ARTICLES

Informations générales
  • TD 9.215
  • ARTICLES
  • LES SOCIETES SECRETES ET LA SOCIETE. (1)
  • La Croix, I, octobre 1880, p. 459-462.
  • TD 9, P. 215; CO 185.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU PAPE
    1 ANARCHISTES
    1 ANTECHRIST
    1 ATHEISME
    1 CHATIMENT
    1 COMMUNE
    1 COMMUNISME
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 CONGRES SOCIALISTE
    1 DEESSE RAISON
    1 DESOBEISSANCE
    1 DEVOIR
    1 DROITS DE DIEU
    1 DROITS DE L'HOMME
    1 EGALITE
    1 EGLISE
    1 EMPIRE DE SATAN
    1 ENFER ADVERSAIRE
    1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 ENSEIGNEMENT DE LA PHILOSOPHIE
    1 FAMILLE
    1 FAUSSE SCIENCE
    1 FEMMES
    1 FRANC-MACONNERIE
    1 HAINE CONTRE DIEU
    1 HERESIE
    1 HISTOIRE DE L'EGLISE
    1 INSTITUTS RELIGIEUX
    1 INTELLIGENCE
    1 JANSENISME
    1 JESUS-CHRIST
    1 JUSTICE COMMUNISTE
    1 LIBRE PENSEE
    1 LOI DIVINE
    1 LUXURE
    1 MATERIALISME
    1 MENSONGE
    1 MEURTRE
    1 MORALE
    1 MORALE INDEPENDANTE
    1 NIHILISME
    1 PAGANISME
    1 PANTHEISME
    1 PERSECUTIONS
    1 PHILOSOPHIE MODERNE
    1 PROPRIETES FONCIERES
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    1 RESPONSABILITE
    1 REVELATION
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 SAGESSE DE DIEU
    1 SATAN
    1 SCEPTICISME
    1 SECTE
    1 SOCIALISTES
    1 SOCIETE
    1 SOCIETES SECRETES
    1 SPOLIATEURS
    1 SUICIDE
    1 TERRORISTES
    1 TRAVAIL
    1 TRIOMPHE DE L'EGLISE
    1 UNITE CATHOLIQUE
    2 BISMARCK, OTTO VON
    2 DANTON
    2 DESCHAMPS, NICOLAS
    2 ETZEL, GENERAL
    2 FREDERIC II, ROI DE PRUSSE
    2 GAMBETTA, LEON
    2 HENRI VIII
    2 JANNET, CLAUDIO
    2 MAISTRE, JOSEPH DE
    2 MANES
    2 MARAT, JEAN-PAUL
    2 MIRABEAU
    2 PHILIPPE-EGALITE
    2 ROBESPIERRE, MAXIMILIEN DE
    2 ROUSSEAU, JEAN-JACQUES
    2 VOLTAIRE
    3 ALEXANDRIE, EGYPTE
    3 ALLEMAGNE
    3 EGYPTE
    3 FRANCE
    3 GRECE
    3 HOLLANDE
    3 NAPLES
    3 PARIS
    3 PERSE
    3 ROME
    3 RUSSIE
  • octobre 1880.
  • Paris
La lettre

I. L’homme a toujours la passion de se croire plus savant que ses semblables; de là les mystères païens de l’Orient, de l’Egypte et de la Grèce, où l’on révélait ce que le public était censé ignorer. Et les hommes s’y sont toujours laissés prendre; exemple, le secret de la Franc-maçonnerie. Ce n’est pas que souvent le voile du mystère ne recouvrît le complot: la puissance des ténèbres a toujours été grande; les ténèbres sont un supplice, d’autres ténèbres sont un moyen de le mériter.

Nous avions eu, grâce au R.P.Deschamps, toute une révélation à propos de la Franc-maçonnerie; mais, faut-il le dire, ses volumes que nous avions lus avec un grand intérêt étaient un peu massifs et capables de rebuter un lecteur insuffisamment pourvu d’un certain degré d’obstination.

