Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.535

28 sep 1858 [Lavagnac, PICARD François aa

Il ne faut pas juger trop vite de la situation, mais susciter autour de soi un grand sentiment de confiance.

Informations générales
  • T2-535
  • 1113
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.535
  • Orig.ms. ACR, AE 56; D'A., T.D. 25, n. 57, pp. 52-53.
Informations détaillées
  • 1 CHAPITRE DES COULPES
    1 CLERGE SECULIER
    1 COLLEGES
    1 EDUCATION RELIGIEUSE
    1 FATIGUE
    1 MAITRES
    1 ORAISON
    1 RELIGIEUSES
    2 GOUSSET, THOMAS
    2 HANNESSE, PIERRE-NAPOLEON
    3 PARIS
    3 REIMS
    3 RETHEL
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • le] 28 sept[embre 18]58.
  • 28 sep 1858
  • [Lavagnac,
La lettre

Mon cher ami,

Laissons passer les difficultés. Seulement, faisons bien comprendre au cardinal la situation, mais ne nous dépêchons pas et gardons pour nous notre opinion(1). Je dis nous, c’est-à-dire les religieux à Rethel. Quand j’irai à Paris en janvier, j’irai vous voir; alors nous parlerons au cardinal, et peut-être les choses se modifieront-elles tout doucement. Evidemment, en lui demandant s’il veut que le collège reste ce qu’il est, il faut lui indiquer les moyens de le mettre sur un pied différent, supposé que ce soit utile au pays. Voilà ce que je vois de plus clair pour le moment. Faites-vous aimer des professeurs et des curés voisins. Inspirez aux enfants un grand sentiment de confiance, mais en même temps poussez-les vers les curés. Ce système, d’après ce que l’on me dit de vos environs, réussira encore plus qu’il n’a réussi à Paris, où le peu d’appui que nous avons vient de là(2). Tenez les chapitres très exactement. Tenez à ce que les religieux fassent leur oraison aussi exactement que possible. Supportez les religieuses quelque temps(3). Le cardinal m’avait promis de nous en débarrasser. Offrez mes hommages à M. Hannesse. Je vous les envoie pour toutes les fois que vous le verrez.

Je suis aujourd’hui un peu fatigué. Adieu. Je vous embrasse totis viribus.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Après quelques jours, le P. Picard a l'impression que les cinq prêtres séculiers attachés au collège "étaient habitués à se mêler de tout dans la maison: économat, administration, direction des études, tout était entre leurs mains; cela se comprend aisément, ils sont ici depuis la fondation, ils comprennent bien, ou plutôt ils devinent aisément que cette omnipotence ne peut être conservée". Autrement dit, le collège, jusqu'alors géré par une commission, devait désormais, aux yeux du P. Picard, être conduit par un directeur. Le P. d'Alzon lui conseille de ne rien brusquer et d'agir en accord avec le cardinal Gousset, archevêque de Reims.
2. La visée pastorale de la pédagogie propre à l'Assomption en matière d'éducation et d'enseignement était, selon le P. d'Alzon, d'insérer le mieux possible les élèves dans les structures de l'Eglise, diocèses et paroisses. Il n'a jamais voulu qu'un collège chrétien, étant sauve l'autonomie nécessaire, soit un ghetto de préservation pour les élèves, au détriment de leur insertion normale dans l'Eglise.
3. Deux religieuses et deux femmes, chargées de la lingerie, logeaient dans la maison.