OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE TEMPS DE NOEL

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE TEMPS DE NOEL
  • 6 JANVIER.
    EPIPHANIE
    CORRESPONDANCE A LA GRACE.
  • Méditations sur la Perfection Religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1925, I, p. 43-45.
  • CO 3.
Informations détaillées
  • 1 EPIPHANIE
    1 FIDELITE A LA GRACE
    1 MAGES
    1 PRUDENCE
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 JONAS, BIBLE
    2 MARTIN, SAINT
    2 MATTHIEU, SAINT
  • 1875
La lettre

Une étoile était apparue aux Mages. Cette étoile est pour eux l’appel de Dieu, faveur admirable. Mais moi aussi, je suis appelé. Quelle est ma correspondance?

I. Je suis appelé. -Il ne faut pas que les vains prétextes, les obstacles, les difficultés m’arrêtent. Il y a un appel, et si je suis fixé d’une manière positive sur cet appel, comment l’ai-je écouté jusqu’à présent? Il y a évidemment au fond de mon âme quelque chose qui se remue. Ce n’est qu’une étoile dans la nuit, bien faible, et pourtant je la distingue des autres étoiles. Je cherche à dissimuler, à ne pas vouloir comprendre. Je fais peut- être comme Jonas. Quelle différence avec les Mages! Ils virent l’étoile du Roi des Juifs, et ils vont vite l’adorer. Vidimus stellam eius in oriente et venimus adorare eum(1). Ils savent que c’est un Roi, et ils savent que c’est un Dieu. Ils vont vers lui et veulent lui offrir leurs adorations. -Dieu m’appelle, non seulement à la vie religieuse, mais, dans la vie religieuse, si j’y suis déjà, à une foule d’actes parfaits. J’y suis invité, appelé. Que fais-je? Quelle est ma correspondance? Ah! je répondrai peut-être que je n’ai pas l’étoile. Erreur étrange. Peut-être par ma faute l’ai-je perdue, mais évidemment, cette étoile, je l’ai eue. Peut-être s’est-elle arrêtée comme celle des Mages à mon entrée à Jérusalem, mais incontestablement, si elle ne brille plus, c’est que j’ai mérité qu’elle s’éclipsât pour moi, ou que je dois désormais me soumettre par l’obéissance aux indications de ceux que Dieu m’a donnés pour guides.

II. Prudence dans la correspondance à l’appel. -En effet, je dois être prudent. Les Mages m’en donnent l’exemple en venant à Jérusalem. Ils consultent, ils s’entourent des légitimes lumières qu’ils devraient trouver dans la cité de Dieu. Oui, je dois être fidèle à l’appel, mais à condition que je ne prendrai pas la voix de Satan ou celle de mon imagination pour la voix de Dieu. D’où, je dois consulter: 1° des hommes d’expérience; 2° avant tout, mes supérieurs; 3° ceux qui, par la position des choses, ont mission de me conseiller. Puis, en général, je dois suivre Dieu qui parle, et ne pas le devancer.

Notre-Seigneur, dans sa conduite sur la Congrégation, nous a bien montré sa paternelle sollicitude; il nous en a donné presque plus que nous ne pouvons en faire; nous n’avons pas à nous inquiéter de ce côté. Nous ne devons pas refuser le travail; nous devons, comme saint Martin, dire: Non recuso laborem, mais en même temps attendre qu’il soit offert. Les Mages ne firent rien pour provoquer l’apparition de l’étoile; de même, surtout avec le travail à faire, dois-je attendre la manifestation de la Providence pour un travail nouveau.

Quant à l’action de perfection que Dieu veut exercer sur mon âme, ce sera la même chose. Je lui dirai: Loquere, Domine, quia audit servus tuus(2), mais tant que Dieu n’aura pas parlé, j’attendrai silencieusement dans mes occupations ordinaires, dans le service du Temple.

Notes et post-scriptum
1. "Nous avons vu son étoile (du roi des Juifs) en Orient, et nous sommes venus l'adorer." (*Matth.* II, 2.)
2. "Parlez, Seigneur, car votre serviteur écoute." (*I Reg.* IX, 10.)