Grâce à M. Claudio Janet, ces pages précieuses ont acquis du charme. L’ordre est plus grand, le style est plus pur, la suppression de quelques inutilités rend la marche plus facile. Une belle introduction aide à mieux saisir l’ensemble; des détails acquis sur les faits et gestes de la Franc-maçonnerie ont permis d’ajouter quelques chapitres d’un intérêt tout naturel, tout actuel. Je recommande ceci à tout catholique intelligent, désireux de posséder la clef de bien des faits de l’histoire moderne.

II. Quelles sont les origines des sociétés secrètes?

Si vous prenez depuis Jésus-Christ, vous avez les gnostiques, ces libres penseurs des premiers siècles; l’école platonicienne d’Alexandre, mais surtout Manès, l’esclave de Ctésiphon, enrichi par une veuve qui l’avait adopté, éditeur (il ne l’inventa pas) du système des deux principes, écorché vif pour n’avoir pas guéri le fils d’un roi de Perse.

Pourquoi cette doctrine fit-elle fortune? Parce qu’elle supprimait la conscience au nom de la fatalité. C’est la grâce inefficace des Jansénistes. On est forcé au mal, on n’est pas coupable. Plus de morale, plus de lois divines, c’est le destin. C’était écrit dans les astres selon l’heure de la naissance des hommes; donc plus de bien ni de mal, chacun vivra ad libitum, et quant à l’enfer, n’en parlons plus. -Doctrine très douce aux voleurs, aux assassins, aux débauchés.

Pourtant il y a une société publique avec ses lois; de là les sociétés secrètes, cachées par le mensonge.

Jura, perjura, secretum prodere noli.

(Jure, parjure-toi, mais ne trahis pas le secret).

Cela était bon du temps de Manès; c’est bien meilleur aujourd’hui, où le secret est encore plus monstrueux.

On a eu les Manichéens, les Bulgares, les Albigeois et mille autres essais plus ou moins réussie. Puis apparaissent les Templiers avec leur impiété et leurs rites abominables. Après bien des calomnies, les actes de leur procès retrouvés démontrent et les turpitudes de l’Ordre supprimé et les miséricordieuses lenteurs de l’Eglise à leur égard; mais on comprend aussi comment des hommes cherchant des ancêtres ont eu la pensée de rattacher aux Templiers leurs sociétés secrètes. Ils y trouvaient comme doctrine dans le panthéisme l’irresponsabilité de tout acte mauvais, la haine de tout principe religieux, la débauche à l’état de système universel.

On niera; eh mon Dieu, oui:

Jura, perjura secretum prodere noli.

Mentez, mes amis, mentez hardiment, disait Voltaire, le plus grand menteur du XVIIIe siècle. Ses ancêtres des loges avaient menti avant lui; ses héritiers ne se font pas faute de mentir encore plu.

III. Les sociétés secrètes peuvent se partager en deux parts: les anciennes, qu’il est bon de connaître dans leur ensemble, pour constater la tradition satanique à côté de la tradition divine; mais il importe surtout de se rendre bien compte d’une organisation plus récente et où la haine de Dieu, de Jésus-Christ, de l’Eglise, est poussée jusqu’à une fureur digne de l’enfer.

Quant à la formation de ces sociétés, leur cause me semble se trouver dans l’erreur de ceux qu’il y a plus de trois siècles on appelait les libertins, protestants logiques qui avaient tiré plus rapidement les conséquences de la Réforme. Ils voulaient être forts par une certaine union; n’ayant plus de lien religieux, ils formèrent des associations conformes à leur haine de la société spirituelle et des sociétés humaines dont les lois gênaient leurs appétits.

On semble s’accorder à croire que les premiers protestants émancipés se soudèrent aux débris de l’ordre du Temple, réfugiés en Angleterre. De là, ce qu’on a appelé le Rite écossais. Les loges maçonniques se répandirent en Hollande, en Allemagne, en France et ailleurs.

