Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.512

10 sep 1858 Lamalou, PICARD François aa

Il est donc définitivement supérieur de Rethel. -A lui de choisir entre le P. Pernet et le P. Brun. -Directives pour conduire à bien sa mission.

Informations générales
  • T2-512
  • 1095
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.512
  • Orig.ms. ACR, AE 54; D'A., T.D. 25, n. 55, pp. 50-51.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DE L'EGLISE A L'ASSOMPTION
    1 AMOUR DE LA SAINTE VIERGE A L'ASSOMPTION
    1 AMOUR DU CHRIST A L'ASSOMPTION
    1 BONTE
    1 CARACTERE
    1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 CONFESSEUR
    1 DISCIPLINE SCOLAIRE
    1 DISTINCTION
    1 ESPRIT DE L'ASSOMPTION
    1 FRANCHISE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SANTE
    1 SUPERIEUR DE COMMUNAUTE
    1 TRIPLE AMOUR
    2 BRUN, HENRI
    2 CUSSE, RENE
    2 GOUSSET, THOMAS
    2 HANNESSE, PIERRE-NAPOLEON
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PERNET, ETIENNE
    2 SAGE, ATHANASE
    2 VAILHE, SIMEON
    3 CHAMPAGNE
    3 REIMS
    3 RETHEL
    3 SEDAN
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • 10 sept[embre 18]58.
  • 10 sep 1858
  • Lamalou,
La lettre

Cher ami,

Vous voilà donc bien définitivement supérieur de Rethel. Je vous laisse libre de prendre avec vous [le] P. Pernet ou [le] P. Brun. Je vous engagerais pourtant à prendre le Père Brun, parce que sa santé vous dispensera de bien des fatigues. Il est convenu que, s’il vient, il fera une classe et vous aidera pour la discipline. Je vous ordonne d’avoir un soin particulier de la santé du P. Cusse. Si l’on ne vous donne pas de messes, vous me préviendrez. Je tâcherai de vous en faire dire. Renseignez-moi là-dessus.

Prenez les choses doucement. Le caractère champenois est, je crois, un peu lourd et froid. La franchise me semble le meilleur système. Empêchez le P. Brun de trop finasser. Allez à la bonne et faites-le aller bonnement Ne montrez pas votre joie de passer ou de vous croire plus habile que les autres. Souvenez-vous qu’une administration moins bonne, mais qui sauvegarde l’affection, est mille fois préférable à une administration excellente qui se fait détester.

Puis, souvenez-vous que l’esprit de l’Assomption est l’amour de Notre- Seigneur, de la Sainte Vierge, sa mère, et de l’Eglise, son épouse. Voilà ce qu’il faut toujours avoir devant les yeux: Notre-Seigneur, la Sainte Vierge, l’Eglise. Si vous n’agissez que dans ce but, ce sera bientôt senti et l’on vous aimera comme il convient. Si vous avez des ennuis, la pureté de votre mobile sera pour vous une suprême consolation(1). Si l’on vous désigne pour confesseur extraordinaire de nos Soeurs de Sedan, vous accepterez. Allez avec toute confiance avec le cardinal(2). Faites-vous un ami de l’abbé Hannesse, mais je crois savoir qu’il y a quelques tripotages extérieurs, dont vous devez vous tenir éloigné. Ne connaissez à l’archevêché que M. Hannesse et le cardinal. Vous serez poli et respectueux pour les autres, mais ne vous laissez prendre par personne(3).

Adieu, cher enfant. Que Notre-Seigneur et la Sainte Vierge vous protègent! Je vous bénis du fond du coeur.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Selon le P. d'Alzon, le "mobile", ou, comme il dit ailleurs, le "triple mobile", qui fait agir le religieux de l'Assomption et demeure sa suprême consolation, est "l'amour [ou le triple amour] de Notre-Seigneur, de la Sainte Vierge, sa mère, et de l'Eglise, son épouse". -"La formule simple et claire apparaît pour la première fois, écrit le P.A. SAGE, dans *Un Maître spirituel*, (pp. 72-73), selon l'ordre de l'amour et la raison de cet ordre".
3. Rappelons que les directives du P. d'Alzon s'adressaient à un jeune supérieur de 27 ans, "ennemi né des demi-mesures, doué d'un caractère énergique, porté par instinct au commandement", écrit le P. VAILHE (*Vie du P. d'Alzon*, II, p. 77). Il ajoute: "Un tempérament moins bien trempé eût mieux convenu à une période de transition qui exige surtout de la souplesse et cette aimable patience qui voit dans le temps le meilleur auxiliaire des entreprises durables". -De son côté, Mère M.-Eugénie écrivait au P. d'Alzon, le 10 septembre: "Je me suis confessée aujourd'hui au P. Picard; il a vraiment un talisman pour me faire du bien et me mettre sous l'action de Notre-Seigneur. J'ai beau estimer les autres confesseurs, ce qu'ils me disent n'a pas sur moi cette influence, et j'ai bien plus de peine à la pensée de leur obéir; je remercie beaucoup le bon Dieu de me l'avoir donné cette année et je lui conserverai toujours la plus reconnaissante affection".1. Selon le P. d'Alzon, le "mobile", ou, comme il dit ailleurs, le "triple mobile", qui fait agir le religieux de l'Assomption et demeure sa suprême consolation, est "l'amour [ou le triple amour] de Notre-Seigneur, de la Sainte Vierge, sa mère, et de l'Eglise, son épouse". -"La formule simple et claire apparaît pour la première fois, écrit le P.A. SAGE, dans *Un Maître spirituel*, (pp. 72-73), selon l'ordre de l'amour et la raison de cet ordre".
2. Le cardinal Gousset, archevêque de Reims.
3. Rappelons que les directives du P. d'Alzon s'adressaient à un jeune supérieur de 27 ans, "ennemi né des demi-mesures, doué d'un caractère énergique, porté par instinct au commandement", écrit le P. VAILHE (*Vie du P. d'Alzon*, II, p. 77). Il ajoute: "Un tempérament moins bien trempé eût mieux convenu à une période de transition qui exige surtout de la souplesse et cette aimable patience qui voit dans le temps le meilleur auxiliaire des entreprises durables". -De son côté, Mère M.-Eugénie écrivait au P. d'Alzon, le 10 septembre: "Je me suis confessée aujourd'hui au P. Picard; il a vraiment un talisman pour me faire du bien et me mettre sous l'action de Notre-Seigneur. J'ai beau estimer les autres confesseurs, ce qu'ils me disent n'a pas sur moi cette influence, et j'ai bien plus de peine à la pensée de leur obéir; je remercie beaucoup le bon Dieu de me l'avoir donné cette année et je lui conserverai toujours la plus reconnaissante affection".