ARTICLES

Informations générales
  • TD 6.216
  • ARTICLES
  • AVENIR DE L'ENSEIGNEMENT CHRETIEN
    PREMIER ARTICLE
  • Revue de l'Enseignement chrétien, N. S., VIII, n° 45, janvier 1875, p. 193-201.
  • TD 6, P. 216.
Informations détaillées
  • 1 ACTES PONTIFICAUX
    1 APOTRES
    1 ASSOCIATION
    1 AUMONE
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 CONGRES CATHOLIQUES
    1 CONGRES DE L'ENSEIGNEMENT LIBRE
    1 DEFENSE DE L'EGLISE
    1 DIEU LE FILS
    1 DOCTEURS DE L'EGLISE
    1 DONS EN ARGENT
    1 ENGAGEMENT APOSTOLIQUE DES LAICS
    1 ENGAGEMENT POLITIQUE
    1 ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE
    1 ENSEIGNEMENT DE LA VERITE
    1 ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
    1 ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
    1 EXAMENS SCOLAIRES
    1 FAUSSE SCIENCE
    1 FRANCHEMENT CATHOLIQUES
    1 FRANCHISE
    1 GENEROSITE DE L'APOTRE
    1 LIBERALISME
    1 LIBERALISME CATHOLIQUE
    1 LIBERTE DE L'ENSEIGNEMENT
    1 LUTTE ENTRE L'EGLISE ET LA REVOLUTION
    1 MATIERES DE L'ENSEIGNEMENT ECCLESIASTIQUE
    1 MATIERES SCOLAIRES
    1 PAPE
    1 PAPE DOCTEUR
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 PROGRAMME SCOLAIRE
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 TEMPS DE NOEL
    1 UNITE CATHOLIQUE
    1 UNIVERSITES CATHOLIQUES
    2 BISMARCK, OTTO VON
    2 CHALLEMEL-LACOUR, PAUL-ARMAND
    2 DIOCLETIEN
    2 MONTALEMBERT, CHARLES DE
    2 PIE IX
    3 BELGIQUE
    3 LILLE
    3 NORD, DEPARTEMENT
    3 PARIS
  • janvier 1875
  • Nîmes
La lettre

Nous touchons, en politique, à l’un de ces moments terribles où les vapeurs de l’abîme s’étant épaissies, on peut dire avec le Saint-Esprit, des législateurs les plus fameux: Ils n’ont rien su, rien compris; ils marchent dans les ténèbres; les bases du monde vont être bouleversées: nescierunt, neque intellexerunt, in tenebris ambulant, movebuntur fundamenta terrae, et dans cette nuit funèbre, la seule chose que la Providence permette de voir clairement, c’est l’ignorance, la sottise et le désarroi de nos guides: nescierunt, neque intellexerunt, in tenebris ambulant.

Et c’est au sein de cette obscurité profonde que s’agitent les questions les plus graves, sans que la masse des honnêtes gens de la législature paraisse s’en douter; ils ne savent pas, ils n’y comprennent rien.

Pourtant, ils vont voter une loi fondamentale, une loi qu’on pourrait appeler la loi de vie ou de mort de l’Eglise et de la révolution. S’en doutent-ils? Qui pourrait affirmer qu’ils en ont conscience? Oui, dans le camp révolutionnaire on le sait. Dans le camp conservateur, quelques catholiques avant tout le savent aussi; mais les autres? Et les autres, c’est la majorité.

Soyons sincères; il y a quelques chances pour qu’une certaine liberté soit accordée à l’Enseignement supérieur, et, quelle qu’elle soit, il faut en profiter. Comment?

Pour trouver la réponse à cette question si grave, il importe de bien préciser les termes de la lutte qui a lieu en ce moment, et pour cela il faut aller (chose triste à dire) demander l’indication nette des termes du combat à M. Challemel-Lacour. Certes, personne n’est plus éloigné que nous de ses abominables doctrines, mais il faut rendre justice à qui de droit; de tous les orateurs qui ont parlé dans cette discussion, le plus franc, le plus sincère a été, incontestablement, M. Challemel-Lacour, lorsqu’il a nettement établi que la guerre est engagée, à propos de l’Enseignement supérieur, entre l’Eglise et la révolution. Merci à M. Challemel-Lacour d’avoir parlé avec cette franchise.

