OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE TEMPS DE NOEL

• OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE TEMPS DE NOEL
• 3 JANVIER
  JESUS VEUT ME SAUVER
• Méditations sur la Perfection Religieuse pour les Augustins de l'Assomption, Paris, 1925, I, p. 33-36.
• CO 2.

• 1 ABANDON A LA MISERICORDE DE DIEU
  1 ABUS DES GRACES
  1 ACTION DE DIEU DANS L'AME
  1 AMOUR DE DIEU POUR SA CREATURE
  1 APPRECIATION DES DONS DE DIEU
  1 BIEN SUPREME
  1 DESSEIN DE SALUT DE DIEU
  1 DEVOIRS DE CHRETIENS
  1 EDUCATION EN FAMILLE
  1 EXAMEN DE CONSCIENCE
  1 FIDELITE A LA GRACE
  1 GRACES
  1 HONTE DU PECHE
  1 INGRATITUDE ENVERS DIEU
  1 MISERICORDE DE DIEU
  1 PRATIQUE DES CONSEILS EVANGELIQUES
  1 SALUT DU GENRE HUMAIN
  1 SAUVEUR
  1 VIGILANCE
• 1875

Vocatum est nomen eius Iesus(1). -Non seulement Jésus veut sauver son peuple, mais il a des desseins spéciaux sur moi. Je suis baptisé, je suis religieux, peut-être suis-je prêtre, et je pourrais croire que Jésus ne veut pas mon salut! Je veux repasser ses avances, ses dons, et j’examinerai ensuite ce que j’en ai fait et ce que je veux en faire à l’avenir.

I. Oui, il m’a fait naître dans une famille chrétienne, écartant de mes pas une foule de dangers: ou, comme Abraham, il ma arraché à un milieu corrompu; ou bien encore, après des fluctuations entre le bien et le mal, il m’a saisi et il m’a forcé à entrer dans la voie droite. Qu’avais-je fait pour mériter d’être baptisé, d’être élevé dans une famille chrétienne, ou bien d’être providentiellement arraché aux plus nombreux dangers? Rien absolument rien par moi-même. Jésus m’a prévenu. Puis est venue l’époque de me décider; il a bien voulu non seulement m’inviter à porter le joug commun (de sa loi, mais encore ces chaînes merveilleuses des conseils évangéliques: Funes ceciderunt mihi in praeclaris(2), et, laissant le reste de côté, à partir du moment où je me suis plus particulièrement donné à lui, que de marques d’une tendresse spéciale ne m’a-t-il pas prodiguées! D’abord l’appel à la vie religieuse. Comment cela s’est-il fait? Quelle disposition miséricordieuse m’a conduit ainsi à me donner plus complètement? Que de grâces qui acquéraient une fécondité plus extraordinaire, par cela même que j’étais religieux! Mes confessions, mes communions, mes prières, mes pénitences, ma règle, le saint office, les voeux, la pauvreté, la chasteté, l’obéissance, l’union avec mes frères: tout cela est devenu un moyen plus puissant de me sanctifier, d’être plus agréable à mon Sauveur, d’établir avec lui des relations plus intimes, de rendre mon salut plus assuré, de donner à mon avenir éternel une plus grande facilité. Voilà, mon bon Sauveur, ce que je vous dois.

II. Et maintenant, qu’ai-je fait de ces dons, et désormais qu’en veux-je faire?

Ce que j’en ai fait, hélas! je ne saurais trop le répéter, j’en ai abusé. Je ne veux pas revenir sur le triste examen que je faisais il y a quelques jours, mais, le rappelant rapidement à ma pensée, je n’ai qu’un mot pour exprimer mes dispositions humiliées sous la masse de mes ingratitudes: Dixi: confitebor adversum me iniustitiam meam(3). Mais j’ajouterai avec confiance, non en moi, mais en vous: Et tu remisisti impietatem peccati mei. Vous me pardonnerez, parce que je déteste mes péchés.

Ce que je ferai? Ah! Seigneur, au commencement de cette année, je réfléchirai qu’il faut que je me sauve. Quid prodest homini si mundum universum lucretur(4)? Non, mon Dieu, je ne veux pas perdre mon âme. Vous lui direz: « Je suis ton salut, salus tua ego sum« (5), et je me sauverai par votre grâce. Oui, Jésus, vous serez mon Sauveur.