- TD 7.24
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- MEMOIRES D'UN ANCIEN DE LA VIEILLE ASSOMPTION
CHAPITRE IX (1)
ADVENIAT REGNUM TUUM - L'Assomption, I, n° 15, 1er août 1875, p. 135-136.
- TD 7, P. 22-26; CO 248..
- 1 ADVENIAT REGNUM TUUM
1 COLLEGE DE NIMES
1 DEFENSE DES DROITS DE DIEU
1 ENFER ADVERSAIRE
1 HERESIE
1 MAHOMETANISME
1 MONDE ADVERSAIRE
1 PAGANISME
1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
1 REVOLUTION ADVERSAIRE
1 TIERS-ORDRE DE L'ASSOMPTION
1 ZELE POUR LE ROYAUME
2 FREDERIC II, EMPEREUR
2 HENRI IV, EMPEREUR - 1 août 1875.
- Nîmes
Voilà à peu près trente ans que l’Assomption a pris pour devise ces mots de l’Oraison dominicale; Adveniat regnum tuum. Depuis, le commentaire de ce cri catholique mis par Jésus-Christ lui-même sur les lèvres de ses soldats a fait son chemin. Dilater le règne de Dieu dans les âmes, dans les familles, dans les sociétés devenues incrédules, dans le monde entier ennemi, quels obstacles à renverser! Ils dureront jusqu’au jugement dernier, ces obstacles; on les renversera, il en surgira d’autres; mais on peut dire que l’Histoire de l’Eglise s’est composée d’une série d’époques, distinguées par les luttes à livrer, les ennemis à vaincre, les défaites apparentes, les triomphes providentiels quoique jamais définitifs, parce que, un ennemi abattu, il s’en présentait aussitôt un autre, afin que les Fils de l’Eglise comprissent que le royaume de Dieu n’est pas de ce monde et qu’il faut, pour le faire arriver, combattre jusqu’au dernier soupir.
Nous n’avons plus à combattre contre le paganisme des premiers siècles, contre les négateurs, soi-disant catholiques, de la divinité de Jésus-Christ, comme les Ariens; contre les invasions du cimeterre musulman, contre toutes les turpitudes de l’Empire allemand, comme sous Henri IV ou Frédéric II, contre les guerres hérétiques de la Réforme; nous avons à lutter contre d’autres adversaires, poussés par le même souffle infernal, pleins d’une horrible espérance d’écraser les enfants de Dieu dans la boue et de faire cesser son règne sur la terre.
En face de l’immense conjuration satanique, l’Assomption a son cri de guerre: Adveniat regnum tuum, comme les Saints- Anges dans la première des guerres avaient le leur: Quis ut Deus!
Elle a aussi son plan de campagne. -Disons quelques mots de sa manière de procéder: nous ferons un rapide historique de ce qu’elle a fait et un résumé de ce qu’elle est en train de faire:
1° Le Collège. -Je ne reviendrai pas sur ce que j’ai dit, mais, il est sûr que le Collège a fait un bien réel; et les élèves, formés par lui, ont montré que la Révolution n’a pas tort de gratifier cet établissement de toute sa haine.
2° Les conférences de Saint-Vincent-de-Paul dont les budgets, si riches en recettes malgré les modestes bourses des donateurs, ont soulagé les indigents de Nîmes, en même temps que les visites de pauvres apprenaient à des enfants, bientôt jeunes hommes, à fonder ailleurs des oeuvres dont ils avaient fait de bonne heure l’apprentissage, ou, quand elles étaient déjà fondées, à y occuper une position importante.
3° Le Tiers-ordre. -Je ne veux parler que de celui des hommes. Quel bien n’a-t-il pas fait? Des circonstances impérieuses en ont suspendu momentanément les réunions, mais espérons qu’elles seront reprises plus tard, et qu’au moment voulu, le Tiers-ordre contribuera a retremper la vigueur des chrétiens généreux à qui une action commune est indispensable.
4° Des Conférences étaient faites en ce temps-là par les élèves: Littérature, histoire, philosophie, toujours au point de vue religieux, en formaient l’aliment. Les maîtres étaient là pour former le jugement, redresser les opinions, approfondir certaines questions plus difficiles. Le temps était un peu pris aux études techniques, mais des idées générales étaient données, le respect humain combattu, et le sentiment, que la science peut marcher de pair avec la foi, donnait aux membres de ces conférences un entrain qu’on eut difficilement trouvé ailleurs.
Il y eut aussi, quelque temps, des Conférences de maîtres. Mais pour cela, il faut le feu sacré plus que chez deux ou trois, et l’on serait tenté de croire que, malgré Prométhée, le feu est remonté au ciel, et que le pauvre Prométhée est désormais enchaîné sur son rocher avec le vautour qui lui dévore le foie.
UN ANCIEN.