Nous saurons désormais à quoi nous en tenir; et, laissant de côté les catholiques consciencieux et éclairés qui voient, aussi bien que nous, jusqu’où vont les conséquences du refus ou de l’octroit de la liberté de l’Enseignement supérieur; à la masse d’honnêtes gens que les affaires, les intrigues, ou tout autre motif empêchent d’aller au fond eu problème, nous nous permettons de dire:

Enfin, vous êtes catholiques, n’est-ce pas? et vous voulez, sinon vivre, au moins mourir dans l’Eglise catholique. Eh bien! pour que l’Eglise catholique subsiste en France, il lui faut, de toute nécessité, dans les circonstances présentes, la liberté de l’Enseignement supérieur, et, si vous refusez de vous en rapporter à nous, veuillez du moins vous en rapporter à M. Challemel-Lacour. Voulez-vous le triomphe de la révolution? Refusez, ô conservateurs, la liberté. Sentez-vous que le moment vient où, dans le naufrage universel, vous n’aurez plus d’asile que le rocher de l’Eglise? Votez pour l’Enseignement supérieur libre, c’est M. Challemel-Lacour qui vous le dit, non pas précisément en ces termes; mais étudiez son discours, vous y verrez tout ce que nous répétons, d’après sa pensée très- nette. Aussi faut-il que la Chambre soit cruellement hallucinée par les fausses lueurs du libéralisme, pour qu’il ne soit trouvé personne dans son sein qui acceptât le combat tel que M. Challemel-Lacour le présentait, et vînt dire carrément: Le préopinant a raison, il n’y a que deux champions en présence, l’Eglise et la révolution. Catholiques, avant tout, à droit! révolutionnaires, avant tout, à gauche! et que ceux qui ne sauront pas choisir, restent entre deux, pour étre foulés aux pieds dans un commun mépris.

Et dire que probablement ces hommes d’entre deux nous donneront une loi où ils rêveront l’alliance des deux adversaires irréconciliables, l’Eglise et la révolution! Jésus-Christ et Bélial!!

Car si jamais la parole de l’Apôtre a été manifeste, c’est bien dans ces solennelles agitations; mais que voulez-vous? ils n’ont rien appris, ils n’ont rien compris, nescierunt, neque intellexexrunt: N’est-il pas juste qu’il tombent dans l’abîme, au sein de ténèbres d’autant plus épaisses qu’après tout elles sont volontaires? Peut-être calomnions- nous? Ah! que nous en serions heureux et qu’il nous serait agréable de faire amende honorable à deux genoux, un cierge de douze livres à la main et la corde au cou! mais hélas! cette consolation nous sera-t-elle accordée? Eh! que nous avons peur d’être condamnés à dire: nous n’avions que trop raison!

Notre conviction est qu’on va nous donner une bonne petite loi avec un délayage de liberté et une dose copieuse de servitude. On inscrira le mot liberté pour la forme; on forgera quelques chaînes solides à l’usage de l’Eglise; on ne la garottera pas tellement qu’elle ne puisse se mouvoir, mais le geôlier universitaire qui ne donnera pas, lui, sa démission, la ménacera, au moindre mouvement un peu vigoureux, de la réintégrer dans sa prison; et Dieu veuille qu’alors les menottes ne soient pas trop douloureuses! Ce sera la liberté à la Bismark; que M. Challemel-Lacour s’en contente, rien d’étonnant. On ne réfléchit pas assez que l’homme qui se proclame le plus détesté du monde est le plus haut représentant de la révolution; et la preuve en est dans la sympathie que M. Challemel-Lacour lui témoigne. Tandis que l’homme incontestablement le plus aimé du monde, c’est Pie IX, le chef visible de l’Eglise. D’un côté, la haine et son Bismark, avec la révolution; de l’autre, l’amour avec l’Eglise et son chef. Quel contraste et quel enseignement!

