ARTICLES

Informations générales
  • TD 9.49
  • ARTICLES
  • LA RUSSIE.
  • La Croix, I, juin 1880, p. 121-124.
  • TD 9, P. 49; CO 173.
Informations détaillées
  • 1 ABSOLUTISME
    1 AGRICULTEURS
    1 ATHEISME
    1 CLASSES INFERIEURES
    1 CLERGE ORTHODOXE
    1 CLERGE RUSSE
    1 EGLISE
    1 ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
    1 ESCLAVAGE
    1 ETUDIANTS
    1 FONCTIONNAIRES
    1 IDEES REVOLUTIONNAIRES
    1 JEUNESSE
    1 JUSTICE
    1 LUXURE
    1 NATIONALITE
    1 NIHILISME
    1 NOBLESSE
    1 PASSIONS MAUVAISES
    1 PEUPLE
    1 PRESSE
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 RUSSES
    1 SCHISME SLAVE
    1 SOCIETES SECRETES
    1 SOUVERAIN PROFANE
    1 THEOLOGIE
    1 TRANSFORMATION SOCIALE
    2 ALEXANDRE I, TSAR
    2 ALEXANDRE II, TSAR
    2 BUCHNER, LUDWIG
    2 CATHERINE II
    2 HEGEL, FRIEDRICH
    2 LORIS-MELIKOV, GENERAL
    2 LOUIS XV
    2 MAISTRE, JOSEPH DE
    2 MOLESCHOTT, JAKOV
    2 NICOLAS I
    2 PIERRE LE GRAND
    2 POUGATCHEV, EMELIAN
    2 ROMANOV, DYNASTIE
    2 TOLSTOI, DIMITRI-ANDREIEVITCH
    3 ALLEMAGNE
    3 ANGLETERRE
    3 AUTRICHE
    3 BULGARIE
    3 CONSTANTINOPLE
    3 CRIMEE
    3 EGYPTE
    3 ETATS-UNIS
    3 EUROPE
    3 FINLANDE
    3 FRANCE
    3 INDE
    3 IRLANDE
    3 NORD
    3 ORIENT
    3 POLOGNE
    3 ROUMANIE
    3 RUSSIE
    3 SAINT-PETERSBOURG
    3 SIBERIE
    3 TURKESTAN
    3 TURQUIE
  • juin 1880.
  • Paris
La lettre

I. En examinant ce que j’ai déjà donné de mes appréciations sur la Russie, on s’est demandé peut-être si la sévérité de mes jugements était bien le langage d’un ami. Je crois aimer la Russie, et je lui découvre les plaies qui la rongent pour l’aider à les guérir.

Il a fallu montrer le pouvoir des grands princes de Moscou unifiant le futur empire par des guerres, des meurtres de famille, des cruautés plus asiatiques qu’européennes. Pierre Ier se présente et ne s’occupe que du développement matériel de ses Etats et de l’asservissement d’une Eglise que l’ignorance maintenait pourtant assez bas. Les héritiers de cet homme extraordinaire, cruel, débauché, sans principes moraux, se livrèrent à des scandales qui eussent compromis les affaires si la main ferme de Catherine II ne les eût relevées au point de vue politique. Mais que furent les moeurs, que furent les croyances de cette princesse? Elle intronisa par son commerce avec les esprits forts, l’incrédulité dans ses Etats; elle favorisa toute débauche; son fils étranglé, fit comprendre de quoi était capable la noblesse russe. Les sociétés secrètes, introduites par Alexandre Ier, du moins avec sa permission, menacèrent la dynastie des Romanoff. A l’avènement de Nicolas Ier, le despotisme auquel il eut recours pour sauver, croyait-il, l’empire, créa un Etat, une armée, des finances factices. La guerre de Crimée le prouva bien. Alexandre II voulut changer de système; il accomplit l’affranchissement des serfs, que gagna-t-il?

