ARTICLES|ARTICLES DU PELERIN|PRONES

Informations générales
  • TD 8.103
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  • LE DIMANCHE DE LA TRINITE
  • Le Pèlerin, N. S., III, n° 127, 7 juin 1879, p. 360.
  • TD 8, P. 103.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE DIEU
    1 APOTRES
    1 BIEN SUPREME
    1 EPISCOPAT
    1 FONCTION SACERDOTALE
    1 JESUS-CHRIST CHEF DE L'EGLISE
    1 ORDINATIONS
    1 ORDRE SURNATUREL
    1 ORDRES SACRES
    1 PERFECTIONS DE DIEU
    1 PHILOSOPHIE MODERNE
    1 SAINT-ESPRIT
    1 TRINITE
    2 THOMASSIN, LOUIS
  • 7 juin 1879.
  • Paris
La lettre

Le temps pascal est terminé. Hier l’Eglise a convoqué les lévites aux pieds de ses pontifes, afin de leur communiquer par eux les divers degrés de la hiérarchie sacrée. Elle a accepté la consécration de quelques-uns; à d’autres elle a confié la garde des portes de ses temples, aux autres le droit de lire la parole de Dieu aux fidèles, aux autres le pouvoir sur les puissances de l’enfer; elle en a admis au privilège de servir plus spécialement à l’autel, enfin elle a constitué des sous-diacres et diacres, ministres sacrés, et du corps des diacres elle a tiré ceux qui, oints pour le sacerdoce, doivent offrir et consacrer le corps et le sang de Jésus-Christ, doivent pardonner les péchés, ouvrir les portes du ciel aux pénitents, les fermer aux indignes, instruire le peuple. Tout cela est comme un reflet de la Pentecôte et de la descente du Saint-Esprit, venant communiquer la plénitude du sacerdoce aux apôtres et par eux au corps épiscopal. L’épiscopat qui est fécond propage le sacerdoce qui ne l’est pas, comme le fait observer Thomassin, et cette stérilité du prêtre est utile pour maintenir l’union du sacerdoce avec le pontife qui leur a communiqué le caractère sacré.

Et quel est le but de cette admirable hiérarchie dans le nombre merveilleux de ses membres et dans son unité tout autrement merveilleuse? C’est de montrer la puissance du prince des évêques, Jésus-Christ, et la nécessité du centre; d’où l’épiscopat, le pape, vicaire de Jésus-Christ et son chef visible sur la terre. Et lorsque Jésus-Christ montant au ciel dit à ses apôtres: « Allez enseignez toutes les nations les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », il montrait que si la très adorable Trinité s’occupait tout entière de la formation d’un chrétien par l’adoption au baptême, elle s’occupait à bien plus forte raison de la création de l’Eglise et de son développement, c’est-à-dire du corps et du perfectionnement de Jésus-Christ, quae est corpus ejus et plenitudo ipsius.

Quoi de plus absurde pour la raison qu’un homme disant à douze hommes grossiers et ignorants: « Allez instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit! et ces hommes prêchent, et le Père, le Fils, et le Saint-Esprit, personnes divines, mystère de tous le plus profond, auquel ils ne comprennent rien. Et les nations sont instruites, baptisées, sanctifiées. Qui a fait ce prodige? La Très sainte Trinité, malgré l’incompréhension des apôtres et la corruption des peuples.

Aujourd’hui que l’infidélité étend ses ténèbres et obscurcit les intelligences, on ne nie pas absolument Dieu, on lui fait l’honneur de croire qu’après tout il pourrait bien subsister. Mais croire à la Trinité, à un Dieu en trois personnes, dont la première s’appelle le Père, la seconde le Fils, la troisième le Saint-Esprit; dont le premier est l’Etre infini, principe de tout être, créateur de toutes choses; dont la seconde est la parole, la sagesse, la vérité, qui s’est fait homme pour nous racheter; dont la troisième est l’amour divin, nous communiquant la puissance d’aimer Dieu, de nous unir à lui ici-bas par sa grâce dans l’éternité par sa gloire, quelle folie! et comme la libre pensée est plus sage de douter de tout, de ne rien croire, et au nom de la science de dire qu’elle ne sait rien! Car que sait un savant?

Pour nous qui croyons en Dieu, en Jésus-Christ, au Saint-Esprit, nous remercions le Sauveur des hommes de nous avoir fait enseigner la vérité, communiquer sa grâce, et de nous avoir par l’espérance élevés au-dessus du monde extérieur, au-dessus de nous-mêmes.

Donc, ô Trinité adorable, nous croyons à l’unité de votre nature, à la distinction de vos personnes; nous nous prosternons devant le Père créateur de toutes choses, nous recevons avec foi et obéissance les enseignements du Fils, nous nous plongeons autant que nous en sommes capables dans les torrents de l’amour du Saint-Esprit. O Trinité, en vous est la puissance, la sagesse, l’amour; donnez-nous de votre plénitude tout ce que notre misère est capable de recevoir; donnez-nous la force de vous confesser devant les hommes; donnez-nous la joie de vous posséder dans l’adoration, la lumière, l’union la plus grande pendant l’éternité.

Notes et post-scriptum