OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE TEMPS DE NOEL

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE TEMPS DE NOEL
  • 31 DECEMBRE
    SUR LA FIN DE L'ANNEE.
  • Méditations sur la Perfection Religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1925, I, P. 25-28.
  • CO 2.
Informations détaillées
  • 1 ABUS DES GRACES
    1 ADORATION
    1 AMOUR DES AISES
    1 AMOUR FRATERNEL
    1 APOSTOLAT
    1 AUSTERITE
    1 CONCUPISCENCE DE LA CHAIR
    1 CONFESSION SACRAMENTELLE
    1 CONTRITION SACRAMENTELLE
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 CRITIQUES
    1 DESINTERESSEMENT DE L'APOTRE
    1 DESOBEISSANCE
    1 DETACHEMENT
    1 DEVOIRS DE CHRETIENS
    1 DISPOSITIONS AU PECHE
    1 EMPLOI DU TEMPS
    1 ENFANCE SPIRITUELLE
    1 EXAMEN DE CONSCIENCE
    1 EXERCICES RELIGIEUX
    1 FERME PROPOS
    1 FERME PROPOS DANS LA CONFESSION
    1 IDEES DU MONDE
    1 INSENSIBILITE
    1 LACHETE
    1 MAL MORAL
    1 MANQUEMENTS A LA REGLE
    1 MANQUEMENTS A LA VIE RELIGIEUSE
    1 MAUVAISES CONVERSATIONS
    1 ORAISON
    1 PECHE
    1 PROVIDENCE
    1 RECEPTION DES SACREMENTS PAR LE RELIGIEUX
    1 RESPECT HUMAIN
    1 SAINTE COMMUNION
    1 TIEDEUR
    1 UNION DES COEURS
    1 VOEU D'OBEISSANCE
    1 VOEU DE CHASTETE
    1 VOEU DE PAUVRETE
    1 VOEUX DE RELIGION
    1 VOLONTE
    1 VOLONTE PROPRE
    1 ZELE POUR LE ROYAUME
  • 1875
La lettre

Encore une année qui va tomber dans l’éternité. Encore une année dont le temps me sera reproché si je l’ai mal employé. Quel compte à rendre! Seigneur, je veux à vos pieds faire cet examen. N’entrez pas, ô mon Dieu, en jugement avec votre serviteur, puisque, dans l’amertume de mon âme, je veux confesser mes fautes pour m’appliquer à les réparer dans l’année qui va suivre.

I. Que n’ai-je pas à me reprocher comme simple chrétien! -Quelle violation de la loi de Dieu! Sinon par malice, au moins par lâcheté et par respect humain. Entre Dieu et le monde, en combien de circonstances n’ai-je pas penché vers le monde? Entre Dieu et moi, n’ai-je pas presque sans cesse mis mon intérêt au-dessus de Dieu? Qu’ai-je fait de tant de leçons, d’avertissements ménagés par la Providence? Mon âme ne s’est-elle pas endurcie dans la participation aux sacrements? Qu’ont été mes confessions? Quel fruit en ai-je retiré? Ma contrition, mon ferme propos, qu’est-ce que tout cela a été? Que dire de mes communions, de leur tiédeur, de leur absence de fruits? Seigneur, je tremble à la vue de toutes les grâces profanées.

II. Que dirai-je de ma vie comme religieux? -D’abord, qu’a été ma fidélité à ma règle? En quoi en ai-je développé l’esprit en moi par la réflexion ? Quelle régularité ai-je apportée à mes exercices? Avec quelle indifférence n’ai-je pas pris mes obligations?

Et mes voeux? Suis-je pauvre? Suis-je détaché de tout? Ai-je accepté les privations et la pauvreté? Ai-je détaché mon âme de certaines jouissances, de certaines satisfactions que la pauvreté ne comporte pas?

Qu’ai-je fait pour développer en moi la vertu angélique? Ai-je fui les occasions dangereuses? Ai-je résisté à certains entraînements? Ai-je écarté des conversations où mon innocence était compromise? N’ai-je jamais adressé des questions coupables? Si j’ai senti les révoltes de la chair, quelles mortifications me suis-je imposées pour punir mon passé, pour prévenir les chutes de l’avenir? Quelle vie ai-je menée au point de vue de l’austérité?

Et l’obéissance? En quelle estime ai-je tenu cette vertu qui est, après tout, la base de la vie religieuse par le sacrifice qu’elle impose a la partie la plus noble de mon être, à ma volonté? Ne suis-je pas toujours indépendant, porté à la critique, au murmure contre l’autorité?

Qu’a été ma charité envers mes frères? Ai-je bien pesé les paroles du Psalmiste chantées quand on m’admit dans la famille religieuse où je vis actuellement: Ecce quam bonum et quam iucundum habitare fratres in unum(1)! Ai-je fait tous mes efforts pour conserver l’unité de l’esprit dans le lien de la charité?

Qu’a été mon oraison? Comment me suis-je présenté à Dieu? L’ai-je traité avec l’adoration qui lui est due? Et surtout, ai-je eu pour lui la tendresse, la confiance d’un fils envers le meilleur des Pères?

Religieux dans une famille apostolique, ai-je été apôtre? Me suis-je oublié? Ai-je prêché Jésus crucifié ou ne me suis-je pas prêché moi-même? Qu’ai-je fait pour le progrès de son royaume? Quel zèle ai-je apporté pour en reculer les limites?

Mon Dieu, que ces questions sont terribles, parce que les réponses me condamnent! Ah! Seigneur, mille fois pardon, et que l’année qui va suivre, si je la passe entière en ce monde, soit une généreuse réparation de l’année écoulée!

Notes et post-scriptum
1. "Ah! qu'il est bon et agréable pour des frères d'habiter ensemble." (Ps. CXXXII, 1.)