Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.473

25 jun 1858 [Nîmes, GALABERT Victorin aa

Il peut faire comme il l’entend pour son retour en France. -La bulle sur les Facultés de théologie. -Les articles de Dom Guéranger sur Marie d’Agréda. -La mort d’un ancien élève. -Précision à obtenir sur l’expression: *de licentia ordinarii*.

Informations générales
  • T2-473
  • 1058
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.473
  • Orig.ms. ACR, AJ 28; D'A., T.D. 32, n. 28, pp. 30-31.
Informations détaillées
  • 1 ACCIDENTS
    1 CONFESSION SACRAMENTELLE
    1 DROIT CANON
    1 FACULTES DE THEOLOGIE
    1 GALLICANISME
    1 GOUVERNEMENT
    1 INDULGENCES
    1 INSTITUTS RELIGIEUX
    1 JURIDICTION ECCLESIASTIQUE
    1 MARIAGE
    1 PRESSE CATHOLIQUE
    1 VOEUX SIMPLES
    2 BIZZARRI, GIUSEPPE
    2 CAMARET, OCTAVE DE
    2 CHAILLOT, LUDOVIC
    2 GROLEE-VIRVILLE, LEON DE
    2 GUERANGER, PROSPER
    2 MARIE DE JESUS DE AGREDA
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 ROQUEPLANE, FRANCOIS
    2 VAILHE, SIMEON
    3 FLORENCE
    3 FRANCE
    3 NIMES
    3 ROME
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • vers le 25 juin 1858](1).
  • 25 jun 1858
  • [Nîmes,
La lettre

Mon cher enfant,

Faites comme vous l’entendrez pour votre retour en France. Si vous ne partez pas avec de Grolée(2), partez quand M. Chaillot le trouvera bon. Nous n’aurons besoin de vous que vers le 1er octobre. Ce sera du 1er oct[obre] au 1er janvier que je compte vous employer. Après cela, je vous rendrai à votre liberté et à M. Chaillot, mais à condition qu’il m’en saura gré(3).

Le gouvernement est vexé du retard apporté à l’expédition de la bulle sur les Facultés de théologie. Je suis convaincu qu’avec la disposition actuelle des esprits cette bulle ferait plus de mal que de bien. Ce qu’on en peut espérer de mieux, c’est qu’elle aura un résultat complètement nul(4). Tâchez de savoir ce que l’on a pensé, à Rome, des articles de Dom Guéranger sur Marie d’Agréda. En France, ils ont scandalisé certaines personnes qui trou vent que Dom G[uéranger] est allé trop loin(5). Dites, de ma part, mille choses aimables à Grolée et à Camaret(6). Savez-vous que le pauvre François Roqueplane s’est fracassé le crâne et est mort au bout de quelques heures, d’une chute de cheval? C’était dans une partie de plaisir. Il avait entendu la messe le matin et a pu se confesser. Du reste, il était devenu excellent chrétien(7). Quand, pour un bref des pouvoirs d’indulgencier, on ajoute de licentia ordinarii, entend-on l’ordinaire du prêtre, ou l’ordinaire du lieu où le prêtre exerce les pouvoirs accordés? J’ai entendu des discussions là-dessus. Demandez une réponse(8).

Adieu, mon cher enfant. Priez vous-même beaucoup pour moi et croyez à toute mon affection.

E. D’ALZON. M. Chaillot vient-il en France, cette année?(9)

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
5. Le P. Galabert répondra simplement, le 19 juillet: "Je n'ai pas entendu parler des articles de Dom Guéranger; j'ai lu les trois premiers, je n'ai guère été scandalisé". -Par des articles parus dans l' *Univers*, depuis le 23 mal, Dom Guéranger valorisait l'ouvrage de la vénérable Marie d'Agréda, Clarisse du XVIIe siècle: *La Cité mystique de Dieu*, consacré à honorer la Vierge Mère de Dieu, -ouvrage contesté par les gallicans pour son authenticité sinon pour son orthodoxie, malgré les décisions pontificales prises en sa faveur.
7. Cf. *Lettre* 1053, note 9.1. En référence à la lettre du P. Galabert du 19 juin, où il parlait de son départ de Rome pour la France; mais il ne répondra aux demandes du P. d'Alzon que le 19 juillet.
2. Léon de Grolée-Virville était de nouveau à Rome pour la déclaration de nullité de son mariage. Ayant reçu une réponse favorable, il précipita son retour en France, le 29 juin, alors qu'il avait envisagé de revenir avec le P. Galabert en passant par Florence.
3. Ayant appris le rappel à Nîmes du P. Galabert, l'abbé Chaillot avait écrit au P. d'Alzon pour déplorer cette détermination: "Rappeler le P. Galabert à Nîmes! Y pensez-vous? Comment pourrai-je continuer les *Analecta*? Ignorez-vous que je n'ai pris le parti d'augmenter les feuilles de chaque livraison et de me servir d'un caractère plus fin que dans la ferme espérance de trouver dans ce jeune et intéressant canoniste un coopérateur qui se chargerait d'un bon tiers du travail? Le gallicanisme, qui n'ignore pas cela, veut me nuire, lorsque, par ses intrigues occultes, il vous suggère de rappeler ce coopérateur à Nîmes, pour des raisons de néant". Parlant ensuite de la nécessité de publier certains décrets généraux pour régulariser la position des instituts de voeux simples, à la demande de Mgr Bizzarri, l'abbé Chaillot souhaite vivement que l'on fasse quelque chose: "Cela vous servira, écrit-il, en attendant que l'institut soit constitué comme congrégation française d'Augustins, si c'est la volonté de Dieu". Cette façon d'envisager l'union de l'Assomption aux Augustins était propre à l'abbé Chaillot et n'était guère du goût du P. d'Alzon et de ses religieux.
4. Le 19 juillet, le P. Galabert écrit au P. d'Alzon à ce sujet: "La bulle pour les Universités est, dit-on, en France depuis plus d'un mois; l'on réclame contre certaines conditions. Rome paraît disposée à ne pas céder". A ce sujet, il avait donné, le 10 juillet, au P. Picard les précisions suivantes: "Les bulles pour nos six Universités de théologie sont, dit-on, expédiées; le gouvernement refuse de les recevoir. Il fait des réclamations surtout contre deux articles: les programmes, les thèses et les auteurs seront désignés et approuvés par Rome; tous les cours se feront en latin, sauf ceux des sciences naturelles".
5. Le P. Galabert répondra simplement, le 19 juillet: "Je n'ai pas entendu parler des articles de Dom Guéranger; j'ai lu les trois premiers, je n'ai guère été scandalisé". -Par des articles parus dans l' *Univers*, depuis le 23 mal, Dom Guéranger valorisait l'ouvrage de la vénérable Marie d'Agréda, Clarisse du XVIIe siècle: *La Cité mystique de Dieu*, consacré à honorer la Vierge Mère de Dieu, -ouvrage contesté par les gallicans pour son authenticité sinon pour son orthodoxie, malgré les décisions pontificales prises en sa faveur.
6. Le P. Vailhé a lu par erreur: *Cumont*. -L'abbé de Camaret revenait en France avec de Grolée le 29 juin.
7. Cf. *Lettre* 1053, note 9.
8. "Il suffit qu'ils soient approuvés une seule fois par l'évêque du diocèse où l'on se trouve", répondra le 19 juillet le P. Galabert, qui ajoute: "Telle est la pratique des Capucins".
9. "Il se propose de partir dans les premiers jours d'octobre", répondra le P. Galabert, le 19 juillet.