Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.521

14 sep 1858 Lamalou, FABRE_JOSEPHINE

Le prix de la souffrance nous est révélé par la croix de Notre-Seigneur. -Avec Notre-Dame des Sept Douleurs, il faut en étudier les enseignements et le traduire dans la vie.

Informations générales
  • T2-521
  • 1102
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.521
  • Cop.ms. de la destinataire; ACR, AO 11; D'A., T.D. 39, n. 28, pp. 214-215.
Informations détaillées
  • 1 CROIX DE JESUS-CHRIST
    1 DEPASSEMENT DE SOI
    1 FETES DE MARIE
    1 GENEROSITE
    1 PENITENCES
    1 RECITATION DE L'OFFICE
    1 SOUFFRANCE
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
  • A MADEMOISELLE JOSEPHINE FABRE
  • FABRE_JOSEPHINE
  • 14 septembre 1858.
  • 14 sep 1858
  • Lamalou,
La lettre

Ma chère enfant,

Je viens de penser à vous en récitant mon office et je viens vous dire ce que Notre-Seigneur me semble demander de votre coeur. Sans doute, vous avez des ennuis. Seulement, vous ne savez pas le prix de la souffrance, vous avez peur de la souffrance, vous cherchez à rejeter la croix de dessus vos épaules. Si vous offriez vos peines à Notre-Seigneur, que de mérites vous auriez acquis! Et pourquoi sont-ils perdus? Par défaut de générosité. Je conclus que vous devez vous offrir à Notre-Seigneur. Mettez-vous dimanche prochain(1), fête de Notre-Dame des Sept Douleurs, aux pieds de la Sainte Vierge et demandez-lui de vous apprendre à souffrir. Si vous faites le sacrifice de vous-même avec un peu d’amour, je suis convaincu que vous en tirerez de très grands avantages. Mais alors il ne faut plus vous plaindre de souffrir, il faut connaître le prix de la souffrance, et, si elle est réellement précieuse, il faut l’aimer. La souffrance n’est pas aimable par elle-même. Mais quand on aime Notre- Seigneur, on est bien aise de lui donner des preuves de son amour semblables à celles qu’il nous a données lui-même. Nous verrons quel amour vous portez à Notre-Seigneur, par votre générosité dans vos épreuves. On ne vous défend pas de dire: « Je souffre », à condition que vous ajouterez: « Je suis heureuse de souffrir ». Je vous avoue qu’après toutes les marques de tendresse que vous a données Notre-Seigneur, si vous n’entriez pas dans cette voie, vous me feriez de la peine. J’espère qu’il n’en sera pas ainsi et que vous allez vous attacher à la croix de Notre-Seigneur, en étudier les enseignements et les traduire dans votre conduite par l’énergie de votre esprit de sacrifice, dans toutes les occasions qui se présenteront à vous.

Voilà, ma chère fille, ce que m’inspire pour vous la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix. Profitez de ces quelques pensées. Qu’elles soient pour vous un point de départ pour entrer avec amour dans la vie d’immolation, de mortification, de souffrance. Il me semble que c’est là où Notre-Seigneur veut que je vous conduise. Je m’étais figuré que vous m’écririez ce matin. Toutefois, puisque le courrier ne m’apporte rien de vous, je fais partir ma lettre.

Adieu, ma bien chère enfant. Je viens de bien prier pour vous en disant ma messe. Croyez-moi, passez par le chemin que je vous indique: il vous mènera au but. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

Notes et post-scriptum
1. Dimanche 19 septembre 1858.