C’est que certaines mesures ne suffisent pas pour sauver un peuple. En Russie, on s’est occupé beaucoup du corps, fort peu de l’âme. Le peuple est encore plus ignorant que ses prêtres, et ce n’est pas peu dire. Le Russe est bon, il a la foi, la foi superstitieuse à certaines pratiques; mais ne lui demandez pas d’aller au delà, l’absence d’instruction l’en rend complètement incapable. Le Russe a de l’esprit, la finesse de l’opprimé qui cherche à rompre le joug et à qui beaucoup de moyens sont bons.

D’ailleurs, y a-t-il au-dessus du peuple une classe préoccupée de le relever de son affaissement moral? La noblesse? celle de cour est corrompue comme ne l’étaient pas en France les marquis de Louis XV. Les employés? Mais quand Pierre Ier en a rêvé l’organisation avec les quatorze degrés du Tchin, je ne sais s’il prévoyait que la paresse, la concussion, la vénalité, seraient les vers rongeurs de ce qu’il regardait comme un de ses chefs-d’oeuvre. Les jeunes générations? celles des paysans ont assez entendu parler liberté pour vouloir goûter de ce fruit: les étudiants tiennent médiocrement à la science; j’ai déjà dit que depuis peu d’années plus de cinquante et un mille d’entre eux avaient quitté les bancs de l’ùniversité pour entrer dans la perception des eaux-de-vie. C’est que le comte Tolstoy n’a pas rendu commode la vie universitaire; et puis, en poursuivant les fraudeurs, il est si agréable de trouver moyen de vivre en fraudant soi-même.

Je ne reviens pas sur ce que j’ai dit de l’infériorité des prêtres russes. Quelques membres du clergé noir vont étudier dans les universités allemandes et en rapportent une théologie rationaliste qui n’est presque plus chrétienne.

Les paysans sont, paraît-il, assez désenchantés de l’affranchissement des serfs. Ils avaient espéré que toutes les terres leur appartiendraient; quand ils ont vu qu’une partie restait encore aux grands propriétaires, qui n’a pas été content? les paysans. Si la propagande révolutionnaire les attaquait aujourd’hui, ils lui prêteraient peut-être beaucoup plus attention que par le passé.

On dit que les tribunaux sont plus honnêtes qu’autrefois. J’y consens avec joie. Pourtant que de descriptions n’avons- nous pas et de la vénalité et des lenteurs de la justice russe? Le czar n’a pas encore renoncé à réserver à sa suprême autorité une foule de cas qui le touchent de plus près. Les grands ont leurs moyens d’action et les plus fermes magistrats sont arrêtés par l’influence de courtisans intéressés à ce qu’on ne soulève pas certains voiles. Puis de temps à autre, le czar veut et ne veut pas. Il veut la répressions du nihilisme, il nomme le général Loris-Melikoff pour guérir cette affreuse plaie; mais si celui-ci emploie des moyens de persuasion qui lui ont réussi ailleurs, si au lieu d’être le bourreau des pestiférés il veut en être le médecin, aussitôt le parti de la vieille Russie se dresse avec indignation et déclare l’empire perdu, parce que en frappant vigoureusement les grands coupables, on veut ramener, par plus de miséricorde, les égarés.

Le grand danger de la contagion présente est de demander beaucoup de médecins, à condition de ne suivre l’avis d’aucun et de se maintenir dans la vieille routine. Cependant le mal fait de rapides progrès; ce mal s’appelle aujourd’hui le nihilisme; je l’ai étudié sérieusement, je voudrais en dire mon opinion.

