Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.533

22 sep 1858 [Lamalou,] (1) MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il la conjure de pousser jusqu’au bout l’affaire de Clichy. -Le meilleur terrain pour les vocations est peut-être le collège de Rethel. -Il est heureux que ses religieux rendent des services à ses filles. -Le P. Caussette vient de lui écrire, elle le verra à Paris.

Informations générales
  • T2-533
  • 1111
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.533
  • Orig.ms. ACR, AD 1144; D'A., T.D. 22, n.521, p. 175.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE CLICHY
    1 CONFESSEUR
    1 PREDICATIONS DE CAREME
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CAUSSETTE, JEAN-BAPTISTE
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 GOUSSET, THOMAS
    2 MAURICE, SAINT
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SHAW, MARIE-WILFRID
    2 THOMAS DE VILLENEUVE, SAINT
    3 LAMALOU-LES-BAINS
    3 LAVAGNAC
    3 MARSEILLE
    3 NIMES
    3 NIMES, EVECHE
    3 PARIS, EGLISE SAINT-THOMAS D'AQUIN
    3 REIMS
    3 RETHEL
    3 ROME
    3 SEDAN
    3 SEINE, FLEUVE
    3 TOULOUSE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 22 septembre 1858. Fêtes de saint Th[omas] de Villeneuve, augustin et de saint Maurice, mon patron(2).
  • 22 sep 1858
  • [Lamalou,] (1)
La lettre

Ma chère fille,

Quoique ma santé, ma tête du moins, aille mille fois mieux, permettez-moi de vous conjurer de pousser jusqu’au bout l’affaire de Clichy. Ainsi, tout ce que vous y aurez décidé sera très bien décidé. Prenez, s’il en était besoin, un parti sans qu’il fût besoin de me consulter(3).

Soeur M.-Wilfrid m’écrit encore. Je pense que vous l’autorisez à ce que je puisse lui écrire directement. Peut-être ferez-vous bien, si vous croyez que je puisse lui être utile, de lui dire que vous me demandez de correspondre directement. Je crois que vous avez bien fait d’essayer [encore], mais très bien fait de la menacer.

J’approuve très fort le projet d’échange entre Reims et Rethel(4), sauf que je suis convaincu qu’à Rethel nous aurons une pépinière de vocations, d’après les détails qui nous sont donnés. Toutefois, la maison à Reims pourrait favoriser le rapprochement du P. Caussette, dont je reçois une lettre à l’instant même(5), mais songez que le meilleur terrain pour les vocations, c’est l’espèce de jeunes gens que nous aurons à Rethel.

Je suis ravi que nos religieux vous rendent quelques services. Je vais essayer de parler au P. Galabert(6). Toutefois, il nous est encore bien utile à Rome, mais provisoirement je lui ai déjà donné les pouvoirs pour vos filles. Je vais partir pour passer quelques jours chez moi. Priez que le P. Caussette nous arrive. Il nous promet une visite en novembre. Vous le verrez pendant le carême qu’il prêche à Saint-Thomas d’Aquin.

Adieu, ma fille. Tout vôtre. Je vous renvoie la lettre de Soeur M. -Wilfrid.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon écrit de Lamalou, en utilisant un papier à l'en-tête de l'évêché de Nîmes.
2. Le P. d'Alzon avait reçu comme prénoms de baptême: Emmanuel, Marie, Joseph et Maurice.
3. Il s'agit de la vente d'une partie de la propriété attenant à la Seine.
4. Le 20 septembre, Mère M.-Eugénie apprenait au P. d'Alzon que le cardinal Gousset venait de fonder une maison de prédicateurs diocésains et l'avait confiée aux Salvatoristes, alors que l'Assomption avait accepté le collège de Rethel, qui conviendrait beaucoup mieux à ces religieux enseignants, "puisque les études de français y dominent et qu'ils ont une masse de Frères pour les faire faire". C'est pourquoi elle propose au P. d'Alzon de s'entremettre auprès de Mgr Nanquette pour un échange: "Vous avez trop de collèges, gardant celui de Clichy, émit-elle; cependant, j'espère que de Rethel il vous viendra des sujets".
Le P. Picard, également averti par Mère M.-Eugénie, écrira le 1er octobre: Dans "un vilain trou où un chat bien huppé ne saurait trouver à se loger", "un établissement de Frères y réussirait, mais un collège rencontrera de grandes difficultés; il vaut mieux choisir une ville importante, ajoute-t-il, que d'avoir à créer l'importance de la ville".
5. Le P. Caussette s'excusait de ne pouvoir répondre à l'invitation que lui avait faite le P. d'Alzon, de venir le voir à Lavagnac, et remettait en novembre leur entrevue, lorsqu'il se rendrait de Toulouse à Marseille, en passant par Nîmes.
6. Mère M.-Eugénie avait obtenu du P. d'Alzon que le P. Picard puisse faire à Sedan les confessions extraordinaires des Religieuses, et elle espérait qu'il puisse "désigner un des siens pour le remplacer au besoin". "Le P. Galabert, ajoutait-elle, ne pourrait-il pas confesser nos soeurs de Nîmes pendant que vous et M. de Cabrières êtes absents?"