Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.541

4 oct 1858 [Lavagnac, PICARD François aa

Il lui faut aller doucement et fortement. -Il l’aidera à supporter le P. Cusse, si c’est nécessaire. -Les religieux devront faire preuve de discrétion.

Informations générales
  • T2-541
  • 1119
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.541
  • Orig.ms. ACR, AE 57; D'A., T.D. 25, n. 56, p. 53.
Informations détaillées
  • 1 ASSOMPTIONNISTES
    1 CHAPITRE DES COULPES
    1 CLERGE SECULIER
    1 DISTINCTION
    1 DOUCEUR
    1 ENERGIE
    1 HUMILITE
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 MAITRES
    1 RELATIONS ENTRE RELIGIEUX
    1 SAINTS
    2 CUSSE, RENE
    2 FRANCOIS D'ASSISE, SAINT
    2 SACRE, JULES-JOSEPH
    3 NIMES
    3 REIMS
    3 RETHEL
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • le] 4 oct[obre 18]58.
  • 4 oct 1858
  • [Lavagnac,
La lettre

Bonne fête, cher ami, si saint François d’Assise est votre patron. Courage. Le retour de M. Sacré est une bonne chose(1). Tenez doucement et fortement, suaviter et fortiter(2), Notre-Seigneur gouverne l’Eglise des profondeurs silencieuses du tabernacle, et Dieu gouverne le monde des profondeurs bien autrement silencieuses de son immensité. Ne vous préoccupez pas trop. Demandez à la messe le don d’attirer per viscera misericordiae Dei nostri(3).

Que tout dans les religieux soit très saint. Supportez le P. Cusse. Je me charge de lui laver la tête. Si toutefois il vous paraît quelquefois démonté, prévenez-moi(4). Prenez-le par votre humilité. Il y a des gens chez qui l’humilité ne peut passer pour faiblesse. Etudiez la position et la situation, mais recommandez à tous les nôtres le silence absolu sur leurs impressions. Exigez des enfants une bonne tenue; le reste viendra. Si les professeurs s’en vont, nous en aurons d’autres. Ce ne sera pas un très grand mal(5). Montrez à tous l’avantage du latin. Peu à peu cela viendra; sinon, Dieu y pourvoira. Ah! que je voudrais qu’on pût dire de tous les quatre; ce sont des saints! Je pars pour Nîmes; vous pouvez m’y écrire.

Adieu. Je vous embrasse tous les trois totis viribus. Souvenez-vous les uns et les autres que vous êtes religieux, et tenez exactement le chapitre.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Il s'agit du supérieur qui avait précédé le P. Picard à Rethel. Après un essai chez les Jésuites, il venait d'être nommé, le 1er octobre, vicaire à la cathédrale de Reims.
4. "Jusqu'ici, écrira le 7 octobre le P. Picard, je n'ai pas eu grand-peine à supporter le P. Cusse; il a ses idées, mais il n'a rien fait qui puisse me le rendre insupportable; je suis au contraire enchanté de l'avoir, car, sans lui, comment m'y prendrais-je pour organiser les études? Je serais bien campé, car il m'est difficile d'arranger ces choses-là avec les professeurs du collège: la plupart sont absents".
5. "Je crois que nous aurons de la peine avec les professeurs, écrivait le P. Picard, le 1er octobre; ils étaient au courant et se mêlaient de tout l'an dernier, et ils montrent qu'ils ne sont pas bien aises que les choses prennent une autre tournure; j'irai aussi doucement que possible, mais bien des susceptibilités se feront jour; elles existent déjà, et dès le jour où nous avons dû venir ici, les professeurs se sont à peu près résolus à quitter successivement l'un après l'autre". -Là réside la grosse difficulté pour l'avenir du collège: ou bien l'unité se fera entre les religieux et les séculiers, ou bien les séculiers se retireront, ou bien encore ils feront corps contre les religieux sous prétexte d'innovations pédagogiques ou de mesures disciplinaires; l'avenir devait confirmer cette troisième hypothèse.2. Sg 8, 1.
3. Lc 1,78.