II. Il faut distinguer trois faits dans le nihilisme: ses doctrines, le fond sur lequel il repose, son organisation.

Le comte de Maistre avait dit, il y a plus de soixante ans, que la Russie arriverait au riénisme, c’est la même chose que le nihilisme. Les croyances russes ont trop peu de solidité pour tenir contre une controverse sérieuse. Qu’est-ce que l’infaillibilité du synode en matière de foi? Qu’est-ce qu’un procureur général, aide de camp de l’empereur, amovible à volonté et dirigeant des évêques prêts à dire au pouvoir, comme certains représentants du peuple: « Monsieur le ministre,qu’est-ce qui est vrai aujourd’hui? » Qu’est-ce que ce malheureux clergé blanc digne de tant de compassion, parce qu’il se trouve parqué dans la nécessité de poursuivre l’état de ses pères et de ses grand-pères? N’est-il pas une vraie caste comme celles de l’Egypte ou de l’Inde, mais une caste vouée à toutes les misères et à toutes les vexations, et de la part des grands qui le méprisent, et de la part des paysans qui le détestent tous les jours davantage, et de la part des évêques qui l’écrasent? La tête des évêques est sous la botte du procureur général du synode, les évêques mettent la tête du clergé blanc sous leur talon. Est-ce exactement vrai? J’en trouve l’attestation en bien des ouvrages sur la Russie.

Encore une fois, quelle science ecclésiastique règne en ces pays? J’ai cherché, je n’ai rien découvert.

Qu’en face de cette nullité complète de doctrine religieuse, les jeunes gens, à qui on avait permis d’étudier dans les universités allemandes, se soient précipités sur les doctrines d’Hégel, aient abandonné Hégel pour Buchner, pour Moleschott, et pour je ne sais quel autre nouveau savant dont le nom m’échappe, quoi d’étonnant? Ils varient du panthéïsme au matérialisme, ils finissent par ne croire à rien, et voilà le nihilisme enfanté.

Ajoutez les passions avec des hommes sans aucun principe, vivant selon d’impossibles théories, peu logiques, peu capables de raisonner, paresseux, à de rares exceptions près, pour les travaux de l’esprit, et pourtant vaniteux de leur science encore plus que nos savants nouveaux. Qu’y a-t-il au fond de tout cela? Une grande propension à voir les choses comme les passions les leur montrent. Disposé à accepter toutes les contradictions, peu leur importe s’ils atteignent leur but.

La plus forte objection qui se dresse contre eux est celle-ci: Vous parlez de la Russie, mais de quelle Russie, s’il vous plaît? -Du peuple? Il ne vous comprend pas encore et ne vous comprendra pas de longtemps. -Des grands? Ils sentent bien que vous seriez leur ruine et ne se servent de vous que comme d’un moyen politique. -Des universités? D’une part, elles vous seront ouvertes ou fermées selon la volonté de l’empereur; d’autre part, ce n’est pas l’ambition de la science qui enflamme la jeunesse, elle abandonne vite cette science quand l’appât d’un lucre facile à obtenir la pousse à la désertion. Les faits sont là. Que conclure? C’est qu’une jeunesse sans foi, mais pleine de passions, de rêveries, d’aspirations ambitieuses veut un changement, et que pour l’obtenir tous les moyens lui sont bons; que quelques intrigants probablement haut placés l’exploitent, que les sociétés secrètes peuvent trouver là une ample matière à manipuler, que quelques hommes de talent peuvent donner un certain mouvement à une masse moins considérable qu’on ne le croit, mais dont il faut tenir compte, parce qu’elle est poussée par des meneurs prêts à tout.

L’Univers, dans son numéro du 19 avril dernier, publiait un article très intéressant sur l’état moral de la Russie et disait que dans ce pays il n’y avait de fait que le parti révolutionnaire. J’en suis convaincu; mais entendons-nous: voulez-vous parler des nihilistes seuls? Je vous arrête: les nihilistes pourraient être vite réprimés, sans les connivences d’une police vénale. Mais voyez sur quelle puissance s’appuie la révolution: sur la négation de toute croyance dans presque toutes les classes élevées, sur l’ignorance, la superstition et les idées les plus communistes chez le peuple, sur des mécontentements profonds causés par le partage des terres, sur la corruption croissante des grandes villes, sur l’incurie des tribunaux et de l’administration, sur les liens de famille prêts à se rompre. Que faut-il de plus pour dire qu’en Russie le nihilisme en lui-même est peu de chose, mais que l’esprit révolutionnaire y est effrayant par son extension?

