ARTICLES

Informations générales
  • TD 6.176
  • ARTICLES
  • L'ABBE COMBALOT
  • Revue de l'Enseignement chrétien, N.S., IV, n° 24, avril 1873, p. 545-546.
  • TD 6, P. 176.
Informations détaillées
  • 1 CAUSE DE L'EGLISE
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE PRETRE
    1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 DEVOTION A LA SAINTE VIERGE
    1 DEVOTION EUCHARISTIQUE
    1 JUSTICE DE DIEU
    1 LIBERTE DE L'ENSEIGNEMENT
    1 PAPE GUIDE
    1 PREDICATION
    1 QUERELLE DES AUTEURS CLASSIQUES
    1 SALUT DES AMES
    1 SERVICE DE L'EGLISE
    2 BAILLY, EMMANUEL SENIOR
    2 COMBALOT, THEODORE
    2 COUX, CHARLES DE
    2 DU LAC, JEAN-MELCHIOR
    2 FOISSET, JOSEPH-THEOPHILE
    2 GERBET, PHILIPPE-OLYMPE
    2 LACORDAIRE, HENRI
    2 LAMENNAIS, FELICITE DE
    2 MONTALEMBERT, CHARLES DE
    2 SALINIS, ANTOINE DE
    3 PARIS
  • avril 1873
  • Nîmes
La lettre

Dieu vient de rappeler à lui un des plus glorieux vétérans de l’Eglise de France, M. l’abbé Combalot. Sa parole avait semé le bon grain dans presque tous les diocèses, et partout les foules étaient accourues à son appel. Il avait le don de les émouvoir, de les ébranler, de les convertir. Sa parole, quelquefois rude en apparence, renfermait des trésors de zèle et d’une incomparable tendresse; sa charité prenait toutes les formes. Il nous a avoué que, pendant une station à Paris, il avait, durant de longs jours, partagé sa soupe, son unique aliment, avec un pauvre frère d’une trappe qu’on venait de fermer. La gloire de l’Eglise le rendait capable de toutes les audaces apostoliques. Il abordait les souverains avec la simplicité d’un missionnaire; et au nom des jugements de Dieu, il leur prophétisa, bien inutilement, hélas! les catastrophes qui emportèrent leurs trônes.

Qui dira la naïveté de ses transports pour la sainte Vierge, son désir de la louer au ciel, la place qu’il ambitionnait à ses pieds? Après avoir publié, avec des accents magnifiques, sa puissance et son amour maternel pour les hommes, il se laissait aller, dans l’intimité, aux inventions les plus originales de sa dévotion.

La célébration des saints Mystères fut toujours le centre de sa vie. Il m’avouait, il y a peu de temps encore, qu’il était constamment monté à l’autel avec la même ferveur que le jour de sa première messe.

Les principes de la Revue étaient les siens: il subit la prison pour la cause de l’Eglise et de la liberté d’enseignement. La question des Classiques était, pour lui, une question capitale, et ce n’est certes pas lui qui pensa jamais à blâmer notre cri de guerre: Delanda Carthago!

Ce vaillant soldat de l’Evangile a expiré les armes à la main: la mort l’a frappé pendant la station du carême. Survivant, à peu près seul, à tous les hommes groupés par M. de Lamennais, et qui, fidèles a l’Eglise, ne le suivirent pas dans sa chute, M. Combalot a vu partir avant lui Gerbet, Montalembert, Lacordaire, Salinis, Foisset, Bailly, de Coux, du Lac, etc.; avec des fins diverses, ces hommes avaient un moment été unis dans un commun effort. Il faut ranger l’abbé Combalot parmi ceux qui surent mettre le plus d’unité dans leur vie, et qui, prenant pour guide le vieillard du Vatican, surent toujours voir en lui l’infaillible représentant de Jésus-Christ.

E. D'ALZON
Notes et post-scriptum