REVUE BIBLIOGRAPHIQUE|ARTICLES

Informations générales
  • TD 6.106
  • REVUE BIBLIOGRAPHIQUE|ARTICLES
  • DIEU ET LES MALHEURS DE LA FRANCE, PAR LE R. P. CAUSETTE.
  • Revue de l'enseignement chrétien, N. S., I, n° 1, mai 1871, p. 67-68.
  • TD 6, P. 106.
Informations détaillées
  • 1 ATHEISME
    1 CHATIMENT DU PECHE
    1 DECADENCE
    1 FOI
    1 GUERRE
    1 JUSTICE DE DIEU
    1 MOEURS ACTUELLES
    1 PECHE
    1 PROVIDENCE
    1 QUESTION SOCIALE
    1 TRIPLE CONCUPISCENCE
    2 CAUSSETTE, JEAN-BAPTISTE
    3 EUROPE
    3 FRANCE
    3 PRUSSE
  • mai 1871.
  • Nîmes
La lettre

Le titre seul indique le but du livre. La justice de Dieu longeant les France dans un abîme de malheurs mérités par les crimes de l’intelligence, de la volonté, des sens. Mais la justice divine est-elle inexorable? Les fautes resteront-elles sans pardon? Les malheurs de la patrie dureront-ils toujours? Si les fautes sont grandes, si les châtiments sont terribles, la justice de Dieu est aussi la providence d’un père.de la patrie dureront-ils toujours? Si les fautes sont grandes, si les châtiments sont terribles, la justice de Dieu est aussi la providence d’un père. de la patrie dureront-ils toujours?

Mais, pour sentir l’action de cette providence paternelle, il faut absolument sonder nos plaies, envisager l’étendue de notre décadence morale: nettoyer à Dieu son temple, pour qu’il y fasse sa rentrée. Il faut faire disparaître l’enflure de l’orgueil, la plaie de l’argent, la honte des sens dépravés. Et si nous examinons attentivement la maladie sociale, comprenons enfin que le scepticisme politique, l’athéisme législatif, le sacrilège diplomatique, la révolution chronique, l’abus de la victoire sont des causes suffisantes pour préparer les catastrophes que nous subissons.

L’auteur, s’élevant par sa puissante intelligence dans une sphère plus haute, montre, avec une irréfutable logique, comment, dans le champ de la pensée, la négation philosophique et la négation scientifique produisent fatalement la négation du tout droit. Le remède est le respect de la vérité et des lois qui en découlent.

J’avoue que, en face des malheurs de la France, je tiens moins à ceux dont la Prusse peut être menacée. Je sais seulement que la Prusse nous a vaincus par notre faute; nous avions, depuis longtemps déjà, préparé ses agrandissements, ses alliés, son unification. Elle a une pensée détestable, mais une pensée persistante, entêtée; avec cela on fait une oeuvre. Nous, nous avons mille pensées, bonnes ou mauvaises, peu importe; en face d’une pareille fécondité, notre amour-propre consiste à n’en adopter aucune, six mois de suite; avec cela, on ne fait rien que des démolitions.

Nous ne partageons pas non plus, avec le P. Caussette, toute son horreur de la guerre. Tous les jours à l’autel, il proclame la sainteté du Dieu des armées, et nous croyons la guerre un fait inévitable. A part cette légère différence dans nos idées, sur laquelle il est inutile d’insister, que l’auteur nous permette de le remercier de traduire en si beau langage ce qui est dans le coeur des vrais chrétiens. Dieu est trop oublié, les moeurs sont trop détendues, la société trop incrédule, le monde trop affadi. Les peuples chancellent sur leurs bases. Les belles pages du livre que nous annonçons, en indiquant le vrai remède dans le retour à l’ordre surnaturel, auront contribué à la résurrection de la France et de l’Europe, si l’Europe et la France sont encore appelées (et c’est notre espoir) à donner la vie au monde par la foi.

E. D'A.
Notes et post-scriptum