Tout le monde est mécontent, tous aspirant à des changements plus ou moins profonds. Il est impossible que quelques bouleversements n’aient pas lieu, mais les nihilistes y seront peu. Leurs racines à eux sont encore trop à la surface pour pouvoir exercer une autre action que la terreur par l’assassinat. Ces folies furieuses ont un temps, mais ne sauraient durer.

Je voulais parler de l’organisation nihiliste, j’y renonce. Qui a étudié les sociétés secrètes les connaît toutes. Il y a chez les nihilistes des conciliabules, des proclamations, des presses clandestines. On cherche à saisir les proclamations et leurs auteurs, on fait bien; car la vie de la nation étant concentrée sur la tête du czar, tirez sur le czar, tuez-le, et la vie est arrêtée. Voilà peut-être une des plus frappantes démonstrations du danger à ce que le pouvoir réside en un seul homme, à moins que cet homme ne s’appuie sur un ensemble d’institutions qui, lors de sa disparition, maintiendront la vie dans la société. On cherche en Russie, et l’on ne trouve rien de semblable.

Alexandre II n’a peut-être pas assez vu combien l’affranchissent des serfs a fait tomber d’illusions chez eux et leur a enlevé le prestige qui les attachait si fortement au souverain. Heureusement que pour longtemps encore la variété des peuples conquis au sceptre russe empêchera une entente commune, et si les empereurs savent se servir de ces éléments, ils peuvent renvoyer à une époque éloignée la révolution générale

Mais qu’on ne se le dissimule point, le mal n’est pas le nihilisme seul; le mal, c’est l’esprit révolutionnaire communiqué à un peuple qui n’était pas prêt à le recevoir et chez qui il peut faire encore plus de ravages que chez les vieilles nations d’Europe.

III. Partant de ces idées, où se mêlent de grandes appréhensions, je cherche quel est l’avenir probable de la Russie.

La Russie n’a pas eu, jusqu’à ce jour, d’âge mûr; elle a été, de longs siècles, dans l’enfance; sa jeunesse a été brillante; serait-il vrai que l’on trouve déjà chez elle de nombreux symptômes de décrépitude?

Ce qui fait la vie d’un peuple, ce sont les principes; je n’en trouve ni chez les grands, ni dans les classes instruites, ni dans le commerce, qui est encore peu de chose, ni dans le peuple. L’incrédulité, l’ignorance, la superstition, ajoutez une absurde prétention à la science, je ne reviens pas sur le point de vue moral, que reste-t-il?

Si l’empereur ne sait pas profiter de la variété que des nationalités différentes entre ses sujets, ces nationalités tôt ou tard se scinderont: la Russie aura cessé d’exister. Et qui peut affirmer que là où Pougatcheff a échoué sous Catherine II, d’autres ne réussiront pas? Quand la Sibérie aura été peuplée d’une majorité de révoltés, la Sibérie ne pourra-t-elle pas donner le signal de la séparation? La vaillante Roumanie, mécontente de l’ingratitude ruse après la dernière guerre, ne peut-elle pas préparer une ligne séparatiste? Les Bulgares détestaient les Turcs; si mes renseignements sont exacts, actuellement ils détestent encore plus les Russes, et je crois bien qu’avec un peu d’aide ils se chargeront d’être le fossé infranchissable entre Saint-Pétersbourg et Constantinople. Des événements solennels se préparent, car, si la Prusse veut conquérir quelque chose en Finlande ou se le fait céder, prétendra-t-on que ce lui sera impossible? Et si la Pologne, toujours catholique, veut de son côté revenir à l’existence, qui dira qu’à un moment donné l’Autriche ne l’y aidera pas? Je ne vois que le Turkestan où la Russie ne rencontre pas d’obstacle sérieux, et encore! Les Anglais ne sont-ils pas là?

Encore une fois, qu’elles peuvent être les espérances de la Russie?