Malgré quelques luttes intestines, les sociétés secrètes faisaient leur chemin. Leurs dogmes se résument ainsi: Haine à Dieu, à Jésus-Christ, à l’Eglise, aux rois; l’homme et ses droits remplaçant les droits de Dieu; plus de ciel. Vive la terre, d’où tout sort et où tout vient se perdre; plus d’âmes, rien que des corps et leurs jouissances, justification de toutes nos actions, puisqu’elles sont fatales comme la nature; plus de propriété, la terre appartient à tous ceux qui en sortent; plus de famille, liberté des appétits; plus d’enfants, au nom de la liberté de la femme, lasse à la fin de produire et d’allaiter ses petits. -Si ce n’est pas le retour le plus brutal et le plus logique à l’état sauvage, qu’est-ce que c’est?

On niera dans les rangs de la Franc-maçonnerie toutes ces affirmations. En effet, comme je l’ai dit, la Franc-maçonnerie n’est qu’un groupe de scélérats se servant de masses incalculables d’imbéciles. Les imbéciles n’y comprenne rien, ce qui fait l’affaire des scélérats, dont le secret est la grande puissance; mais les imbéciles sont enchaînés par des serments, et force leur est de marcher au commandement de chefs qu’ils ne connaissent pas. Le serment a été prêté, il faut obéir au mot d’ordre.

IV. L’incrédulité était-elle la même chez tous? Je ne le pense pas. Frédéric II, les encyclopédistes, Voltaire surtout, étaient franchement matérialistes et athées. Rousseau penchait vers le déisme. L’athéisme régnait parmi les Girondins, à qui l’on doit la fête de la Raison. On prétend que Robespierre voulut réagir contre eux par la fête de l’Etre suprême. Vraiment je m’en occupe peu, après les ruines que Girondins et Jacobins ont faites. Que d’autres se chargent donc de décider quels étaient les plus abominables.

Seulement je suis frappé de la rapidité avec laquelle, à un moment donné, tous ces hommes se font les uns les autres les exécuteurs de la sentence providentielle. Mirabeau ouvre la marche; il s’est vendu, dit-on; est-ce l’orgie ou le poison qui le tue? Peut-être les deux. Après le grand crime du 21 janvier, voyez Philippe-Egalité, le coupable par excellence, comme grand maître des Francs-maçons; les Girondins, Danton Marat, Robespierre, que de chefs immolés en quelques mois! On n’a pas assez observé comment, en général, plus les chefs furent monstrueux, plus la vengeance divine fut prompte. Quelquefois pourtant elle semble plus lente, parce que, par un homme, elle veut châtier des peuples entiers.

V. Mais quel est après tout le but final de toutes ces sectes cachées dans l’ombre? On ne peut se le dissimuler, c’est la destruction de l’Eglise catholique.

La Réforme avait publié le principe du libre examen dans l’interprétation de la Bible; peu à peu, la Bible fut supprimée, le libre examen seul resta; c’était justice. Mais, avec le libre examen, on démolit toute croyance, on n’en édifie aucune. C’était l’affaire de la Franc-maçonnerie. Les guerres de religion avaient amené des spoliations nombreuses du clergé, mais tout n’était pas volé; Frédéric II et Voltaire, dans leurs correspondances, y reviennent; les plans se dessinent: après les couvents, les grands évêchés d’Allemagne, tous les évêchés et les couvents de France; après les biens du clergé, les Etats du Pape, chef du clergé; après les biens, les personnes.

Il ne faut pas croire que les décrets contre les Religieux datent du 29 mars; ils datent des Albigeois, de Luther et de Henri VIII. Seulement, on a perfectionné le système. Il s’agit bien de savoir si ces décrets sont légaux. Il s’agit de savoir s’ils font les affaires de la secte maçonnique. On ira plus loin encore, n’en doutez pas; depuis un an, ce sont les Religieux qu’on vise; le clergé séculier aura son tour, et dans très peu de temps, si Dieu n’y met ordre.

VI. Mais ici, en supposant que la Franc-maçonnerie eût un succès complet, elle est fatalement condamnée à être son propre bourreau.

