ARTICLES|ARTICLES DU PELERIN|PRONES

Informations générales
  • TD 8.147
  • ARTICLES|ARTICLES DU PELERIN|PRONES
  • DIX-HUITIEME DIMANCHE APRES LA PENTECOTE
  • Le Pèlerin, N. S., III, n° 144, 4 octobre 1879, p. 637.
  • TD 8, P. 147.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
    1 FAUSSE SCIENCE
    1 JESUS-CHRIST AUTEUR DU PARDON
    1 JUIFS
    1 LIBRE PENSEE
    1 MERE DE DIEU
    1 MIRACLES DE JESUS-CHRIST
    1 MIRACLES DE LA SAINTE VIERGE
    1 SACRILEGE
    1 TITRES DE JESUS-CHRIST
    1 TRIOMPHE DE L'EGLISE
    2 ROYER-COLLARD, ALBERT-PAUL
    2 SOCRATE
    3 ATHENES
    3 JERUSALEM
    3 LOURDES
  • 4 octobre 1879.
  • Paris
La lettre

Les pharisiens ont toujours moyen de trouver mal ce que fait Notre-Seigneur; il n’est pas si petit prodige que le Sauveur se permette dans sa compatissante miséricorde pour les pauvres malades qu’ils ne retrouvent à redire. Cela se voit bien encore aujourd’hui. Quelle absurdité d’aller à Lourdes chercher la santé! mais si Jésus-Christ, au lieu des guérisons de la piscine probatique confiée à un ange qui remue l’eau quand cela lui plaît, de façon qu’on ne sait jamais ni le jour ni l’heure, veut donner cette mission à sa Mère et lui accorder le redressement des boiteux, le mouvement des paralytiques, la dissipation des ankyloses, la faculté de marcher sans trochanter, il est bien libre. Voyons un peu, Dieu peut-il faire des miracles? Non, disent les libres penseurs, cela gêne la science; mais si les faits sont là? -Rien d’absurde comme un fait, disait M. Royer-Collard, dans son bon temps. -Oui, mais aussi rien de plus têtu. J’ai vu, de mes yeux vu, des gens qui depuis 9 ans n’avaient marché que quelques fois et avec des béquilles, qui depuis 17 mois n’avaient pu mettre un pied par terre, qui avaient un genou ankylosé, marcher comme vous et moi et fléchir le genou bien mieux que moi. Le tout avait été l’affaire d’un bain pris à la piscine de Lourdes; qu’en dites-vous? -Argument de vieille femme, ou, si vous y tenez bien fort, maladie nouvelle; les fous ont toutes sortes de manies. Voulez-vous qu’avec votre entêtement nous appelions la vôtre miraculomanie? -A merveille, mais qui est miraculomane? Est-ce le malade qui se figure guéri quand il ne l’est pas? est-ce le témoin qui croit à une guérison qui n’existe en aucune façon? Serait-ce par hasard le savant, ou soi-disant tel, qui nie une guérison prodigieuse quand elle a eu bel et bien lieu? -Citoyen clérical, vous m’insultez en me croyant une manie quelconque. -Citoyen non clérical, que faites-vous en face des foules qui crient au prodige, et des malades qui affirment se bien porter depuis leur pèlerinage?

La discussion pourrait se prolonger entre gens qui, croyants ou incrédules, n’ont pas vu de miracle; pour moi, j’ai vu, j’ai touché, cela me suffit.

Cela suffisait trop aux pharisiens, aussi s’en prenaient-ils à tout. Jésus avait fait le miracle un jour de sabbat. Oh! le scandale, guérir le jour du Seigneur! Est-ce que par hasard un miracle est une oeuvre servile? -Pas le moins du monde; mais quand on est à bout de bonnes raisons, on s’accroche à celle qu’on trouve. Qui se noie saisit la première planche qu’il trouve sous sa main.

Mais il n’avait pas fait de miracle matériel, il s’était contenté de dire au paralytique: « Mon fils, ayez confiance, vos péchés vous serons remis. » Quel impertinent! il absout les pécheurs et remet les péchés. Vous doutez de sa parole; « donc, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme peut remettre les péchés ». Il se tourne vers le paralytique: « Lève-toi, lui dit-il, prends ton lit et va te promener ». Notez qu’il avait fallu le porter; on ne le porte plus, il se porte lui-même, il se porte très bien, et, par dessus le marché, emporte son lit dans lequel on l’avait apporté. Voilà de quoi rendre furieux les savants modernes du temps, car, il y a deux mille ans, on voyait depuis longtemps des savants modernes. Les savants modernes et puis vieillis datent de loin. Sous Socrate on les appelait les sophistes: ils donnèrent à Athènes la ciguë à Socrate, à Jérusalem ils crucifièrent Jésus, en 93 ils tuèrent des prêtres; que feront-ils bientôt? Empoisonner, crucifier, couper le cou aux adversaires est le meilleur moyen de les rendre taisants.

L’Eglise le sait, Elle connaît la méthode et son obstination finit toujours par triompher. Il faut que le Fils de l’homme soit bien puissant, pour avoir de pareils témoins de sa doctrine et de ses miracles que rien ne peut décourager et qui finissent par avoir le dernier mot.

Notes et post-scriptum