Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.514

12 sep 1858 [Lamalou, COMBIE_JULIETTE

L’aide spirituelle qu’elle peut offrir à sa soeur est une occasion pour sa propre conversion. -Il compte sur elle pour la mieux connaître,

Informations générales
  • T2-514
  • 1097
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.514
  • Orig.ms. ACR, AM 198; D'A., T.D. 37, n. 88, pp. 176-177.
Informations détaillées
  • 1 ANGES
    1 BON EXEMPLE
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 GLORIFICATION DE JESUS-CHRIST
    1 INSTRUCTION RELIGIEUSE
    1 PRATIQUE DES CONSEILS EVANGELIQUES
    2 DOUMET, MADAME EMILE
    2 MAURIN, GEORGES
  • A MADEMOISELLE JULIETTE COMBIE
  • COMBIE_JULIETTE
  • le] 12 sept[embre 18]58.
  • 12 sep 1858
  • [Lamalou,
La lettre

Chère enfant,

Votre soeur est, en effet, dans un très bon moment(1); vous pouvez beaucoup pour elle. Poussez-la par la générosité de vos exemples, l’ouverture de votre coeur; dilatez-vous pour la dilater; aimez son âme. Ah! si vous pouviez lui imprimer la passion de la sainteté! Mais vous le pouvez, et il y a pour vous un admirable moyen de vous sanctifier vous-même en marchant la première. Que je voudrais que la lampe de votre sanctuaire fût ardente et brûlante! Je ne sais pourquoi je me figure que votre coeur a besoin de s’épanouir. Eh bien! voilà une bonne occasion! Ouvrez-vous sur l’âme de votre soeur; faites-lui voir, avec une grande tendresse, le bien auquel elle doit arriver; prenez les saintes délicatesses de la vertu, afin de les lui inspirer; donnez-lui de l’élan et, pour cela, prenez-en vous-même. Vous ne saviez que faire pour vous convertir. Dieu vous gâte en vous donnant de si belles occasions. Mais vous le paierez cher, si vous n’en profitez pas. Laissons cette dernière idée; vous en profiterez.

Adieu, ma fille, ou plutôt, puisque je n’ai plus la possibilité d’écrire sur une seule feuille, j’ajouterai deux mots. Dites tout ce que vous pourrez en simplicité avec votre soeur; aidez-la, si elle vous le demande, à préparer les notes pour un règlement que je lui demande; ne vous imposez pas, mais ne vous faites pas prier; aidez-la, en lui disant, de ce que vous faites, ce qui peut lui être utile. Je lui demande ce qu’elle veut pratiquer de la vie pauvre, obéissante, austère. Expliquez-lui ce qu’elle ne comprend pas; distinguez bien, pour me le dire, ce qu’elle ne sait pas, mais qu’il lui est bon de savoir, de ce qu’elle ne serait pas capable de connaître encore. Elle a tant d’attrait pour les Dominicaines! Que si c’est là le genre qui lui va, il est très facile de l’y faire avancer. Pensez-vous qu’elle soit assez avancée pour briser sa volonté?

Je prie Dieu pour votre neveu. Espérons qu’il vous le donnera; mais il faut bien prier. Je viens de préparer la matière d’une belle instruction sur le diable.

Adieu, mon enfant. Il me semble que je ne vous quitterai pas. Je ne sais si vous sentez ce que je vous suis et ce que je voudrais que vous me fussiez en ce moment, un instrument d’édification pour votre soeur, comme je voudrais vous être un appui pour vous élancer dans le coeur de notre divin Maître. Ah! quand serez-vous un séraphin? Pourtant, si vous le deveniez, vous m’aideriez à me convertir et à travailler à la gloire de notre bon Maître.

E. D’ALZON.

Pour Juliette.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Mme Doumet, veuve.