ARTICLES|ARTICLES DU PELERIN|PRONES

Informations générales
  • TD 8.134
  • ARTICLES|ARTICLES DU PELERIN|PRONES
  • DOUZIEME DIMANCHE APRES LA PENTECOTE
  • Le Pèlerin, N. S., III, n°138, 23 août 1879, p. 540-541.
  • TD 8, P. 134.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DE DIEU SOURCE DE L'APOSTOLAT
    1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 AMOUR DU PROCHAIN SOURCE DE L'APOSTOLAT
    1 ANCIEN TESTAMENT
    1 COMBATS DE L'EGLISE
    1 DIVINITE DE JESUS-CHRIST
    1 ENNEMIS DE JESUS-CHRIST
    1 ENSEIGNEMENT DE JESUS-CHRIST
    1 HUMILITE DE JESUS-CHRIST
    1 JESUS-CHRIST AUTEUR DE LA FOI
    1 ORGUEIL
    1 PLAN DE DIEU
    1 REDEMPTION
    1 SAGESSE HUMAINE
    1 VERTUS DE L'APOTRE
    1 VOLONTE DE DIEU
    2 DAVID, BIBLE
    2 JESSE, BIBLE
    3 OCCIDENT
    3 ORIENT
  • 23 août 1879.
  • Paris
La lettre

En ce temps-là Jésus dit à ses disciples: « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ». En effet, que faut-il de plus à celui qui voit! Jésus, c’est voir Dieu. Qui videt me, videt et Patrem. A la vérité, pour voir Jésus il faut la foi, il faut le désir de le voir, le désir de profiter de son commerce. Jésus introduit dans un monde nouveau, et l’homme terrestre ne comprend rien à ces notions élevées, divines, dont Jésus donne le sens à ceux qui le cherchent et le poursuivent. Qu’est-ce que voir ce que voyaient les apôtres? C’était voir le Dieu qui, s’étant fait homme, venait sauver le genre humain par l’effusion de son sang; c’était voir l’homme plein de grâce et de vérité, la Vérité même comme Fils, Verbe du Père, l’auteur et le consommateur de la foi et de tous les biens spirituels dont la foi est la source.

Le Sauveur était attendu, les prophètes, les patriarches avaient désiré le contempler, le roi David et les saints rois de sa race avaient eu les mêmes aspirations. Mais la plénitude des temps n’était pas venue, et le Rédempteur ne s’était pas montré. La tige de Jessé n’avait pas donné sa fleur, mais dans l’humilité la plus profonde, le fils de l’homme se fait voir à de pauvres ouvriers, et il leur dit: « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ». Pourquoi ces yeux ne sont-ils pas ceux des sages et des grands? parce que le Sauveur vient détruire l’orgueil et la sagesse humaine, et c’est ici que commence la lutte entre ceux qui voient Jésus et ceux qui ne veulent pas le voir. Chose étonnante! depuis que le monde a pu voir Jésus, toutes les controverses, toutes les combinaisons politiques et sociales ont eu pour point de départ et d’action, Jésus. Les persécuteurs, les hérétiques, les barbares ariens, les querelles de l’Orient et de l’Occident, l’islamisme, la réforme, la révolution, n’ont eu pour but que de renverser l’empire de Jésus en tout ou en partie. Qu’est aujourd’hui la question d’Orient, que la question chrétienne? Que des diplomates sans foi traitent le problème au point de vue purement humain, on ni en saurait douter, mais le fait n’en est pas moins là, et pour prendre les choses par le côté le plus actuel, que peut-on voir dans le mouvement révolutionnaire actuel que la plus grande conspiration qui ait été organisée contre l’Eglise de Jésus-Christ?

Or, immédiatement après avoir prononcé ces paroles, le divin Sauveur donne la clef de la force de ses disciples, quand ils voudront rester fidèles à son influence. Un docteur de la loi lui demande quel est le principal commandement; « L’amour de Dieu et du prochain », répond Jésus. -Qui donc est mon prochain? poursuit le docteur. Alors le divin Maître explique la parabole du Samaritain venant en aide à l’homme dépouillé et laissé demi-mort par les voleurs; la charité brille dans tout son éclat en la conduite de cet étranger qui panse les plaies d’un inconnu, et fait des dépenses pour le rendre à la santé.

Tel est notre devoir, telle est notre mission, à nous chrétiens; la charité, la patience, le zèle, la générosité; mais la charité pour Jésus. Jésus est le bon Samaritain; il est prêt à panser toute plaie qui lui est présentée, mais il faut aller à lui, il faut accepter son action bienfaisante; là est la force des disciples de Jésus. Demandons-lui la lumière pour le connaître, la puissance d’imiter sa charité qui ne connaît pas le découragement.

Notes et post-scriptum