D’abord elle porte en elle la destruction de toute doctrine, elle se réfugie pour le moment dans je ne sais quel panthéisme matérialiste, la forme la plus grossière de l’athéisme. Mais qu’en sait-elle? N’oublions pas que les premiers gnostiques, les hommes de la science, les libres penseurs du paganisme expirant furent étouffés dans le scepticisme le plus complet. La science moderne, livrée à elle-même, en sera vite là. Qu’est-ce qu’une science sans une cause d’où les effets enchaînés découlent, ou bien à laquelle on ne peut remonter faute de principe? On a fait une série d’observations à propos de la matière, mais le monde intellectuel échappe, et c’est la plus noble et la plus vaste partie des investigations de l’homme. Et nous aurons bientôt autant d’opinions que de têtes; ou plutôt, les têtes fatiguées de penser, pour n’aboutir à aucune conclusion, on en viendra à déclarer, avec l’un des principaux chefs des Nihilistes russes, que l’important est qu’on laisse l’homme manger et boire.

A merveille; mais dans l’absence de toute doctrine, où mettez-vous la base du devoir? Puisque, d’après les grands philosophes du parti, il n’y a plus que force et matière, d’où sortira l’obligation de la loi? Et vivent les voleurs, vivent les assassins, vivent les incendies et les massacres! Et s’il faut six cent mille têtes pour la réalisation du plan, on coupera six cent mille têtes; cela a été dit en plein congrès socialiste.

La Commune de Paris, les assassinats avortés sur les empereurs d’Allemagne et de Russie sont là pour dire si la libre pensée et la morale indépendante ne portent pas leurs fruits.

Dans ce système, que devient la propriété? Elle est à tous. Vive la justice communiste! Mais cette propriété détruite qui la cultivera? Tout le monde voudrait bien avoir en commun un sac d’or inépuisable; mais où ce sac se trouvera-t-il sans le travail? Le travail lui-même, pour produire, doit être dirigé avec une certaine intelligence, et le malheur veut que la nature, peu républicaine, ait partagé aux hommes l’intelligence fort inégalement. Un groupe d’hommes intelligents ou s’enfoncera dans la paresse commune, ou s’imposera aux moins bien doués, et l’inégalité recommencera. Quel dilemme! Ou au nom de l’égalité on laissera perdre les éléments les plus précieux de la richesse, ou bien l’inégalité se hâtera de reprendre ses droits.

Ce n’est pas tout; l’inégalité dans l’espèce humaine veut la suppression des différences entre l’homme et la femme; déjà au nom de la suppression morale, le lien de la famille a été brisé, l’homme voulait renvoyer sa femme quand bon lui semblerait, la femme ne voulait plus d’enfants, c’est trop pénible, et déjà cela se voit. Mais, plus de famille, plus d’enfants, au nom du panthéisme maçonnique; dès lors, que devient l’espèce humaine?

Maintenant j’entends bien quelques Francs-maçons vous dire: « Ne fait pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse à toi-même. » Oui, mais n’avez-vous pas entendu dire que les suicides se multiplient? Prenez garde, voilà un homme qui veut se tuer, et ses pareils deviennent tous les jours plus nombreux; le meurtre, pour lui, n’est plus l’objet d’une prohibition, puisqu’il fait aux autres ce qu’il va se faire à lui-même. Aujourd’hui que d’hommes se tuent après avoir tué? Les cours d’assises sont débarrassées d’autant de procès. Vous verrez que l’assassinat suivi du suicide aura des avantages.

Evidemment ces folies ne sauraient durer; mais Dieu permet à certaines époques qu’elles se manifestent pour bien prouver jusqu’où peut aller la folie humaine excitée par une haine satanique. Car on ne saurait trop le répéter: pour le troupeau des sectaires, il n’y a rien; pour les vrais chefs, il y a le démon. Cet homicide dès le commencement veut la destruction de l’espèce humaine, et il y travaille par l’incrédulité, l’immoralité, l’anarchie sur la terre, et perd ainsi le plus d’âmes qu’il peut pour l’éternité. L’Eglise du diable ne saurait tendre à autre chose. Heureusement nous avons l’Eglise immuable de Jésus-Christ.