Quoi qu’il en soit, ne nous berçons pas de rêves dorés: nous aurons une loi telle quelle, une loi qui sera censée un triomphe pour nous, de telle sorte que si, après sa promulgation, nous n’éclatons pas en actions de grâces, nous serons accusés de la plus noire ingratitude. Pour moi l’expérience en est toute faite(1).

Eh! bien non, si la liberté telle qu’il nous la faut n’est pas proclamée, nous ne remercierons pas, nous ne murmurerons pas; nous chercherons quel parti nous pourrons tirer de ce qui aura été accordé.

Il n’est pas possible de prévoir d’avance ce qui sera fait, mais d’avance nous pouvons poser quelques indications sur ce que, dans tous les cas, nous aurons à faire; et c’est pourquoi nous provoquons l’attention la plus sérieuse des catholiques tout court, qui sont en communauté de principes avec nous. Nous les conjurons de se mettre en relations plus intimes avec nous et de nous apporter leurs observations. Ils nous permettront de les discuter; mais si les principes sont communs, il sera bien difficile qu’après d’amicales applications les conséquences ne soient pas identiques.

Je dis que, pour assurer, en face de la future loi sur l’Enseignement supérieur, quelle qu’elle soit, la défense de l’Eglise catholique, il faut cinq principales conditions:

1° L’union;

2° l’action;

3° La prière;

4° Les dons de la charité;

5° L’organisation.

Quelques brèves explications sont nécessaires sur ces divers points. Je me hâte de les soumettre aux amis de l’Enseignement supérieur franchement libre.

1° L’UNION. -Au sein de l’Eglise catholique, je ne connais qu’une seule espèce d’union, celle qui se fait dans la vérité; aussi pour l’oeuvre que nous proposons, n’appelons- nous que les catholiques sans adjectif, les catholiques avec le Pape infaillible, avec le Syllabus sans faux commentaires, j’allais dire sans faux nez, selon un mot connu. Au moment où l’Eglise est combattue, non pas avec la fureur sauvage, brutale des persécutions de Dioclétien, mais avec une haîne savante, combinée, persévérante, menteuse surtout, bien autrement redoutable que le fer et le feu, les catholiques ont un avantage en certains pays du moins, ils peuvent s’unir, sans doute et avant tout sous la direction du premier pasteur, puis des évêques; mais que de luttes où l’autorité ne doit pas se compromettre et qu’elle encourage pourtant! Pie IX a béni les comités catholiques, leurs assemblées générales, les congrès d’enseignement chrétien; il bénira encore toutes les tentatives d’union de ce genre, mais quand il s’agit d’une oeuvre d’enseignement de doctrine, il est évident qu’il bénira avec un amour spécial celles qui tendront à entrer dans l’esprit des grandes vérités qu’il lui a été donné de proclamer et de définir. Or si l’on peut chercher à comprendre quelque chose aux plans de la Providence, n’est-il pas clair qu’après les constitutions du Concile du Vatican, la question des Universités libres acquiert une opportunité toute particulière? Et comme des efforts individuels sont incapables de les préparer, il importe de faire appel à des forces qui, se groupant, feront sortir du sol des institutions puissantes comme la foi qui les aura inspirées. -Il nous est impossible de ne pas saluer avec admiration ce que les catholiques du Nord ont entrepris à Lille. Les voilà prêts! quand le serons-nous sur tous les points de la France? Quand nous serons unis.

