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Informations générales
  • TD 7.319
  • ARTICLES
  • Nîmes, 8 avril
  • La Gazette de Nîmes, 8 avril 1875.
  • TD 7, P. 319-320.
Informations détaillées
  • 1 AUMONIERS SCOLAIRES
    1 ENSEIGNEMENT OFFICIEL
    1 FRANC-MACONNERIE
    1 JUDAISME
    1 JUSTICE
    1 MAHOMETANISME
    1 PEUPLES DU MONDE
    1 RELIGIONS ADVERSAIRES
    1 TOLERANCE
    2 AARON, MAURICE
    2 SARCEY, FRANCISQUE
    2 VIGUIE, JEAN-ARISTE
    2 WALLON, HENRI-ALEXANDRE
    3 NIMES
    3 PARIS
  • 8 avril 1875
La lettre

Ne laissons pas échapper un entrefilet ineffable du Midi, qu’on peut lire dans le même numéro où est inséré l’article Sarcey.

Nous sommes heureux de pouvoir signaler, de la part de M. le ministre de l’instruction publique, des actes qui témoignent en faveur de son amour, nous ne dirons pas pour la tolérance, mais pour la justice. Nous n’admettons pas, en effet, que des citoyens français puissent n’être que tolérés par d’autres citoyens; nous pensons qu’ils ont tous des droits égaux.

A ce titre, nous applaudirons de tout coeur au sentiment d’équité et de haute convenance qui vient de dicter à M. Wallon l’arrête suivant, en date du 19 mars:

« M. le rabbin Maurice Aaron est nommé aumônier israëlite du Lycée de Nîmes. »

Nous partageons mille fois l’opinion de la feuille tolérante et juste; nous croyons même avoir plus de tolérance et de justice qu’elle: car non seulement nous demandons un rabbin pour les juifs, mais un marabout pour les musulmans, comme il y en avait un, il y a quelque temps, à la Maison centrale, un lama pour les Chinois, un bonze ou un brame pour les Indous, et comme certainement en dehors des élèves, il y a par là plus d’un Iroquois, nous supplions M. le ministre de l’instruction publique, si tolérant et si juste, et qui doit, lui, connaître son monde, de trouver quelque prêtre du Grand Esprit à l’usage de ces derniers; nous promettons, quand ce sera fait, de conjurer M. l’aumônier catholique du Lycée de ;convoquer tous ses confrères à des agapes fraternelles (style local). Commme ce sera touchant!

Quand comprendrez-vous donc à quel point votre tolérance et votre justice arrivées à leur limite, vous rendent ridicules?

Mais il y a un côté sérieux et que révèle trop franchement, de Paris M. Francisque Sarcey, que le maladroit Midi ne cache pas assez pour l’intérêt de sa cause. Si l’Université est ce qu’affirment M. Viguié, M. Sarcey et le Midi, tant pis pour elle si ses amis nous forcent de révéler son vrai nom: L’Université est le SEMINAIRE DE LA FRANC-MACONNERIE.

C’est ce que nous prouverons un de ces jours.

Emmanuel d'Alzon.
Notes et post-scriptum