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Informations générales
  • TD 7.58
  • ARTICLES
  • UNE GUERISON MIRACULEUSE A NIMES
  • L'Assomption, III, n° 67, 15 septembre 1877, p. 338.
  • TD 7, P. 58-60.
Informations détaillées
  • 1 MALADIES
    1 MIRACLES DE LA SAINTE VIERGE
    1 OBLATES
    1 RUSSES
    1 VIE DE PRIERE
  • 15 septembre 1877.
  • Nîmes
La lettre

J’ai promis des détails sur le miracle opéré par l’intercession de Notre-Dame de Lourdes.

Je tiens parole.

Une novice des oblates de l’Assomption, a la suite d’une anémie arrivée au dernier degré, s’en allait dans de continuels évanouissements et depuis trente-sept jours gardait le lit sans pouvoir absolument rien prendre. Le dimanche 2 septembre, elle se confessa, tout en avouant que ses idées commençaient à se troubler. Le médecin croyait qu’elle irait tout au plus à la fin de la semaine; on devait lui porter le viatique le lundi matin. On avait écrit à sa mère de se hâter si elle voulait l’embrasser avant son dernier soupir.

Le dimanche soir, on vint prévenir la supérieure que le mal s’aggravait. Elle accourt et trouve la malade dans une sorte de délire, ne reconnaissant plus. On lui fit prendre encore quelques gouttes d’eau de Lourdes et on récita le chapelet au pied de son lit. Pendant ce temps, elle repoussait les couvertures, comme le font quelques fois les mourants. Un peu après la troisième dizaine, elle sort comme d’une léthargie et dit: je suis guérie. Elle se joint aux soeurs qui récitaient le chapelet, et sa voix est la plus forte de toutes. Elle demande à se lever. La supérieure ne le jugea pas à propos, mais lui fit apporter un repas comme en prendrait une personne en pleine santé; rien ne lui fit mal. Le lendemain, à cinq heures et demie, elle était debout, descendait à la chapelle, y restait trois quarts d’heure à genoux et remontait sans fatigue après avoir communié. Sa mère qui s’attendait à la trouver mourante, arriva pour l’embrasser guérie.

Le miracle avait eu lieu presque aussitôt après la première instruction d’une retraite. On la laissa avec sa mère lundi; a partir de mardi, elle put suivre tous les exercices, et le jour de la Nativité, on lui permettait de faire profession. Depuis elle va, prie, mange surtout d’un appétit parfait et travaille comme le reste de la communauté. Il y a un cachet particulier dans ce prodige. Mais il est bon d’attendre pour en dire plus. Si l’on vous assure qu’il a quelque rapport avec les Russes, repondez, pourquoi pas?

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum