Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.470

14 jun 1858 Nîmes REGIS Eulalie

Elle doit s’en prendre à quatre défauts pour devenir humble et douce de coeur. -La patience est à prendre auprès du tabernacle.

Informations générales
  • T2-470
  • 1054
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.470
  • Orig.ms. ACR, AM 264; D'A., T.D. 37, n. 16, pp. 245-246.
Informations détaillées
  • 1 BONTE
    1 DEFAUTS
    1 DOUCEUR
    1 ENVIE
    1 EPOUSES DU CHRIST
    1 FIERTE
    1 HUMILITE
    1 MISERICORDE
    1 ORGUEIL
    1 PATIENCE
    1 SUSCEPTIBILITE
    3 ROCHEFORT-DU-GARD
  • A MADEMOISELLE EULALIE DE REGIS
  • REGIS Eulalie
  • le 14 juin 1858.
  • 14 jun 1858
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
  • Mademoiselle
    Mademoiselle de Régis
    Lirac par Roquemaure
    Gard.
La lettre

Ma chère enfant,

Vos ennuis sont très pénibles, mais je craindrais qu’ils n’allassent se multipliant, si vous les prenez par la dureté, j’allais dire la raideur. Un peu d’humble miséricorde adoucirait bien des plaies et vous guérirait de bien des maux.

Si vous voulez vous étudier un peu attentivement, je vous y aiderai bien volontiers, mais à condition que vous verrez dans mes paroles une preuve d’affection et non la pensée de vous faire de la peine. Vous avez quatre défauts mignons: vous êtes fière, jalouse, susceptible et pleine de la bonne opinion de vous-même. Ajoutez à cela que vous avez une imagination tant soit peu folle, et plusieurs causes très légitimes de froissement. Laissons ces deux derniers points de côté. Ni la fierté, ni la jalousie, ni la susceptibilité, ni la bonne opinion de soi n’entreront dans le royaume de Dieu. Or Notre-Seigneur, qui veut y placer sa petite épouse, vous envoie ces vilains froissements, permet qu’ils soient centuplés par l’imagination, que vous deveniez à vos yeux la fille la plus malheureuse de la terre, afin que vous ayez le moyen de devenir humble et douce de coeur.

Voilà la triste vérité. Laissons les détails de côté. Il n’y a pas autre chose qui vous fasse souffrir. Qu’est-ce qui vous fera du bien? La patience. Oh! le vilain mot. Allez la chercher dans le tabernacle. Vous la trouverez dans le coeur de Notre-Seigneur, délaissé par les uns, servi lâchement par les autres, méconnu par presque tous, même par Mademoiselle de Régis. Ah! faites- vous petite, humble, faible, douce, très bonne, non pas extérieurement -vous l’êtes assez-, mais au plus intime de votre être, et vous verrez si, peu à peu, la paix en vous ne viendra pas.

Est-ce que nous attendrons l’éternité pour nous revoir? Il serait possible que je retourne, d’après-demain en huit, à Rochefort. N’y viendrez-vous pas?

Adieu, bien chère enfant. Vous nous manquez, je vous assure, et nous parlons souvent de vous. Adieu et tout vôtre en Notre-Seigneur.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum