ARTICLES|ARTICLES DU PELERIN|PRONES

Informations générales
  • TD 8.178
  • ARTICLES|ARTICLES DU PELERIN|PRONES
  • LE SAINT NOM DE JESUS
  • Le Pèlerin, N. S., III, n° 159, 17 janvier 1880, p. 874.
  • TD 8, P. 178.
Informations détaillées
  • 1 ANNONCIATION
    1 AUGUSTIN
    1 BLASPHEME
    1 CHATIMENT
    1 CONFESSION DU NOM DE JESUS-CHRIST
    1 ENFER
    1 ENNEMIS DE JESUS-CHRIST
    1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 GLORIFICATION DE JESUS-CHRIST
    1 MERE DE DIEU
    1 MONDE ADVERSAIRE
    1 SAGESSE DE DIEU
    1 SAGESSE HUMAINE
    1 SAINT-ESPRIT
    1 SAINTETE DE L'EGLISE
    1 SALUT DU GENRE HUMAIN
    1 SATAN
    1 SOUFFRANCES DE JESUS-CHRIST
    1 SOUVERAINETE DIVINE
    1 TITRES DE JESUS-CHRIST
    1 TRIOMPHE DE L'EGLISE
    3 BABEL
    3 JERUSALEM
  • 17 janvier 1880.
  • Paris
La lettre

Non terrible à l’enfer autant que doux aux fils de l’adoption. Tout genou doit fléchir à ce nom. Au ciel, où celui qui le porte est entré en vainqueur; sur la terre précipités ceux qui ont repoussé les bienfaits célestes. Or, avant tout voyez la double prophétie. L’ange dit à Marie en parlant du Verbe fait chair: « Vous l’appellerez Jésus, car il sauvera son peuple de ses péchés ». Et depuis dix-neuf siècles le salut se poursuit. Le règne de Jésus est-il diminué? On rougit, on complote. Du haut du ciel, le Roi pacifique regarde les complots et les déjoue; il entend le rougissement et il s’en rit, et dans combien de circonstances, le calme ne succède-t-il pas comme instantanément à la tempête?

L’oeuvre du salut des hommes se poursuit. Les instruments sont insensés, faibles, imprudents; ce sont des riens. Dieu se sert de ce qui n’est pas, des imprudences humaines, de la faiblesse des pécheurs, de la folie des prédicateurs, stultitiam praedicationis. Il lui plaît que l’instrument apostolique porte je ne sais quel caractère de folie; cela fait bien pour perdre la sagesse des sages. Entendez-vous, magnifiques habiles, conspirateurs qui conduisez (vous le croyez du moins) les masses à l’assaut de l’Eglise? Le petit enfant qui n’est pas encore sauvera son peuple, le peuple chrétien, non seulement de ses ennemis, ce qui est peu, mais de ses propres crimes, et voilà le prodige. Comment se fera-t-il? O Marie, l’ange dans sa réponse vous a révélé le mystère de la Vierge devenue mère d’un Dieu, et cette réponse s’applique aussi à une autre mère et épouse comme vous, l’Eglise, ainsi que l’enseigne saint Augustin (Ecclesia quoque virgo et mater est. (Lib. de virginitate.) L’Ange a dit à Marie: Spiritus Sanctus superveniet in te, et le Verbe s’est fait chair. L’Ange dit à l’Eglise aussi à tous les jours d’épreuve: « Courage! l’Esprit de Dieu viendra en vous ». Il est venu, il y habite par la doctrine et par les sacrements, par son assistance perpétuelle, mais à certains moments il semble y venir à nouveau, avec une abondance plus grande, toutes les fois qu’un combat devra se livrer, l’Esprit de Dieu surviendra pour décider la victoire, et je vous demande ce qu’est l’esprit du monde uni à tout l’esprit du diable contre l’Esprit de Dieu? Or, c’est ainsi qu’il faut poser l’état de la lutte: le monde et Satan. Ils sont forts, très forts. Mais est-ce que par hasard on peut supposer que l’Esprit de Dieu ne l’est pas bien davantage? Et les immortels principes qui mettent la souveraineté des hommes, ou de l’homme, à la place de la souveraineté de Dieu, voudraient- ils nous persuader que la créature est plus puissante que son Créateur? Non, non, Jésus laisse dire; il laissait les pharisiens blasphémer au pied de la croix. Les pharisiens ont eu leur tour; interrogez, si vous en doutez, les ruines prédites de Jérusalem. On blasphème peut-être plus aujourd’hui; dans tous les cas, les blasphèmateurs sont bien plus nombreux qu’ils ne l’étaient au Calvaire; les savants, les diplomates, les rois, les empereurs, les peuples, tous se sont mis de la partie. Toutes les forces humaines sont à l’heure présente rangées en bataille, poussées q’elles sont par les forces de l’enfer. Lecteurs chrétiens, regardez: qu’est à ce moment l’Eglise? Très peu de chose, en face de pareilles légions. Eh bien! soyez attentifs, et vous verrez que l’oeuvre de la dispersion de Babel est déjà commencée. Qui habitat in coelis irridebit eos, et Dominus subsannabit eos. Je crois voir la bataille déjà gagnée. Vous ne voyez pas comme moi; je vous ajourne par miséricorde à dix ans.

O nom divin de Jésus, je vous en conjure, sauvez votre peuple! Sans doute, vous avez vos rayons, vous avez aussi vos nuages; vous éclatez en triomphateur par les uns, vous éprouvez notre foi par l’obscurité mystérieuse des autres; mais vous êtes toujours là caché, endormi, persécuté, fugitif, prisonnier, mourant sur le bois infâme; vous êtes là aussi, brisant les portes de la mort, êmoussant son aiguillon, donnant la vie à qui vous la demande, dominant les tempêtes quand il vous convient. O Jésus, sauvez-nous! A vous seul appartient ce nom qui dit ce que vous voulez nous être, et que par vous nous soyons sauvés des ennemis qui nous enveloppent, que par vous nous puissions triompher, comme on triomphe au ciel avec les anges et les saints.

Notes et post-scriptum