ARTICLES

Informations générales
  • TD 7.55
  • ARTICLES
  • LES MIRACLES DE LOURDES
  • L'Assomption, III, n° 66, 1 septembre 1877, p. 325-326.
  • TD 7, P. 55-57.
Informations détaillées
  • 1 CURES D'EAUX
    1 GRACES
    1 MALADIES
    1 MIRACLES DE LA SAINTE VIERGE
    1 MORTIFICATION
    1 NOTRE-DAME DE LOURDES
    1 PELERINAGES DE NOTRE-DAME DE SALUT
    1 VIE DE PRIERE
    3 BAGNERES-DE-BIGORRE
    3 BAREGES
    3 CAUTERETS
    3 EAUX-BONNES
    3 LOURDES
    3 LUCHON
    3 NIMES
    3 PYRENEES
  • 1 septembre 1877.
  • Nîmes
La lettre

Après tout ce qui a été écrit sur Lourdes, faut-il encore vous en parler? Pourquoi pas?

D’abord, remarquez que c’est la même eau qui guérit les paralytiques, fait disparaître les tumeurs intestinales, cicatrise radicalement les cancers, enlève les épanchements de synovie, donne un larynx de rossignol aux poitrinaires qui vomissent le sang et sont atteints d’une extinction de voix, supprime les hydropisies, fait fondre en un instant les glandes de la gorge.

Comme la Sainte-Vierge, voyant tant de gens courir aux eaux des Pyrénées pour s’y amuser, a eu raison d’avoir les siennes pour y faire prier!

Et de plus, quelle source pyrénéenne guérit en si peu de temps un si grand nombre de maladies? Voyons; est-ce Cauterets, les Eaux-bonnes, Bagnères, Barèges, Luchon? Evidemment non. Il est vrai qu’elle ne guérit pas tout le monde. Et les autres eaux purifient-elles tous les malades qui s’y plongent? Surtout guérissent-elles à distance de telle sorte qu’un malade, incapable d’y être transporté et payant le pèlerinage d’un autre malade, soit guéri sans sortir de sa chambre? Cela vient de se voir.

Etranges eaux qui guérissent sans qu’on les visite! Etranges eaux qui, moyennant certaines applications de linges mouillés, envoient un sommeil réparateur à des malades guéris une fois, et qui, une seconde fois, ayant fait une chute, se déboîtent du même coup la hanche, la rotule et la cheville, se réveillent sans aucune trace d’un mal que la médecine et la chirurgie se déclaraient incapables de soulager avant huit mois. Il n’a fallu qu’une heure de sommeil, impossible a trouver jusqu’alors, pour que l’eau merveilleuse guérit complètement.

Aujourd’hui, 28 août, trente-deux miracles bien constatés, sans compter les grâces extraordinaires.

Concluons:

L’an prochain, ce que Notre-Dame de Salut a fait à Paris, il faut qu’elle le fasse à Nîmes. Pourquoi ne pas partir le samedi après l’Assomption pour arriver à Lourdes le dimanche 19 août? On y séjournera quelques jours et l’on reviendra en temps favorable.

On ne fera point un pèlerinage de curiosité, mais un pèlerinage de prières. On invitera les personnes qui, ne pouvant pas venir, voudraient payer le voyage du pauvre malade, à verser d’avance le prix du voyage d’un indigent qui priera pour elles. Ceux qui voudront s’inscrire pour leur compte, devront le faire au moins dix jours à l’avance et par un bon sur la poste ou tout autre moyen. La place ne sera arrêtée qu’autant qu’on aura les fonds.

On ne tient point a un pèlerinage nombreux, mais à un pèlerinage très pieux.

Il faudra, pour l’obtenir, accepter un règlement pour l’aller, le séjour et le retour. Il faudra, par exemple, s’abstenir de prendre ses repas sur les bancs en face de la grotte, et s’interdire du même côté les conversations bruyantes, cause de dissipation pour ceux qui se les permettent et de scandale pour ceux qui les écoutent.

Si l’on veut obtenir des faveurs de la Sainte Vierge, il faut la prier sans cesse et faire de la visite de son sanctuaire un acte de respect et de culte public.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum