ARTICLES|ARTICLES DU PELERIN|PRONES

Informations générales
  • TD 8.140
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  • QUINZIEME DIMANCHE APRES LA PENTECOTE
  • Le Pèlerin, N. S., III, n° 141, 13 septembre 1879, p. 590.
  • TD 8, P. 140.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE LA PRIERE
    1 ATHEISME
    1 BAPTEME
    1 CORRUPTION
    1 ENFER
    1 FORMATION DES JEUNES AUX VERTUS
    1 GENEROSITE DE L'APOTRE
    1 LACHETE
    1 MERE DE FAMILLE
    1 MIRACLES DE JESUS-CHRIST
    1 MORT DE L'AME
    1 PECHE MORTEL
    1 SACRIFICE DE JESUS CHRIST
    1 TITRES DE JESUS-CHRIST
    2 BLANCHE DE CASTILLE
    2 LOUIS, SAINT
    3 FRANCE
    3 LOURDES
    3 NAIM
  • 13 septembre 1879.
  • Paris
La lettre

Notre-Seigneur entre dans Naïm et trouve une veuve conduisant au tombeau son fils unique. Qu’était cette veuve? Et si son fils était mort, n’y était-elle pour rien? Que notre divin Maître, la miséricorde infinie, ait été touché de son malheur, rien d’étonnant; mais enfin faut-il se demander s’il n’y a pas aujourd’hui une foule de jeunes gens qui meurent par la très grande faiblesse de celles qui leur ont donné le jour? Où sont les mères chrétiennes qui disent à leur fils, comme la reine Blanche de Castille à saint Louis de France: « Mon fils, vous savez combien je vous aime, mais j’aimerais mieux vous contempler mort à mes pieds que de vous voir commettre un seul péché mortel ».

La vrai tendresse a disparu. On préfère écouter les caprices, les passions de l’adolescence; on perd les âmes, on fait des ingrats, on se prépare des douleurs cuisantes, irréparables quelquefois. On va jusqu’à favoriser certains désordres. On ouvre la porte à une mort prématurée. Alors on s’arrache les cheveux, et on demande à Dieu ce que l’on a fait pour être traitée avec une cruauté pareille.

La France aussi est une mère, et ce n’est pas seulement sur un fils, mais sur des générations entières qu’elle a perdues, qu’il lui faudrait verser des larmes, si elle était capable de comprendre les crimes qu’elle commet tous les jours, en plongeant les jeunes âmes dans l’immoralité et l’incrédulité. Il y a des crimes sociaux, et tuer l’âme des jeunes gens en est un au premier chef. Allez, allez, livrez au fossoyeur ces corps naguère si pleins de sève et d’avenir, et la tombe et les vers qui les attendent ne sont pas leur fin la plus redoutable. Dans ces corps décomposés par le vice avant le dernier soupir, il y avait une âme baptisée, un jour pure comme les anges, aujourd’hui dégradée et que l’enfer attend; le cachet imprimé sur elle par le sang de Jésus-Christ est ineffaçable, seulement il brillera pour jamais d’un feu sombre comme l’abîme, et ce lui sera un supplice nouveau et inextinguible. Emportez loin de ses compagnons ce réprouvé. Ils le rejoindront bientôt, mais en attendant qu’un sort pareil à celui de ce malheureux les atteigne, ils veulent être débarrassés de son souvenir comme d’un remords. Emportez-le donc au plus vite.

Mais tous ne seront pas emportés. Voilà que Jésus approche et ordonne que le cadavre s’arrête. « Jeune homme, je vous le commande, levez-vous », et le jeune homme se leva.

Magnifique dévotion, dont devraient être embrasés tous ceux qui aiment la jeunesse de France: la dévotion à Jésus rendant à la veuve de Naïm son fils expiré! Que de jeunes chrétiens s’en vont ainsi loin de la vie de la foi, loin de la sainteté des vertus à la corruption du péché, à la tombe infernale! assez de grands coupables les y poussent, les y portent, efferebatur. Mais Jésus est là avec sa puissance de commandement suprême. Qu’on lui obéisse! Que le brancard funèbre soit déposé, que le Sauveur fasse entendre ses ordres. Adolescens, tibi dico, surge. Quelle admirable mission que de continuer l’oeuvre de Jésus-Christ, la résurrection des jeunes gens victimes d’un trépas pire que le trépas des corps. Sachons l’entreprendre par tous les moyens légitimes, surtout par la prière. Des prodiges ont été vus nombreux devant l’image de Marie, ces prodiges pour moi ne sont qu’une figure. Sachons rendre la vue aux aveugles, l’ouïe aux sourds, le mouvement aux paralytiques, la vie aux morts du monde spirituel. Les miracles de Lourdes sont un gage. Le grand miracle sera le salut de la jeunesse de France.

Notes et post-scriptum