette est assez dangereusement malade d'une fièvre muqueuse, à ce qu'il paraît; enfin une des grandes élèves, Marianne Prendorgast, est aussi dans un état fort pénible; je l'ai fait communier en viatique samedi soir. Pour terminer la liste, il faut ajouter le petit neveu de Mme la supérieure qui paraît aussi bien bas".
2. A l'angle de l'avenue Feuchères et de la rue Pradier.
3. Le P. d'Alzon renonce donc à maintenir des étudiants à Rome en envisageant de rappeler le P. Galabert, à qui cependant le P. Picard avait demandé de voir si la supérieure de l'hospice du *Lauretano* pouvait admettre avec lui l'année prochaine un ou deux compagnons.
4. Mgr Pie, qui songe à l'Assomption pour le petit séminaire de Montmorillon, par l'intermédiaire de l'abbé Gay.
5. Réagissant sur cette lettre et "après l'avoir montrée à Mme la supérieure, aux PP. Brun, Hippolyte et Pernet, le P. Picard proposera, le 9 mai: de mettre à Nîmes le noviciat et la maison d'études, avec le P. Galabert, et sans engagement vis-à-vis du collège; de ne pas songer à Montmorillon, qui ne sera pas offert avant deux ans; de prendre pour le collège à Nîmes le P. Laurent et le Fr. Cusse comme responsables des lettres et des sciences; d'envoyer à Genève auprès du curé de Ferney les PP. Pernet et Brun pour des missions en milieu protestant; d'ouvrir une maison de missionnaires avec chapelle publique, où seraient les PP. Saugrain et Picard, si c'était à Paris; enfin de placer ici ou là les autres Pères et Frères... "Projets", "gribouillages"; "idées en l'air", "châteaux en Espagne", écrit le P. Picard, qui ajoute: "Traitez-les comme ils le méritent".