2° L’ACTION. -L’aura-t-on du premier coup? Ce serait à souhaiter, mais depuis longtemps il y a eu de tels efforts pour produire un christianisme individuel, que le sentiment d’une action commune semble oblitéré chez la plupart des catholiques. Se voyant seuls, ils se dÉcouragent et ne tentent rien. Unis, il se sentiraient capables de faire quelque chose, surtout si leur volonté reposait sur cette absolue unité de principes que nous avons posée tout d’abord. On ne réfléchit pas assez que le signe particulier de l’Eglise catholique c’est l’action. Là où l’action cesse, la vie se retire; les pays où la foi s’éteint sont ceux où elle n’agit pas. Grâce à Dieu, l’action nous est devenue une nécessité; mais si elle s’est portée sur une foule de buts excellents, aujourd’hui elle doit se diriger sur le but le plus excellent de tous:l’enseignement supérieur de la vérité. Que faire? Etablir nos droits à être enseignés par le Fondateur de toutes les Universités catholiques, à obtenir des hommes qui, formés par de vigoureuses études, seront capables de pulvériser tous les sophismes de la prétendue science moderne, offriront pour les études secondaires des programmes et des examinateurs chrétiens, fourniront à toutes les science divines et humaines des maîtres à la hauteur de ce qu’ils doivent enseigner, et des intelligences qu’ils doivent préparer aux conditions exigées à l’entrée des diverses carrières. Quand nous serons ainsi prêts, avec quelle facilité nos évêques ne pourront-ils pas s’entendre pour faire ce qui probablement leur serait impossible dans l’isolement.

On n’en finirait pas si l’on voulait énumérer les études préparatoires auxquelles il est grand temps que nos jeunes catholiques désireux de professer un jour se préparent: philosophie, théologie, droit, médecine, sciences, lettres… que d’éléments à remuer dans la solitude! Et d’autre part, combine les catholiques qui n’enseignent pas, mais veulent l’enseignement chrétien à son plus haut degré, peuvent le préparer en faisant connaître autour d’eux l’importance d’une oeuvre aussi colossale et quelle action à dépenser pour en arriver là!

3° LA PRIERE. -Rien d’admirable comme la manière dont le divin fondateur de l’Eglise a disposé, dès le commencement, non- seulement les germes de la hiérarchie, des institutions positivement divines de la nouvelle société qu’il venait établir, mais encore les premiers linéaments de toutes les oeuvres qui, sans être essentielles, seraient pourtant un jour d’une féconde utilité; ainsi, l’on serait probablement accusé de paradoxe si l’on disait que les Universités ont commencé avec l’Eglise, et pourtant, à un certain point de vue, rien n’est plus vrai. Qu’étaient les Apôtres, au sortir du Cénacle? les docteurs des nations, les professeurs d’une science nouvelle. Prêchant la loi de Dieu, ils posaient les vraies bases du droit; ayant le don des langues, ils préparaient une littérature nouvelle; leur pouvoir sur les malades et sur les morts valait, je pense, toutes les Facultés de médecine, et préparait une hygiène très-sérieuse. Mais je n’insiste pas. Toutefois, on m’accordera bien que cette assemblée de docteurs d’une nouvelle espèce, dans leur ensemble, dans la vie commune qu’ils menèrent pendant plusieurs années, dans la manière dont ils s’appuyaient les uns les autres, offre un type tel, que les Universités modernes ne peuvent rien désirer de plus que d’en être une intelligente imitation. Or, quel était le secret de ces hommes? La prière. –Erant perseverantes in oratione Dei; et, non-seulement eux, mais les saintes femmes et les frères, cum mulieribus et fratribus. La prière; oui, parce que le fond de nos Universités, c’est la vérité divine se communiquant à toutes les sciences, et que la source de toutes les sciences, c’est Dieu, parole, vérité éternelle. In principio erat Verbum, et Verbum erat apud Deum, et Deus erat Verbum. C’est à ce Verbe éternel, dans le sein de son Père, qu’il faut remonter par la prière, et, non-seulement les maîtres, pour obtenir le don d’un enseignement vrai, mais tous ceux qui sont intéressés à la vérité, à la pureté, à la divinité de cet enseignement. Ah! si nos lecteurs voulaient tous les jours invoquer le Saint-Esprit, Jésus-Christ, Verbe éternel, Dieu, Père des lumières, pour que nos Universités puissent un jour répandre au loin les rayons puissants et féconds de la vérité catholique! si l’on pouvait dire d’eux ce qui est dit des Apôtres et des premiers chrétiens, et erant perseverantes in oratione Dei, pense-t-on que cette grande question ne ferait point un pas immense? Nous nous permettons de provoquer, de la manière la plus instante, des adhésions. Qui sait ;(supposé qu’elles fussent nombreuses), si elles ne nous engageraient pas à solliciter des encouragements de Celui qui, successeur des Apôtres, demeure le Docteur universel des nations. Or, n’en doutez pas, le jour où Pie IX aura permis des prières pour la fondation des Universités catholiques, nous serons sûrs que les Universités catholiques voulues dans les desseins de Dieu s’établiront tôt ou tard.

