ARTICLES

Informations générales
  • TD 6.78
  • ARTICLES
  • INTRODUCTION
  • Revue de l'Enseignement chrétien, I, deuxième série, n° 1, janvier 1855, p. 5-7.
  • TD 6, P. 78.
Informations détaillées
  • 1 BEAU CHRETIEN
    1 BEAU LITTERAIRE
    1 DEFENSE DE L'EGLISE
    1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 ENSEIGNEMENT DE L'HISTOIRE
    1 ESPRIT CHRETIEN DE L'ENSEIGNEMENT
    1 ETUDES ECCLESIASTIQUES
    1 HERESIE
    1 MATIERES SCOLAIRES
    1 PHILOSOPHIE CHRETIENNE
    1 POLEMIQUE
    1 QUERELLE DES AUTEURS CLASSIQUES
    1 RATIONALISME
    1 SAINT-SIEGE
    1 SERVICE DE L'EGLISE
  • janvier 1855.
  • Nîmes
La lettre

Plusieurs de nos amis nous ont demandé de donner à notre Revue un plus grand développement. Nous sommes heureux de leur annoncer que nous nous trouvons en mesure de satisfaire, cette année, à leurs désirs et à leur bienveillante invitation.

Ainsi qu’ils nous l’ont conseillé, nous élargirons le cadre de nos travaux. Nous nous proposons d’abord de nous occuper plus souvent des questions d’enseignement ecclésiastique, toujours en suivant la ligne et les principes que nous nous sommes tracés.

Nous croyons , en effet, qu’il y a quelque chose à faire, dans ce remarquable mouvement d’unité qui s’opère de nos jours, lorsqu’on voit cesser enfin les séparations commises au dix- huitième siècle, et après les révolutions par lesquelles il a plu à Dieu d’écarter de son Eglise certains dangers qui pouvaient la menacer.

Encouragés par d’illustres Prélats, nous poserons plus nettement la question philosophique. Nous n’aurons qu’a nous inspirer de la dernière allocution du Souverain-Pontife pour combattre en toute sûreté le Rationalisme moderne, sur lequel il n’est plus permis désormais de se faire illusion. Le concours de nombreux collaborateurs nous est promis à cet égard.

La question historique fixera aussi notre attention. Les documents inédits dont nous commençons la publication montrent assez l’importance que nous voulons attacher à la réfutation des mensonges accumulés sur des questions du plus grave intérêt. Dans ces derniers temps, la critique catholique a ramené la lumière sur bien des faits, et a su repousser victorieusement les attaques contre l’Eglise. Nous ne resterons pas en retard dans une polémique où la cause de la vérité n’a jamais eu rien à redouter des discussions approfondies.

Il nous a paru opportun d’insister sur ces points généraux et de restreindre, en vue de ces développements, la partie purement classique de notre Revue. Nous ne renonçons pas à traiter de temps en temps des questions d’éducation ou de méthode: elles ont assurément leur utilité; mais nous renfermerons, la plupart du temps, dans notre Bulletin bibliographique, les discussions de ce genre. Elles se présentent naturellement dans l’examen des ouvrages destinés aux études de la jeunesse, dont nous continuerons à entretenir nos lecteurs.

C’est ainsi que, sans abandonner le débat sur les auteurs chrétiens, nous le transporterons plus particulièrement dans le domaine des arts chrétiens. Nous estimons peu nécessaire de controverser sur des malentendus. La question est tranchée dans ses généralités. Chacun a compris qu’il était urgent de raviver l’esprit chrétien dans les études, et l’on a reconnu combien cet esprit s’était affaibli sous l’influence nationaliste de la Renaissance. Que l’on diffère sur les moyens de porter remède au mal, l’essentiel n’est pas là. Il suffisait d’établir que le mal existait. Le reste se fera et se fait déjà de lui-même.

Ces modifications apportées à la Revue étaient préparées par les Etudes chrétiennes, que nous avions introduites, depuis deux ans dans notre Recueil. La critique philosophique, historique et littéraire, nous amenait à étendre nos matières. Les questions pratiques de l’enseignement devaient, peu à peu, revenir plus rarement; des questions supérieures les dominaient.

D’ailleurs, les travaux spéciaux que nous annonçons, et que nous rattachons tous aux discussions récemment soulevées, ne sont-ils pas, en réalité, dans l’ordre de la doctrine et des faits, les applications positives des principes que doit propager un enseignement vraiment chrétien? Seulement, ces applications touchent de plus près à la lutte, à la propagande des idées catholiques. N’est-ce pas une nécessité? n’est-ce pas aujourd’hui un devoir?

Les obstacles au bien sont encore trop nombreux. Il est d’un intérêt capital, il nous le semble, de participer plus activement que jamais aux combats, pacifiques mais persévérants, que l’Eglise soutient contre le mal, et de répondre avec empressement à l’appel que Rome vient de faire au zèle de chacun de nous. Il faut donc concentrer les efforts de la science et de la critique catholique sur la réfutation des opinions erronées qui ont abusé, de nos temps, les écrivains les mieux intentionnés; leur silence, leurs ménagements ou leurs concessions sont devenus une arme entre les mains d’adversaires dont l’influence dangereuse subsiste, tant qu’elle n’est combattue que par de timides essais de conciliation.

L'Abbé EMMANUEL D'ALZON
Notes et post-scriptum