Ces espérances, les voici. La Pologne se partage en deux fractions bien caractérisées: la fraction révolutionnaire et la fraction catholique. La première est celle qui a surtout causé les soulèvements, les insurrections, et celle qui a fait cause commune avec les nihilistes, puisque d’aucuns prétendent que le berceau du nihilisme c’est la Pologne. Cette fraction s’unira à la Russie anarchiste et poussera autant qu’elle le pourra à la république universelle.

A côté, je vois la vieille Pologne catholique qui s’est toujours affirmée, qui, sous les coups de la plus atroce tyrannie, a pu commettre peut-être quelques imprudences, mais qui par son inébranlable foi porte seule le salut social dans son coeur. Le czar permet encore contre elle d’horribles persécutions, que l’ancien procureur du saint synode, le comte Tolstoy, exécute avec la ferveur d’un dévot qui a plus que des fredaines à se faire pardonner. La Pologne résiste toujours et j’ai la ferme espérance qu’elle sera plus forte que ses bourreaux.

Ce jour-là on verra en Russie quelque chose de ce qui se passait il y a deux cents ans aux Etats-Unis, en Angleterre, en Irlande. Peu à peu la liberté religieuse retrouvera ses droits, et l’on verra l’Eglise catholique jeter sa semence divine dans ces terres, où l’ignorance et la superstition avaient préparé la ruine de tout ordre moral.

Le Russe est croyant. Pourquoi ne lui donnerait-on pas la vraie foi? Le Russe est voleur, mais il est aumônier; on voit des ouvriers russes voler pour donner: pourquoi n’éclairerait-on pas leur charité? ce serait chose impossible avec des prêtres qui cherchent à faire fortune d’une foule de revenus adieux. Ah! le jour où des missionnaires désintéressés s’adresseront à cette vaillante race, le jour où l’on remplacera par le souffle chrétien toutes ces défectueuses traditions, dont l’absurdité révèle encore chez ceux qui les conservent la croyance à un monde supérieur et la puissance du dévouement! ce jour-là, soyez-en certains, de grands dangers auront été écartés de l’empire de Russie.

Mais il faut pour atteindre ce but une bienveillante tolérance. -Qui vous dit qu’on ne l’accordera pas, un peu plus tôt, un peu plus tard? Le nihilisme, la révolution préparent l’affranchissement de la presse. Ce jour-là, il y aura des catastrophes, mais la vraie prédication pourra pénétrer dans ces vastes régions. Le travail sera lent mais irrésistible, car les horreurs de l’anarchie pousseront les âmes honnêtes vers le seul refuse social: la vérité entière.

Les populations de l’Orient et du Nord ont toutes subi l’influence de l’astuce schismatique et celle de la brutalité sauvage des monarques russes et turcs. Cela s’est modifié par la force des événements; il reste pourtant toujours une impression funeste. La doctrine catholique peut seule la dissiper.

Il est impossible que de tous les effondrements qui s’opèrent, ne sorte pas une puissance régénératrice; à moins que ceux qui ont donné à l’Europe le triste spectacle de la fin de la Pologne ne soient condamnés à donner, plus tôt que l’on ne pense, celui de la fin de la Russie.

Il m’est impossible de me livrer davantage à ces tristes prévisions. Mais peut-être vaut-il mieux attendre quelque temps avant de développer plus au long les motifs d’espérer. La Russie ne peut rester toujours sous le joug d’une volonté unique. Les améliorations menteuses désirées par les hommes du désordre forceront à des améliorations vraies appuyées par les esprits intelligents et amis de la patrie.

C’est vers ceux-là qu’on sera obligé de se tourner. Quand leur jour arrivera-t-il? plus tôt qu’on ne le pense, si les intrigues de quelques grands seigneurs, qui ont tout intérêt à pêcher en eau trouble, ne transforment pas, à force d’immoralité politique, un état grave en une de ces révolutions où le fanatisme, l’incrédulité, les passions les plus basses amoncellent en quelques jours des ruines que des siècles même ne suffisent pas à réparer.

Un ami de la Russie.
Notes et post-scriptum