4° LES DONS DE LA CHARITE. -Puisque la franchise de M. Challemel-Lacour nous a rendu un signalé service, je veux lui rendre un service à mon tour: c’est de lui révéler un des secrets de notre force à nous catholiques. Qu’il prenne la peine, pendant le temps de Noël, d’aller dans une des églises de Paris où l’on expose des crèches; il y verra un petit enfant de cire, probablement, avec un vieillard, une jeune femme, des bergers, des boeufs, des vaches, un âne, plus ou moins artistement travaillés. S’il y va au temps de l’Epiphanie, il verra de plus, des hommes vêtus à l’orientale, des chameaux, des animaux plus ou moins bizarres. Et il n’y comprendra rien. Je vais lui expliquer le mystère. Ce petit enfant, c’est un Dieu qui a donné toutes les richesses du ciel, et s’est donné lui-même, et, par une vertu que dix-huit siècles n’ont pas affaiblie, attire tout à lui. Omnia traham ad meipsumses. Que ses disciples donnent ce qu’ils ont et se donnent eux-mêmes, avec la perfection de Jésus enfant, et plus tard crucifié; hélas! non. -Mais enfin, la leçon est là, permanente à la crèche d’abord, et à la croix ensuite, et bien des pauvres commencent à donner. Dans l’Evangile, les bergers commencent, et Jésus-Enfant accepte l’aumône des pauvres, puis viennent les Mages; ce sont les riches et les savants; ils donnent aussi de l’or, de l’encens et de la myrrhe; ce que ces dons signifient, on le dira plus tard à M. Challemel-Lacour, s’il le désire. Mais, pour aujourd’hui, qu’il lui suffise de voir comment Jésus naissant, vivant, puis mourant parmi nous, accepte les dons de la terre en échange des dons du ciel, comment il se donne lui-même et demande à quelques-uns de ses disciples de se donner tout entier à lui, et il aura la théorie de la charité, qui descend du ciel par Jésus-Christ, et remonte au ciel avec les dons de la terre et le don que certaines âmes font d’elles mêmes, pour imiter plus parfaitement Dieu, se donnant par Jésus à l’humanité tout entière.

Tels sont les dons de la charité qu’en ce moment solennel, tous les catholiques qui veulent sincèrement l’Enseignement supérieur, doivent se disposer à faire. En Belgique, les Evêques ne craignent pas de s’adresser au peuple, et le peuple donne beaucoup pour l’Université de Louvain. Ces sortes de dons ne sont pas encore dans nos moeurs; on les y mettra, comme on y a mis les pèlerinages.

Pie IX, dans la Bulle pour l’Indulgence jubilaire, excite l’Eglise universelle à l’aumône; l’aumône, faite aux corps qui souffrent, est une oeuvre excellente; je ne sais pas si l’aumône faite aux âmes faibles, malades, ignorantes, n’est pas, dans sa pensée, une oeuvre plus excellente encore.

Reste la cinquième question, celle de l’organisation. Il est utile, à cause de son importance, de lui réserver un article spécial.

E. D'ALZON, des Augustins de l'Assomption.
Notes et post-scriptum
1. Après la loi sur l'Enseignement secondaire, j'eus l'occasion de ne pas témoigner une admiratione suffisante à M. de Montalembert; j'en reçus une mercuriale sur le peu de reconnaissance des catholiques, dont je conserve la minute.