Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.506

1 sep 1858 [Lavagnac, PICARD François aa

Il ira donc à Rethel -Il partage son avis contre ceux de l’abbé Chaillot et de Mgr Howard. – Il doit prendre doucement les choses et aura pour compagnon le P. Pernet.

Informations générales
  • T2-506
  • 1088
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.506
  • Orig.ms. ACR, AE 53; D'A., T.D. 25, n. 54, p.49.
Informations détaillées
  • 1 CURES D'EAUX
    1 NOMINATIONS
    1 SUPERIEUR DE COMMUNAUTE
    1 SUPERIEUR GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    1 SUPPLIQUE DES ASSOMPTIONNISTES
    1 VOLONTE DE DIEU
    2 BRUN, HENRI
    2 CHAILLOT, LUDOVIC
    2 CHILIER, JACQUES
    2 CUSSE, RENE
    2 HOWARD, EDWARD
    2 LAURENT, CHARLES
    2 PERNET, ETIENNE
    2 PIE IX
    3 AUTEUIL
    3 RETHEL
    3 ROME
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • le 1er septembre 1858](1).
  • 1 sep 1858
  • [Lavagnac,
La lettre

Cette lettre était commencée depuis quinze jours.

Mon cher enfant,

Je suis très content de votre lettre. Vous irez donc à Rethel. Vous gouvernerez des hommes au lieu de gouverner des femmes, et passer de l’un à l’autre vous donnera de l’expérience(2).

Quant à la supplique présentée par M. Chaillot, je m’y suis nettement opposé et j’ai entièrement partagé votre avis. J’ai offert de me démettre; mais quant au principe, j’y tiens absolument et j’aime mieux attendre que de le laisser ébrécher. Quant à Mgr Howard, sa position a considérablement baissé à Rome; il n’est pas auprès du Pape, il suit la carrière de la prélature. Vous savez ce que c’est(3).

Le 13 septembre(4).

Je réponds à votre lettre du 9. Prenez doucement les choses; Dieu vous bénira. Les eaux semblent me faire du bien. J’aurais besoin de quelqu’un qui me dît: »Arrêtez-vous », car je sens que j’en fais peut-être trop. Aujourd’hui, j’écris huit lettres.

Adieu

E. D’ALZON.

Puisque vous voulez de l’obéissance, décidément prenez le Père Pernet.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. La première partie de cette lettre, malgré la note initiale du P. d'Alzon, est à dater du 1er septembre, car elle répond à la lettre que lui adressait d'Ems le P. Picard le 26 août et qui n'arrivera à Montagnac que le 31 août (cachet postal).
2. "Je me réjouissais de rester encore à Auteuil avec nos Soeurs, écrivait le 26 août le P. Picard; je crois que ce séjour m'était utile, mais je sais qu'il m'est bien plus utile de ne chercher que la volonté de Dieu, et je suis sûr de la trouver en me rendant à vos désirs".
3. En accord avec le P. Picard, d'une part, le P. d'Alzon repoussait le projet de l'abbé Chaillot qui ne voulait pas du supériorat à vie, principe auquel le P. d'Alzon, quoi qu'il en fût de sa personne, tenait pour sa congrégation; d'autre part, il repoussait aussi celui de Mgr Howard qui voulait transformer l'Assomption en simple province des Ermites de saint- Augustin.
4. Le P. Picard avait quitté Ems le 31 août pour rejoindre à Wamin le P. Laurent et se rendre avec lui, d'abord à Reims en vue de préparer les ordinations du Fr. Cusse, puis à Rethel pour prendre contact avec les autorités locales et le personnel du collège. Laissant le P. Laurent à Rethel, il était revenu à Paris, d'où il écrivait le 9 septembre au P. d'Alzon: "Je partirai définitivement [pour Rethel] la semaine prochaine, emmenant avec moi le religieux que vous me désignerez. Je suis sous ce rapport, comme pour l'acceptation de toute charge, dans la plus complète indifférence, décidé à me vaincre pour ne pas rendre la vie trop dure aux personnes qui seront avec moi; je viens de causer longuement avec le Fr. Cusse, qui, je crois, me redoute beaucoup, et qui me paraît bien disposé en ce moment [...] Je vous prierai de me dire d'une manière définitive qui vous adjoindrez au Fr. Cusse pour m'accompagner à Rethel. Le P. Laurent est disposé à me céder un Frère convers pour portier à Rethel; je l'accepterai volontiers, si vous êtes de cet avis".
A la fin de sa lettre le P. d'Alzon désignera donc le P. Pernet comme compagnon du Fr. Cusse et nommera par ailleurs le Fr. Jacques Chilier à Rethel. Ainsi, jusqu'au dernier moment, le P. d'Alzon a hésité entre le P. Pernet et le P. Brun, comme on le verra, puisque la seconde partie de cette lettre anticipe sur les indications données par d'autres lettres écrites avant le 13 septembre.