VII. L’Eglise a entendu Jésus-Christ lui prédire la persécution; la prophétie s’accomplit depuis dix-neuf siècles et ne l’étonne plus. Pour les vrais fils de l’Eglise, de la force nouvelle de persécution résultent des devoirs nouveaux.

Les objections partent toutes du Paradis terrestre. La fausse science du bien et du mal proposée par Satan à la première femme et par elle au premier homme, c’est la vieille histoire de la haine de l’enfer et de la faiblesse du coeur: l’amour de l’indépendance, source de toute révolution, les mauvaises raisons en guise d’excuses, ne cherchez pas davantage, tout est là. Il faut combattre et la fausse science et l’esprit de révolte et l’attrait pour les plaisirs coupables.

La science divine révélée à l’homme, toujours la même, doit être prêchée avec des points de vue nouveaux. Il est temps que les chrétiens rentrent en eux-mêmes et se montrent dignes de leur nom. Mais surtout il est important qu’ils s’unissent. Les décrets auront eu cela de bon qu’ils auront été l’occasion de montrer, dans toutes les familles religieuses, un exemple tel que l’histoire ecclésiastique n’en présente peut-être pas. Les hommes de la vexation demandent un acte aux religieux sur lequel on craignait (dans certaines sphères on espérait) des dissentiments; Rome dit: « Taisez-vous. » Aucune réponse ne parvient au Gouvernement. Plus tard, Rome propose une mesure que quelques-uns estiment humiliante; peu importe; la seule question qu’on se permette est celle-ci: « Est-ce bien Rome qui manifeste un désir? » Et tous ceux qui croient au désir de Rome signent, avec douleur peut-être, mais avec la plus prompte obéissance.

Laissons les suprêmes conventicules de la Franc-maçonnerie organiser des plans de révolution universelle; laissons les Maçons européens se charger de donner un dictateur à la France: car, depuis 1872, le dictateur est désigné et désigné par un Allemand, le général Etzel; on verra les détails aux dernières pages de M. Claudio Janet. On serait même tenté de croire que, dans les loges les plus secrètes, M. Gambetta conquiert des faveurs refusées à M. de Bismark. Il est certain que M. de Bismarck est en baisse. Est-ce un jeu du chancelier? Est-ce réellement que les sociétés secrètes ne veulent pas verser trop longtemps leurs faveurs sur les mêmes esclaves? Je ne sais, mais si un Maçon me disait: « M. de Bismarck est lâché par nous »; je répondrais: « Pourquoi pas? Vous en avez employé et rejeté tant d’autres! »

Concluons. -Jamais peut-être la guerre contre l’Eglise ne fut plus acharnée, plus savante. Est-ce l’avènement de l’Antéchrist qui se prépare? Certains le croient. Je me permets d’en douter: l’histoire ecclésiastique nous montre des époques aussi effrayantes: les Empereurs, les Ariens, les Barbares, Mahomet, la Réforme.

Comme secte religieuse, qu’est aujourd’hui la Réforme? Le Croissant, selon la prédiction de M. de Maistre, n’est-il pas prêt à se briser? Tandis que tout se broie et se pulvérise sous le rouleau révolutionnaire, voyez la nouvelle vie que l’Eglise reprend. Si les êtres n’ont de puissance que par leur unité, pensez-vous que l’unité spirituelle affirmée au dernier concile ne fasse pas sentir son influence? Les Maçons ont eu, à la même époque, leur anti-concile à Naples. Qu’en est-il sorti? des complots, des plans de destruction, une éruption de haine. Mais qui ne voit que le travail de l’Eglise a été plus fort, plus plein de vie, plus fécond? Laissez faire, les catholiques avaient besoin d’être réveillés. M. de Bismarck a secoué ceux d’Allemagne, la révolution s’est chargés des catholiques du monde entier. Dieu se sert des plus indignes instruments pour donner la victoire aux siens au moment voulu. Laissez le faire: si Dieu est Dieu, il faudra que tôt ou tard il triomphe.

E. d'Alzon, des Augustins de l'Assomption.
Notes et post-scriptum
1. Avignon, Seguin frères. -Paris, Oudin frères, 51 Rue Bonaparte.