ARTICLES|ARTICLES DU PELERIN|PRONES

Informations générales
  • TD 8.22
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  • PREMIER DIMANCHE DE L'AVENT.
  • Le Pèlerin, V, n° 48, 1 décembre 1877, p. 758.
  • TD 8, P. 22.
Informations détaillées
  • 1 AVENT
    1 CHATIMENT DU PECHE
    1 EDIFICE DU CULTE
    1 ENNEMIS DE DIEU
    1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 ENNEMIS DE LA SOCIETE
    1 ENSEIGNEMENT DE JESUS-CHRIST
    1 JUGEMENT DERNIER
    1 MECHANTS
    1 PROVIDENCE
    1 RESPONSABILITE
    1 SACREMENT DE PENITENCE
    1 SOUVERAIN JUGE
    1 TITRES DE JESUS-CHRIST
    1 TRIOMPHE DE L'EGLISE
  • 1 décembre 1877.
  • Paris
La lettre

L’Eglise commence son année au moment où elle se prépare à la naissance d’un Dieu fait homme, et elle l’ouvre par la pensée du jugement qui terminera les années et les siècles. Les disciples de Jésus-Christ, à la vue des immenses constructions du Temple, les lui font admirer. « Il n’en restera pas pierre sur pierre« , répond-il. –Quand donc auront lieu ces choses et quand viendra le Fils de l’homme? N’oublions pas cette double question, pour expliquer la double réponse de Notre-Seigneur.

Jésus-Christ répond et à la demande sur la destruction du Temple et à la demande sur sa venue dernière. Dans l’intervalle, en face de l’éternité divine, il n’y aura qu’un instant, quelque chose comme une ombre qui n’est plus. Saisissez, si vous le pouvez, ce qui n’est plus et ce qui a cessé d’être. « Alors on verra le signe du Fils de l’homme venant sur les nuages avec une grande puissance et majesté« .

Il ne suffit pas que chaque homme soit jugé, il faut que dans une séance solennelle l’humanité tout entière le soit aussi. Pourquoi ce double jugement, sinon pour que, après avoir subi notre sentence comme simples particuliers, nous la subissions comme faisant partie de la grande famille humaine et des peuples qui la composent. Jésus-Christ doit le jugement particulier à chaque chrétien, il doit le jugement général à son Eglise. Au jugement particulier les méchants reçoivent le châtiment du mal fait en particulier contre Dieu et contre leurs frères; au jugement général, ce sera le châtiment des peuples contre l’Eglise. Populi, populi in valle concisionis. Et ce jugement n’aura pas tant lieu pour la condamnation des pécheurs que pour la glorification de l’Eglise et la justification de Dieu dans ses voies. Ut justificeris in sermonibus tuis et vineas cum judicaris*. Effrayante victoire des jugements de Dieu dans son gouvernement non-seulement des pêcheurs, mais des nations coupables.

Rendons-nous sincèrement compte de cette vérité qu’au jugement dernier l’humanité entière sera jugée selon toutes les espèces de crimes que les hommes peuvent commettre, et que, s’il y a des crimes individuels, il y en a de collectifs, il y en a de sociaux, et surtout contre la grande société de Dieu avec les hommes, l’Eglise. Entre les individus et Dieu, il y a l’Eglise.

Tout homme sera jugé comme père, comme fils, comme époux, comme chrétien, comme catholique, s’il a le bonheur de l’être, et il ne le serait pas comme citoyen? Mais s’il doit être jugé comme citoyen, il y a donc des péchés contre la société, contre l’Etat. Or ne sont-ce que ceux qui obéissent qui subiront ce jugement? Ceux qui commandent à un degré quelconque ne le subiront-ils pas? Il y a donc les péchés des administrateurs, des magistrats, des chefs de nations, du haut en bas de la hiérarchie. Et s’il y a des péchés de cette espèce, sont-ils irrémissibles? Et s’ils ne sont pas irrémissibles, par qui seront-ils remis, sinon par ceux à qui le pouvoir en a été donné avant la sentence dernière? Ah! heureux ceux qui n’ont à rendre compte d’aucun pouvoir! Mais ceux qui ont à rendre ce compte doivent songer que, depuis le premier degré de la hiérarchie jusqu’au dernier, ne fut-on que garde-champêtre ou électeur, il y a un terrible compte à rendre à ce dernier jugement.

Notes et post-scriptum