- TD 8.115
- ARTICLES|ARTICLES DU PELERIN|PRONES
- LA VISITATION
- Le Pèlerin, N. S., III, n° 131, 5 juillet 1879, p. 424.
- TD 8, P. 115.
- 1 ACTION DE DIEU
1 CHARITE DE MARIE
1 CHARITE ENVERS DIEU
1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
1 FOI DE LA SAINTE VIERGE
1 GLOIRE DE DIEU
1 IMITATION DE LA SAINTE VIERGE
1 LUTTE CONTRE LE MONDE
1 MAGNIFICAT
1 MANQUE DE FOI
1 MERE DE DIEU
1 SAINTE VIERGE
1 VIE CONTEMPLATIVE
2 ELISABETH, SAINTE
2 FRANCOIS DE SALES, SAINT
2 JEAN-BAPTISTE, SAINT
2 MARIE-MADELEINE, SAINTE
2 MARQUEMONT, DENIS-SIMON DE
2 MARTHE, SAINTE
2 VINCENT DE PAUL, SAINT
3 GENEVE
3 LYON
3 NAZARETH - 5 juillet 1879.
- Paris
On se demande pourquoi saint François de Sales a pris le mystère de la Visitation pour vocable de l’Ordre fondé par lui. On peut répondre d’abord que l’évêque de Genève avait voulu faire des soeurs hospitalières. Le mystère de la Visitation était, pour un but pareil, un type admirable. Quand M. de Marquemont, archevêque de Lyon, exigea que les Visitandines fussent placées derrière des grilles, le soin des malades devint impossible; l’humble fondateur confia sa pensée première à saint Vincent de Paul qui en tira le parti que l’on sait, et quant à lui il accepta de faire des Maries avec les Marthes qu’il avait préparées.
Du reste, si Marie, portant depuis quelques jours dans ses chastes entrailles le Dieu fait homme et visitant Elisabeth, sur le point de mettre au monde Jean le précurseur, est un modèle des services charitables que les pieuses chrétienne doivent rendre quelquefois. La Vierge des vierges sanctifiant par sa visite celui qui sera le plus grand des enfants des hommes, est bien un modèle de la vie du zèle pour les âmes qui est une perfection de la charité, comme la prière inspirée qu’elle prononce est le plus magnifique élan de contemplation qui soit jamais parti d’un coeur virginal pour élever les miséricordes et les merveilles de Celui qui est tout-puissant. Et c’est ainsi que le mystère de la Visitation renferme les enseignements les plus féconds pour quiconque veut se déprendre de ce qui passe, et fixer sa pensée, ses désirs, ses espérances, ses joies sur Dieu seul et laisser tomber silencieusement tout ce qui n’est pas lui.
Quoi de plus propre à la vie contemplative que la vue de tous les bienfaits de Dieu envers l’âme fidèle? C’est ce que Marie publia bien haut, quand elle dit: Mon âme glorifie le Seigneur! L’état d’une âme occupée à glorifier constamment Dieu, n’est-ce pas la contemplation la plus parfaite? Et quand dans cette lumière on étudie les miséricordes divines à travers les âges, l’exaltation des humbles, la confusion des orgueilleux, ne va-t-on pas à se désaffectionner de toutes ces joies qui passent comme une fumée, de tous ces gonflements de la vanité qui crèvent comme une bulle de savon?
Prenez le Magnificat, la vraie clef du mystère de la Visitation, et dites si dans les paroles inspirées de la Mère de Dieu ne se trouvent pas les plus profonds principes de la vie de prière et d’adoration, telle qu’elle peut être demandée de toute âme qui veut, comme l’autre Marie, passer ses jours aux pieds de Jésus!
Et en même temps qu’en la considérant par ce côté, Marie, à la Visitation, est un modèle de l’amour divin le plus pur, voyez comme elle pense à tous les âges, comme elle se préoccupe de toutes les générations, un horizon merveilleux se manifeste à elle. Dieu et la sanctification des créatures.
Aussi, comme Elisabeth a raison de déclarer à la Vierge de Nazareth qu’elle est heureuse, parce qu’elle a cru: et beata quae credisti, car tout ce que le Seigneur lui a prédit s’accomplira en elle! Que de magnifiques dons du ciel sont arrêtés en nous par notre peu de foi! Que de magnifiques dons du ciel sont arrêtés en nous par notre peu de foi! Que notre foi très aimante force le ciel à accomplir en nous ses desseins de miséricorde et d’amour!