Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.431

3 may 1858 [Lamalou, MALBOSC_EUGENIE ra

Il est à Lamalou; il n’ira pas à Paris, mais reviendra à Nîmes. -Au milieu de ses incertitudes, sa seule assurance est de faire pour le mieux. -En la fête de la croix, il a offert la messe pour les Adoratrices; le 6 mai, ce sera pour elle.

Informations générales
  • T2-431
  • 1019
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.431
  • Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D. 35, n. 2, p. 47.
Informations détaillées
  • 1 ADORATRICES DU SAINT-SACREMENT
    1 ANIMAUX
    1 ESPAGNOLS
    1 MARTYRS
    1 REVOLUTION
    1 SIGNE DE LA CROIX
    1 TURCS
    1 VIE DE PRIERE
    1 VOLONTE DE DIEU
    2 ATTENOUX, BERTHE
    2 ATTENOUX, MADAME
    2 CHAUVAT, MARIE-GENEVIEVE
    2 JEAN, SAINT
    2 VAILHE, SIMEON
    3 LAMALOU-LES-BAINS
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A SOEUR FRANCOISE-EUGENIE DE MALBOSC
  • MALBOSC_EUGENIE ra
  • le 3 mai 1858](1).
  • 3 may 1858
  • [Lamalou,
La lettre

Ma chère fille,

Que faites-vous à Nîmes, depuis huit jours que je vous ai quittée? Vous avez, je n’en doute pas, regardé bien vite d’où je vous écrivais, Voyez un peu mon mauvais caractère. Je n’ai pas voulu mettre de date, afin que vous fussiez quelques minutes de plus dans l’incertitude. Toutefois, il faut que vous sachiez que je suis à Lamalou, avec des Espagnols qui n’entendent pas un mot de français: un fabricant de teintures qui part demain, et un Monsieur qui fait le signe de la croix en se mettant à table, d’où j’ai conclu qu’il n’était pas Turc. Vous êtes au courant de ce que je fais, mais vous voudriez bien savoir ce que je ferai. Eh. bien! d’abord, je n’irai pas à Paris pour plusieurs raisons; puis, je serai à Nîmes le 17 ou le 18 au plus tard, à moins de ces changements tels qu’on en voit dans les révolutions des empires.

Je vous préviens qu’il me tarde beaucoup de vous revoir, ce qui ne veut pas dire que je ne me soumette pas à la volonté de Dieu, quand je ne vous vois pas; car, au milieu de toutes mes incertitudes, il y a une très grande satisfaction à sentir qu’on ne tient qu’à une chose, à faire pour le mieux, alors même que, peut-être sans le vouloir, on fait autrement. J’oubliais de vous dire que j’avais, ce matin, prié pour vous et vos filles par concomitance. C’est la fête de la Croix, et j’ai tant écrit aux Adoratrices sur la croix, et de Lamalou, que j’ai eu l’idée de dire la messe pour elles. Vous n’y avez pas été oubliée, mais je compte la dire plus spécialement à votre intention, le 6 mai, le jour où l’on plongea ce pauvre saint Jean dans une cuve d’huile bouillante. Si Soeur M.-Geneviève en avait eu une si belle provision, elle en eût fait, j’en suis sûr, un tout autre usage et eût peut-être renoncé à faire tant d’huile pour les souris.

Adieu, ma fille. Tout vôtre et à vos filles.

E. D’ALZON.

Berthe Attenoux tient à ce que sa mère ne sache pas que je lui écris(2).

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. La lettre est écrite le 3 mai, fête de l'invention de la Croix.
2. Cette phrase écrite dans la marge a échappé à l'attention du P. Vailhé dans sa transcription.